Pour Nîmes Chemin-Bas, l'épopée en Coupe de France s'est achevée en ce samedi après-midi par une défaite contre Clermont (0-4). Pas de quoi gâcher la fête pour tout un quartier, fier de l'incroyable parcours de son équipe. 

Il est 14h20 à l'arrêt de bus du Pont de Justice. Une trentaine de jeunes licenciés de la JSCBA attendent avec impatience le bus articulé mis à disposition par Tango pour l'occasion. Au fond du car, l'ambiance est à la fête. Surexcités à l'idée d'aller supporter leur équipe aux Costières, les gamins chantent et chahutent joyeusement. "J'ai assisté à tous les matches à domicile de Chemin-Bas cette saison, raconte fièrement Youssef, ailier gauche chez les moins de 12 ans. Je ne pensais pas qu'on irait aussi loin. Contre Clermont, il y a un truc à faire. Je joue des fois avec leur équipe sur Fifa, ils ont de bons attaquants." 

Fan de Manchester United, son copain Nabil rêve de jouer à Old Trafford. À défaut, il évoluera à Jean-Bouin à la place de ses héros. "Mes joueurs préférés sont le milieu Sekou Keita et l'attaquant Rayan Kraichi, confie-t-il. Je suis trop content de les voir jouer aux Costières. J'y suis déjà allé plusieurs fois pour voir le Nîmes Olympique, mais là c'est encore mieux !" En tribune Nord, ils rejoignent plusieurs dizaines de jeunes licenciés de Chemin-Bas, mais aussi d'autres clubs gardois. Face au kop formé par les supporters en tribune Sud, les enfants, encadrés par leurs éducateurs, répondent par un "Vive le Cheum' !" entonné avec ferveur.

Le coup d'envoi approche et Gaël, le speakeur, fait monter l'ambiance. Si les chants qu'il scande habituellement en l'honneur des Crocodiles du Nîmes Olympique ne prennent pas vraiment, tout le stade se lève comme un seul homme pour l'entrée des 22 acteurs.

Sur le terrain, après une une bonne première demi-heure, les choses se compliquent pour la JSCBA qui encaisse trois buts avant la mi-temps. "Je m'attendais à ce que ce soit dur, dommage qu'ils aient craqué deux fois en cinq minutes", regrette Sohan, 10 ans et licencié à Pissevin. Mais le score sévère n'efface pas la fierté des éducateurs de Chemin-Bas. "C'est pas grave, c'est la fête, souligne Walid. On a bien tenu pendant 30 minutes mais le côté gauche clermontois est trop fort. Ils ont des monstres physiques qui sont impossibles à arrêter. Et de notre côté, il nous manque un profil à la Giroud en attaque pour nous permettre de garder un peu plus le ballon devant." 

En seconde période et malgré le score, les encouragements redoublent du côté des enfants. En face, un laser et des engins pyrotechniques obligent le speaker à un appel au calme à son micro. Le match doit même être interrompu par l'arbitre après qu'un spectateur ait traversé le terrain en courant. Un incident isolé qui n'impacte que quelques secondes une ambiance globalement bon enfant.

De sortie l'espace d'un instant pour sécuriser la tribune Sud, les CRS repartent rapidement. Les supporters de Chemin-Bas peuvent savourer les dernières secondes de l'incroyable épopée de leurs héros en Coupe de France. Sur le terrain, ces derniers sortent sous une ovation et la haie d'honneur de leurs adversaires du jour. Tous rêvent désormais de revivre ça la saison prochaine.

Boris Boutet