Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.01.2022 - stephanie-marin - 3 min  - vu 366 fois

LE 7H50 Fred Jumel, directeur de Paloma : "Le mois de janvier est sacrifié"

Fred Jumel, le directeur général et artistique de la Smac Paloma (Photo : Paloma)

Depuis le lundi 3 janvier, les salles de spectacles sont soumises à de nouvelles restrictions sanitaires : jauges limitées, concerts assis, buvettes fermées... Fred Jumel, le directeur de la Scène de musiques actuelles (SMAC) Paloma de Nîmes réagit à cette stratégie mise en place par l'exécutif pour endiguer la cinquième vague de covid-19. Interview.

Objectif Gard : Encore une fois, les salles de spectacle sont impactées. Quel est votre sentiment à ce sujet ?

Fred Jumel : Je suis désabusé même si on s'y attendait au vu de l'accélération des contaminations. Mais on a appris les choses à la dernière minute et il faut s'organiser en fonction. Il faut déconstruire ce que nous avions construit pour démarrer cette rentrée. Donc c'est assez démoralisant malgré tout.

Limitation des jauges et interdiction des concerts debout dans les salles de spectacles… Ces décisions sont-elles pertinentes ?

Je n'ai pas de jugement à avoir, ça ne fait pas partie de mes compétences. Je prends ces décisions comme on nous les transmet. Là où j'ai des réserves toutefois, c'est sur le fait qu'elles soient prises sans concertation avec les représentants de notre secteur, de nos organisations syndicales. On impose des mesures très restrictives du jour au lendemain alors que des négociations auraient pu être envisagées concernant des aménagements permettant d'éviter la transmission du virus. À ma connaissance, nous n'avons pas eu de cas de clusters plus importants dans nos lieux qu'ailleurs. À Paloma, en tout cas, nous n'en avons eu aucun. C'est assez frustrant, après avoir travaillé sur des projets et passé du temps à les préparer, de devoir tout annuler, tout reporter.

Comprenez-vous la logique du Gouvernement ?

Nous sommes un peu dans l'incompréhension. Autant nous dire qu'on ne peut pas ouvrir plutôt que de transmettre des informations qui troublent la compréhension du public. Aujourd'hui, en ne permettant pas les concerts debout, cela signifie, pour nous, un arrêt des spectacles programmés car nous passons d'une jauge de 1 400 debout à 600 assis. C'est-à-dire que les spectacles où les billetteries fonctionnaient plutôt bien, vont être soit annulés, soit reportés en fonction de notre agenda et celui des artistes. Je prends l'exemple des concerts de Juliette Armanet et Feu ! Chatterton qui affichaient complet. On ne peut pas choisir dans le public de manière aléatoire qui peut ou ne peut pas venir. C'est toujours plus complexe de déconstruire que de construire.

Comment allez-vous vous organiser pour l'ensemble de la programmation du mois de janvier ?

Pour le moment, on s'active pour tenter des reports avec l'ensemble des agents et des managers mais pour nous le mois de janvier est sacrifié. C'est-à-dire qu'on va reporter et annuler l'ensemble des dates du mois. Nos jauges ne sont plus adaptées aux spectacles que nous avions programmés. Mais on risque l'engorgement des dates sur les périodes de mars-avril-mai, ce qui fait qu'on ne pourra pas tout reporter de toute façon. À cela s'ajoute le fait qu'on n'a plus la possibilité aujourd'hui de consommer dans nos lieux, donc la promesse faite au public ne sera pas tenue. Nous sommes dans l'obligation de proposer un remboursement ou le report des dates. Tout cela nécessite du temps et beaucoup d'énergie.

Financièrement, quel est l’impact pour une structure telle que Paloma ?

On ne sait pas encore quel sera le choix des gens qui ont pris leur billet. Est-ce qu'ils souhaiteront le remboursement ou est-ce que le report leur conviendra ? Ce sont des choses sur lesquelles aujourd'hui nous n'avons pas d'élément. Et on ne sait pas encore quels spectacles seront annulés. Les annonces officielles se feront d'ici le début de la semaine prochaine, on l'espère en tout cas. Donc il faut laisser le temps faire les choses avant de savoir quelles seront les vraies incidences financières.

Puisque c'est de saison, que pouvons-nous vous souhaiter pour l’année 2022 ?

(Rires) Ma collègue me disait que l'horoscope 2022 pour les taureaux était plutôt pas mal ! Plus sérieusement, on garde espoir et la motivation même si on commence à être fatigués par cette situation qui dure depuis longtemps.

Propos recueillis par Stéphanie Marin 

Stéphanie Marin

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