Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 29.10.2016 - thierry-allard - 3 min  - vu 908 fois

LAUDUN-L’ARDOISE Soldats, Harkis, Légionnaires : un mémorial pour un triple hommage

Ce matin, à Laudun-l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

« Ici, à Laudun-l’Ardoise, nous sommes directement plongés dans l’histoire contemporaine de France » : la phrase du député Patrice Prat résumait bien l’idée du nouvel espace commémoratif de la commune.

C’est qu’il s’agissait ce samedi matin d’inaugurer non pas un, mais trois monuments liant l’histoire de la commune à celle du pays : le monument aux morts des première et seconde guerres mondiales, une stèle en hommage aux Harkis passés par le château de Lascours et un monument en hommage aux 9 cadres ou légionnaires du 1er REG morts au combat.

« C’est un siècle d’histoire et une même idée de la France qui se retrouvent ici »

« Alors que la France célèbre le centenaire de la Grande Guerre, il était important d’honorer les héros de tous les combats du XXème siècle », explique le maire Philippe Pécout, qui, au delà de l’hommage, compte aussi « délivrer un message laïc et républicain. » Un lieu comme « un remarquable raccourci de notre histoire des cent dernières années, et un magnifique symbole », estime pour sa part le sous-préfet Carl Accettone pour qui « c’est un siècle d’histoire et une même idée de la France qui se retrouvent ici. » « Un lieu pour marquer notre attachement au devoir de mémoire », lancera Patrice Prat, avant de réaffirmer qu’il fallait « travailler sans cesse pour cimenter notre cohésion et gagner la paix. »

Ce matin, à Laudun-l'Ardoise (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Dans son discours, Philippe Pécout a ensuite rappelé l’existence des « 52 poilus laudunois et l’ardoisiens, dont 11 ont été tués au front », puis la « terre de résistance » qu’a été le Gard rhodanien. Une terre qui reste aujourd’hui encore fortement militaire, avec la présence du 1er Régiment étranger de génie de la Légion étrangère à l’Ardoise depuis 32 ans. Un régiment qui a perdu 9 hommes au combat depuis, et au nom duquel son chef de corps le colonel Emmanuel Phelut a salué « un lieu de mémoire qui est à la fois un hommage à nos morts et un acte politique de résistance qui marque également l’ancrage fort du régiment. » « Ce monument rappelle la valeur et le courage de ces combattants qui luttent pour protéger les populations », a pour sa part salué Philippe Pécout.

Après l’hommage, une proposition de loi pour les Harkis

Concernant la stèle en hommage aux Harkis, la secrétaire de l’Association des rapatriés et anciens combattants Harkis Fatiha Gasmi a rappelé que « plusieurs milliers de familles ont vécu sur ce site à partir de 1962, dans le froid, la maladie et pire, l’abandon de l’Etat qui ne voulait pas de nous. » « C’étaient des conditions humanitaires dramatiques », note le maire Philippe Pécout, « épouvantables », selon les mots du sous-préfet, qui évoque « l’histoire tragique de ces Hommes restés fidèles à la France. » La secrétaire de l’Association des rapatriés et anciens combattants Harkis a également affirmé qu’« aujourd’hui encore, les Harkis sont victimes d’injures, et injurier un Harki, c’est injurier toute la France. » Une France qui doit aujourd’hui « regarder en face son histoire et voter enfin une loi de reconnaissance et de réparation », pour Fatiha Gasmi.

Le député Patrice Prat déposera « courant novembre une proposition de loi pour reconnaître officiellement l’abandon des Harkis par l’Etat français », nous a-t-il indiqué en marge de la cérémonie. « Ce lieu est important, c’est un symbole fort, estime pour sa part le militant Harki Hocine Louanchi. Mais que des hommes politiques s’intéressent à nous c’est aussi très important. Ça commence à bouger, nos actions commencent à porter leurs fruits. »

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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