Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 02.03.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 455 fois

LE 7H50 de Sylvain André, maire de Cendras : "Favorable à l'accueil de réfugiés ukrainiens"

Sylvain André, maire de Cendras, est candidat aux élections Législatives sur la 5e circonscription. Photo Tony Duret / Objectif Gard

Maire communiste de Cendras depuis janvier 2017, le jeune (38 ans) président de l’association des maires ruraux du Gard prend de plus en plus de place dans le paysage politique cévenol au point d'avoir été investi chef de file par le PCF pour les élections législatives sur la 5e circonscription. La campagne du candidat Fabien Roussel, son combat pour les services publics et sa volonté d'accueillir des réfugiés ukrainiens, Sylvain André s'est confié à Objectif Gard.

Objectif Gard : L'union a fait ses preuves aux élections départementales en 2021. Le rassemblement des forces de Gauche est-il encore envisageable pour les Législatives ?

Sylvain André : Ça discute. Mais il y aura forcément des discussions avec toutes les forces de Gauche pour trouver un accord à l’échelle des six circonscriptions. Ça dépendra évidemment du résultat de chaque candidat à la Présidentielle, mais le PCF peut déjà faire valoir son ancrage local sur la circonscription, notamment à La Grand’Combe et à Alès. L'an dernier, aux Départementales, c'est le Parti communiste qui a été la force rassembleuse et stabilisante de la Gauche.

Vous vous posez souvent en défenseur des services publics. Comment cela se traduirait très concrètement si vous étiez élu député sur la 5e circonscription ?

Je ne veux pas de services publics low-costs, mais de véritables services publics de plein droit, avec des conseillers aux guichets. Il y a deux options. Dans l'hypothèse où une force de Gauche gagnerait la Présidentielle avec une Assemblée nationale majoritaire, l'idée sera de créer des postes dans la fonction publique partout où il y a besoin de le faire. De sorte qu'aucun territoire ne soit abandonné. A contrario, si celui qui est élu prône des politiques libérales et encore plus dures à l'encontre des services publics, les communistes seront les premiers résistants à lutter contre ça. Si on est suffisamment fort, même en étant minoritaire, on pourra donner de la force à nos propositions.

On dit souvent que la campagne des Législatives découle des Présidentielles. Fabien Roussel plafonne ces derniers jours (entre 3 et 5% dans les sondages) après l'affaire de l'attaché parlementaire "fantôme". Cela vous inquiète ?

Je pense malgré tout qu’il fait une belle campagne. Il dégage une sympathie qui est appréciée par la population, y compris par des gens qui ne voteront pas pour lui. En tant que militant PCF, ça faisait très longtemps que je n’avais pas pris autant de plaisir à mener une campagne. Je trouve que sa proposition sur la question du travail est géniale. Avec lui, quand tu n'es pas à la retraite, c'est soit tu travailles, soit tu es en formation. Mais tu sors des minimas sociaux.

Fabien Roussel a pris des positions peu communes pour un communiste dans plusieurs domaines, en affichant notamment une certaine fermeté à l'égard de l'insécurité. Vous vous y retrouvez ?

Je pense qu'il ne faut pas faire l'autruche. Ça va peut-être en interpeller certains, mais peut-être que parfois à Gauche on a été mal à l'aise au moment d'évoquer ces sujets-là. Lui n'a pas peur de le faire. Je suis maire d'une petite commune rurale (Cendras, Ndlr), j'ai été confronté à des problèmes d'insécurité et j'ai dû prendre des mesures pour rétablir la tranquillité publique. Ça me fait donc plaisir qu'un "coco" aborde très concrètement ces questions-là. Car même si je suis pour la prévention, quand les gens déconnent, il faut de la répression !

Vous avez déjà manifesté vendredi dernier devant la sous-préfecture d'Alès (relire ici). Que prévoyez-vous de faire à l'avenir en soutien au peuple ukrainien ?

D'abord, je milite pour une conférence européenne de coopération sur la sécurité afin que tout le monde se retrouve autour de la table et que la voie diplomatique soit utilisée. Pour être plus concret, à Cendras, on a lancé une collecte de médicaments, de vêtements et de denrées alimentaires. Une banderole portant la mention "Pour la paix" sera apposée dans les prochains jours contre la façade de la mairie. J'ai aussi eu l'ensemble de mon conseil municipal au téléphone. À l'unanimité, les conseillers sont favorables à l'accueil d'une ou deux familles de réfugiés ukrainiens. Le bailleur social "Un toit pour tous" est d'accord aussi, comme il l'avait été pour l'accueil de réfugiés syriens. J'en ai donc averti le sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, Jean Rampon, qui a prévu d'en avertir les services de l'État.

Propos recueillis par Corentin Migoule

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