Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 20.01.2017 - baptiste-manzinali - 3 min  - vu 662 fois

FAIT DU JOUR Aigues-Vives : la gestion du maire dans le viseur de l'opposition

Image d'archive. DR

Maire de la commune d'Aigues Vives depuis 2001, Jacky Rey est aujourd'hui dans le viseur de la liste d'opposition Aigues Vives ensemble menée par Nathalie Peretti. Elle remet en cause la gestion et l'acquisition de délégations permanentes. Le dossier est entre les mains de la cour d'appel de Marseille.

Le 12 décembre dernier, Nathalie Peretti, élue d'opposition sans étiquette, relançait le débat lors du conseil municipal au sujet d'affaires datant de l'ancien mandat de Jacky Rey mais dont subsistent, selon elle, des parts d'ombre."L'élection au conseil municipal de notre liste d'opposition est une première en 15 ans de règne" précise l'élue. De son côté, Jacky Rey, visiblement peu enclin au débat sur le sujet, réfute toutes les accusations dont il fait l'objet.

Ce qu'on lui reproche

Pourtant, des preuves sont portées par l'élue d'opposition qui dispose de copie de fausses délibérations que nous nous sommes procurées. Le 13 novembre 2007 , le maire aurait envoyé en Préfecture une délibération faisant état d'une préemption qui n'avait, pourtant, pas été votée en conseil : un terrain de 500 m2 cédé pour 4 500 euros à Mme Marioge. "En droit, on peut qualifier ça de faux en écriture publique" précise Nathalie Peretti. À la même époque, Bernard Humbert, adjoint au maire à l'urbanisme, aurait signé un permis de construire concernant un terrain dont le chemin d'accès devait être élargi de plus de quatre mètres afin d'en donner l'accès aux pompiers.

Autre accusation, alors qu'il était mis en procès par le journal local aiguesvives.fr à titre personnel, Jacky Rey fait voter sa protection fonctionnelle par le conseil municipal et se fait rembourser tous les frais par la commune. En mairie, le débat est difficile. Normal, Jacky Rey a fait voter un règlement intérieur qui limite à deux questions par conseil municipal pour chaque liste. "Cela explique aussi la situation de blocage dans laquelle on se trouve. Cet affaire aussi est en justice mais nous n'avons pas été entendu en première instance alors nous avons fait appel, la jurisprudence est en notre faveur" estime Nathalie Peretti.

En mars 2016, la brigade financière de la gendarmerie de Vauvert convoquait l'ensemble du conseil municipal au sujet d'une instruction en cours sur la façon dont Jacky Rey aurait fait voter une renégociation de la convention sur l'eau avec Aubais. Jusqu'ici, la commune d'Aigues-Vives s'engageait à acheminer l'eau jusqu'aux propriétés limitrophes d'Aubais qui payait pour ce service. "Il a été ambigu et nous a dit qu'il était obliger de renégocier la convention" se souvient Nathalie Peretti, qui soupçonne sans rien affirmer :"Ce que dit l'enquête en cours, c'est qu'on ne savait pas exactement ce qu'on votait."

L'opposition persiste devant la cours d'appel de Marseille

Au total, trois procès sont portés au tribunal administratif de Montpellier. Résultat à chaque fois : les opposants sont déboutés de leurs demandes par la justice. Mais Nathalie Peretti et sa liste ne lâchent rien et poursuivent cette fois devant la cour d'appel de Marseille qui devra se prononcer prochainement sur les accusations de fausses écritures publiques. Et ce lundi, le conseil municipal risque d'être houleux. Car la liste d'opposition Aigues Vives ensemble souhaite faire voter l'annulation des délégations permanentes dont dispose Jacky Rey. "Depuis 2014, il peut décider tout seul des marchés publics, ou agir seul en justice". Mais c'est loin d'être gagné, puisqu'il faudra obtenir une majorité de 12 voix - sur les 23 conseillers municipaux que compte la commune. "Je ne sais pas comment ils vont se comporter, on a fait un courrier individuel à chacun avec tous les éléments. Moi je suis élue ici, et je n'en démordrais pas."

De son côté, Jacky Rey ne souhaite plus s'exprimer sur le sujet. "Je ne rentre pas dans ces politiques, je ne veux pas y revenir, ils ont perdu et maintenant ils font appel. Je ne vais pas porter encore la polémique ni répondre à quoi que ce soit. À ce niveau, on n'est plus dans l'opposition mais dans le harcèlement et les attaques. Comme dans toutes les autres communes, elle a le droit de reprocher ces délégations permanentes dont je dispose, mais c'est ainsi que cela fonctionne, comme partout. C'est son premier mandat, elle ne connait pas tout."

Nathalie Peretti et sa liste demandent un remboursement des frais de justice engagés à titre personnel par Jacky Rey à la mairie, une suppression des restrictions du règlement intérieur des conseils municipaux, la démission pure et simple de l'adjoint au maire Bernard Humbert ainsi que l'annulation des délégations permanentes accordées au maire. Sur ce dernier point, le conseil municipal de lundi donnera son verdict. Pour le reste, il faudra attendre la décision finale de la cour d'appel de Marseille.

Baptiste Manzinali

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