Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 31.01.2021 - norman-jardin - 4 min  - vu 2909 fois

FAIT DU JOUR Pour Antonin Bobichon, la patrie est en Angers

Après avoir été formé au Nîmes Olympique, le Bagnolais porte désormais les couleurs angevines et il ne le regrette pas.
©PHOTOPQR/OUEST FRANCE/Jérôme Fouquet ; NANTES ; 21/12/2019 ; Football. L1. Championnat de France de Ligue 1. FC Nantes / SCO Angers Antonin Bobichon (MaxPPP TagID: maxsportsworldtwo815076.jpg) [Photo via MaxPPP] - PHOTOPQR/OUEST FRANCE/MAXPPP

Le 23 novembre 2019, Antonin Bobichon et Angers affrontent et battent Philippoteaux et les Nîmois (Photo via MaxPPP) • PHOTOPQR/LE COURRIER DE L'OUEST/

Natif de Bagnols-sur-Cèze, Antonin Bobichon a grandi à Saint-Paulet-de-Caisson et il a été formé au Nîmes Olympique. Un pur produit gardois qui continue d'évoluer en Ligue 1 ! Après avoir connu avec les Crocodiles la montée dans l’élite et ses premières émotions professionnelles, le milieu de terrain est parti à Angers la saison dernière. Il nous a accordé un entretien avant d'affronter son ancien club ce dimanche (15h). Sans amertume, "Bobich'" revient sur ses belles années nîmoises. Mais maintenant, ses couleurs sont angevines.

La carrière d’un joueur de football tient parfois à pas grand-chose. Celle d’Antonin Bobichon a basculé au printemps 2018. C’est en grande partie du banc de touche que le milieu de terrain assiste à l’irrésistible parcours du NO en Ligue 2 lors de la saison 2017/2018. En fin de contrat et très peu utilisé, il semble alors que l’avenir du jeune homme au Nîmes Olympique est compromis. « Je n’avais pas de touche ailleurs. C’était tendu pour moi » se souvient le milieu de terrain.

« C’était incroyable comme ambiance »

Mais tout bascule à trois journées de la fin. « Savanier était suspendu et Valdivia blessé. J’ai pu jouer les rencontres importantes. » En effet, en football comme dans la vie, le malheur des uns fait souvent le bonheur des autres. Bobichon est titularisé à Clermont et lors du match de la montée en Ligue 1 face au Gazélec d'Ajaccio. Nîmes s’impose contre les Corses (4-0) et retrouve l’élite du football français 25 ans après l’avoir quitté. La joie du peuple nîmois dépasse toute description et Antonin ne l’oubliera jamais, « c’était incroyable comme ambiance ».

Bernard Blaquart lui avait dit de patienter, que son tour viendrait. Promesse tenue, au meilleur des moments. Le milieu de terrain saisit sa chance en délivrant une passe décisive en Auvergne et en marquant face à Ajaccio. Le coach nîmois croit aux qualités de son poulain et insiste pour qu’il obtienne une prolongation. En quelques semaines, le Bagnolais passe de l’incertitude à la Ligue 1.

Premier match en L1 et premier but contre le PSG

Au plus haut niveau du football français, Antonin va se faire une spécialité : marquer des beaux buts ! Le premier lui laisse un grand souvenir. Pour ses débuts, il remplace Mustapha Diallo à la mi-temps de NO – PSG (le 1er septembre 2018). Juste le temps de se chauffer et 18 minutes après son entrée, sur une passe de Thioub, il trouve la lucarne gauche d’Areola. Nîmes égalise et Antonin exulte. Le PSG s’impose 4-2 mais le nîmois gagne une partie de ses gallons de titulaire. Lors de la journée suivante, il récidive sur un coup-franc magistral à Bordeaux (3-3). Il en marquera cinq de plus cette saison-là, tous aussi beaux les uns que les autres.

Depres, Bobichon et Valls, ici avec le président Perdrier, ont signé leur premier contrat pro en 2015 (Photo Baptiste Manzinali / Objectif Gard)

Mais l’intersaison 2019/2020 est celle de l’exode des talents nîmois. Dans la liste des départs, on retrouve : Savanier, Bouanga, Thioub et Alioui. Après quelques atermoiements, Bobichon coupe aussi le cordon avec son club formateur. « C’était mon choix et j’étais vraiment content de partir. On s’est quitté d’un commun accord et c’est très bien comme ça.» assume le Gardois qui avait des envies d’ailleurs. Il avait peut-être aussi pressenti que le NO avait mangé son pain blanc.

« J’aimerais jouer plus »

Antonin prend alors la direction d’Angers et il rejoint la diaspora nîmoise déjà bien fournie avec Butelle, Alioui, Thioub et un an plus tard Bernardoni. Dans le Maine-et-Loire, Antonin trouve un peu de stabilité, loin des turbulences du NO. Un choix qu’il ne regrette pas : « Je pense que c’est plus structuré qu’à Nîmes et le centre d’entraînement est vraiment joli. Je me sens bien, le groupe est au top.»

Bobichon, entre Alakouch et Ripart, mène sa barque sur la Loire (photo Norman Jardin)

Le contexte est agréable mais l’ancien nîmois tente toujours de s’imposer en équipe première. Huis fois titulaire la saison dernière et seulement quatre fois sur l’exercice en cours, il est bien décidé à se battre pour gagner la confiance de Stéphane Moulin, le coach du SCO : « J’aimerais jouer plus, j’essaye de travailler pour répondre présent quand on fait appel à moi. Ce n’est pas le temps de jeu idéal mais il faut s’accrocher et ça viendra. »

« Je dois dire que mon soleil me manque un peu »

Même s’il n’est plus nîmois, Bobichon n’a pas oublié les copains. Ceux avec qui il a fait les quatre cents coups pendants ses jeunes années. « Avec Valls, Ripart, Briançon, Paquiez et Depres on est souvent en contact et quand j’ai la possibilité de descendre dans le Gard, je prends toujours un moment pour aller les voir. » Les mots s’en vont mais les amis restent et ils ont de belles histoires à se raconter quand ils se retrouvent. « Je suis très attaché à mon village et à mon département. Je dois dire que mon soleil me manque un peu, mais je suis bien à Angers » explique celui qui a grandi à Saint-Paulet-de-Caisson.

Bobichon avec Blaquart et Thioub, les années souriantes du Nîmes Olympique (photo Anthony Maurin) • Anthony MAURIN

Alors la question traditionnelle sur le fameux match particulier était inévitable. « Beaucoup de joueurs sont partis depuis mon époque à Nîmes, du coup c’est un peu moins particulier ».  Avec le NO, Antonin a tourné la page et il ne garde que les bons moments. Le garçon n’est de toutes façons pas du genre à répandre ses états d’âmes. Pour les supporters nîmois, il restera le Crocodile qui marquait les plus beaux buts quand Nîmes s’éclatait dans l’élite du football français.

Norman Jardin

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