Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 07.09.2017 - philippe-gavillet-de-peney - 3 min  - vu 486 fois

FAIT DU JOUR Dans la cité des Antonin, Airbnb gonfle son matelas...

Marjorie est pleinement satisfaite de son expérience d'hôtesse Airbnb (Photo : DR)

Plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements de particuliers, Airbnb est né en 2008 de l'imagination de deux américains, Brian Chesky et Joe Gebbia. Depuis, le concept a largement essaimé et depuis mars 2017, la société, présente dans 192 pays et 34 000 villes, est valorisée à 31 milliards de dollars. À Nîmes, on trouve près de 300 lieux, répertoriés pour la plupart dans le centre ville ou à l'entour...

Au début il ne s'agissait que de fournir un matelas pneumatique et le petit déjeuner (AirBed & Breakfast, en Anglais) à des hôtes de passage. Mais le concept a largement évolué et désormais ce sont même des appartements entiers qui sont loués par leur propriétaire. À Nîmes, où les conditions climatiques sont des plus agréables et où les animations estivales et les lieux chargés d'Histoire attirent de nombreux touristes, ils sont nombreux à avoir pris le train en marche. Avec des motivations plurielles.

Marjorie loue entièrement son appartement (Photo : DR)

C'est le cas de Marjorie, une jeune préparatrice en pharmacie, divorcée et mère de deux enfants, qui réside à un jet de pierre des Arènes dans un coquet appartement de 80 m2, comportant 2 chambres et une mezzanine équipée d'un lit, une salle de séjour, une salle de bains avec baignoire et qui dispose d'un garage privé attenant à son logement. "Cela fait maintenant un an et demi que je loue mon appartement par l'intermédiaire d'Airbnb", entame-t-elle. "À 80 euros la nuit, cela me permet de dégager un petit revenu et d'arrondir les fins de mois. Je loue essentiellement en été quand les touristes viennent visiter la ville, aux moments des Ferias ou à l'occasion des nombreux concerts programmés aux Arènes. L'hiver, c'est beaucoup plus calme."

Mais l'argent n'est pas la seule raison qui a poussé la Nîmoise à rejoindre la communauté. "Cela m'a permis de voir la vie autrement et de me détacher des choses matérielles. Maintenant je les partage avec d'autres. C'est vivant ! On fait de belles rencontres. Les gens appartiennent à diverses  catégories socio-professionnelles et viennent d'un peu partout. Une histoire se crée avec ces personnes. Elles me racontent leurs sorties, leur concert, la façon dont elles voient Nîmes et les Nîmois... J'ai d'excellents commentaires sur la ville et ses habitants ! Souvent, les visiteurs sont surpris par la chaleur : celle des habitants mais surtout par la température !"

Chez la Nîmoise, les amateurs de baby-foot sont gâtés ! (Photo : DR)

Pour autant, à l'entendre, louer son lieu de vie a aussi des contraintes : "Cela demande beaucoup de préparation et de nettoyage en amont. Il faut que l'appartement soit impeccable. Lorsque je reçois quelqu'un j'offre le petit-déjeuner : café, thé, chocolat, jus de fruit et des Madeleine ou des viennoiseries. Je fournis aussi les serviettes de bain. Je ne loue que quand mes enfants sont chez leur père. J'en profite alors pour rendre visite à des amis ou partir ailleurs en week-end. Ça m'oblige à m'organiser et à faire des choses différentes."

Pour l'instant, bien que parfaitement consciente de se poser en concurrente de l'hôtellerie traditionnelle, la souriante brunette ne conserve que de bons souvenirs de cette activité, il est vrai largement encadrée et protégée par le site, qui exige des ses adhérents copie de pièce d'identité  et propose un système de paiement sécurisé : "Par rapport aux hôtels, nous proposons un hébergement différent. Pour des personnes et des familles qui ont des moyens restreints, Airbnb est une solution adaptée.  Pour autant, je reste persuadée qu'il y a encore une clientèle pour les hôtels : des personnes qui veulent du service. Concernant mes hôtes, jusqu'alors, je n'ai jamais eu de mauvaises surprises. J'ai toujours eu affaire à des gens respectueux, très courtois."

La Nîmoise aura eu plus de chance que ces propriétaires de la région parisienne qui avaient loué leur maison à un couple de Saoudiens et ses nombreux enfants en visite à Disneyland et qui ont retrouvé leur bien dans un désordre et une saleté indescriptible sans pouvoir entamer aucun recours...

Philippe GAVILLET de PENEY

philippe@objectifgard.com

Pas plus de 120 nuitées par an

Selon une étude du cabinet d’études économiques Asterès, Airbnb a accueilli plus de huit millions de voyageurs en France en 2016, soit presque deux fois plus qu'en 2015. Une manne qui évalue les retombées économiques à 6,5 milliards d'euros. Cette somme recouvre les revenus des hôtes, mais aussi les dépenses des voyageurs telles que les transports, le shopping, la restauration ou les loisirs, soutenant ainsi plus de 30 000 emplois sur tout le territoire. En France, la loi Lemaire, promulguée en octobre dernier, impose aux hôtes de s'enregistrer en mairie et introduit un plafond maximum de 120 nuitées par an. À Nîmes,  les tarifs de location (chambre individuelle ou appartement complet) s'échelonne entre 25 et 430 euros (pour une luxueuse villa avec piscine !)

Philippe Gavillet de Peney

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