Ce samedi 1er janvier, la promotion 2022 de la Légion d'honneur est parue au Journal officiel. Au total, 547 noms dont l'ancien président du conseil général du Gard, Damien Alary. Quelques jours avant son 70e anniversaire, le socialiste est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur. 

Aujourd'hui Damien Alary est bien loin du tumulte politique. Il a raccroché le tablier en juillet dernier, laissant à d'autres la place de 2e vice-président à la Région aux côtés de Carole Delga. Il vit dans son "petit village reculé" et "taille un peu la vigne laissée par ses parents avec quelques amis". Mais ses longs mandats ont laissé une empreinte dans les paysages gardois, languedocien et même bien au-delà. Au point que les deux anciens préfets du Gard Didier Lauga (2016-2021) et Hugues Bousiges (2009-2013) ont proposé son nom pour la promotion 2022 de la Légion d'honneur. Et cela s'est concrétisé.

"Le préfet Bousiges m'a envoyé un texto à 1h du matin le 1er janvier pour me le dire et me féliciter. Mais pour tout vous dire je m'étais déjà endormi, je ne l'ai lu que le matin. J'étais content, fier et heureux. Je l'étais aussi pour celles et ceux qui m'ont soutenu, ma famille, mes amis car un homme seul n'est rien", réagit Damien Alary.

La médaille de Chevalier de la Légion d'honneur reçue des mains de Simone Veil

C'était déjà ce sentiment-là qui l'avait traversé le 3 juin 2010 quand il avait reçu la médaille de Chevalier de la Légion d'honneur des mains de Simone Veil. Ce n'était pas dans les habitudes de l'ancienne ministre de décorer. Elle a fait exception seulement pour Damien Alary et pour une personne de Médecin sans frontière. "J'étais déjà très heureux, je ne sais pas qui me nommera cette fois-ci. Mais c'est le Premier ministre, Jean Castex, qui a signé l'arrêté."

Recevoir cette seconde distinction, c'est pour l'homme politique gardois "une reconnaissance de la République". Surtout pour lui, issu d'un milieu modeste, fils de petits viticulteurs de Pompignan, village dans le Piémont cévenol. C'est aussi dans cette commune qu'il a fait ses premiers pas en politique. Deux ans après avoir adhéré au Parti socialiste, il devint maire en 1979 alors qu'il n'est pas encore âgé de 30 ans. Il restera 20 ans assis dans le fauteuil de premier magistrat.

Une longévité qui s'est retrouvée ailleurs. Il sera pendant presque 30 ans élu au conseil général du Gard et le présidera de 2001 à 2014. C'est sous son mandat qu'ont notamment été créés les bus Edgard. Mais loin de vouloir tirer à lui la couverture des louanges, Damien Alary ne veut pas prioriser et salue aussi l'engagement de Denis Bouad et Françoise Laurent-Perrigot. Le Pompignanais a également siégé 30 ans au conseil régional ex Languedoc-Roussillon et en a pris la présidence pendant une année, au moment de la fusion. Il fut aussi député de 1997 à 2004 sur la 5e circonscription.

Quinze ans à la présidence de BRL Languedoc

Le socialiste a oeuvré au sein de BRL Languedoc, qu'il a présidé pendant 15 ans : "J'avais lancé un certain nombre d'ouvrages en Côte-d'Ivoire, à Madagascar, le barrage de la Renaissance en Éthiopie pour amener de l'eau où il y en a pas ou même le désensablement du Mont Saint Michel. Je suppose que c'est grâce à toutes ces choses que ma promotion a eu lieu."

Celui qui dit "toujours avoir respecté (ses) adversaires quel que soit le parti politique", commence donc l'année 2022 sur les chapeaux de roue. Et puisqu'on est en pleine période de voeux, il clame : "Il faut toujours garder espoir, aller vers l'autre et continuer d'être utile. Il y a tellement de gens qui souffrent encore. Nous qui sommes à la pointe du progrès devons aller vers eux. Les actions valent mieux que les mots." Entendu monsieur l'officier de la Légion d'honneur...

Marie Meunier