Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 12.06.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1020 fois

LÉGISLATIVES Un duel Nupes-RN sur la 4e circonscription

Pierre Meurin (à gauche) découvre avec joie les résultats de la 4e circonscription sur le téléphone de son directeur de campagne. (Photo Corentin Migoule)

Sourire de rigueur pour Arnaud Bord, qualifié pour le second tour. (Photo Corentin Migoule)

Malgré la pluralité des candidatures (13), les électeurs de la 4e circonscription se sont abstenus massivement (51,65%). Mais avec 30,56% des suffrages exprimés, le candidat du Rassemblement national, Pierre Meurin, sort largement en tête de ce premier tour, devant Arnaud Bord (Nupes), qualifié à ses côtés (26,58%). Un temps donné favori, le candidat de la majorité présidentielle, Philippe Ribot, n'est que troisième (21,58%) et est éliminé.

Les électeurs de la 4e circonscription ont fait respecter une forme de logique ce dimanche en réalisant un quasi copier-coller du premier tour de la Présidentielle. Arrivé largement en tête le 10 avril dernier avec Marine Le Pen (31%), le Rassemblement national l'est à nouveau (30,56), dans des proportions presque similaires. Il y a deux mois, Jean-Luc Mélenchon, second (20%), avait devancé Emmanuel Macron (19%) d'une courte tête. Le rassemblement des forces de Gauche sous la bannière Nupes a donc donné de la vigueur à la candidature d'Arnaud Bord (26,58%), qui se hisse au second tour avec cinq points d'avance sur le candidat de la majorité présidentielle, Philippe Ribot (Agir !), troisième (21,58%), éliminé.

Établi à Pont-Saint-Esprit, commune ayant plébiscité Marine Le Pen lors des deux tours de la Présidentielle, Pierre Meurin attribue sa première place à "une campagne stratégique", menée dans des territoires où le parti à la flamme est implanté. "Je me suis contenté de mobiliser l'électorat RN déjà existant sur cette circonscription en me rendant dans des communes rurales qui ont souffert des cinq années avec Macron", a justifié le grand vainqueur du jour. Et d'ajouter : "Je pense que la députée sortante, Annie Chapelier, n'a pas fait une bonne publicité à LREM, notamment avec son livre Un parlement en toc. Elle n'a pas rendu service à son successeur."

Son successeur n'est autre que Philippe Ribot, lequel a migré de l'UDI vers Agir ! (majorité présidentielle) quelques jours avant le premier tour de la Présidentielle. Le maire de Saint-Privat-des-Vieux, affaibli par des candidatures estampillées Centre-Droit, est le grand perdant de cette soirée électorale. "Ça aurait été mieux si certains candidats ne s'étaient pas présentés, mais c'est comme ça. Je ne peux pas en vouloir à une famille politique comme l'UDI/LR d'envoyer un candidat. Elle était obligée de le faire", a estimé Philippe Ribot, par ailleurs satisfait d'avoir été placé en tête par ses administrés (33%).

L'incertitude des reports de voix

Si la course à la députation s'achève prématurément pour celui qui est aussi conseiller départemental du canton d'Alès 2, ce dernier peut encore jouer un rôle dans cette élection. Car dans le camp de qualifiés auquel appartient Arnaud Bord (Nupes), les tractations ont déjà commencé. Pour combler un retard de cinq points alors qu'aucune réserve de voix ne se dégage avec évidence, celui qui n'est pas peu fier d'être arrivée en tête à Alès (27,88%) avec quatre points d'avance sur le candidat RN, mise sur le fameux "front républicain". Ainsi a-t-on surpris un appel de Cathy Chaulet, suppléante d'Arnaud Bord, destiné à prendre le pouls du camp Ribot dont elle espère un soutien public. Ce qui n'est a priori pas prévu par le dernier nommé.

S'il n'a pas répondu à nos sollicitations tardives, le candidat divers-droite Jean-Pierre De Faria (3,65%), qui en "ras-le-bol de faire barrage", n'avait pas l'intention de donner des consignes de vote. C'est en tout cas ce que traduisait cette confidence matinale à l'heure où le maire de Saint-Ambroix accomplissait son devoir civique en mairie : "En cas de second tour Nupes/RN, ne comptez pas sur moi pour appeler à voter Nupes. Pour moi Mélenchon ce n'est pas possible, c'est aussi les extrêmes !" Avec 1,38% des suffrages dans l'escarcelle pour sa première expérience en politique, Gaël Girard, lui aussi divers-Droite, ne prendra pas parti non plus. "Les voix ne m'appartenant pas, je ne donne aucune consigne de vote pour le second tour", a écrit le Saint-Hilairois sur son compte Facebook.

La situation paraît bien plus limpide pour Aurélie Wagner (4,58%), puisque la candidate Reconquête !, sous le giron du RN jusqu'en janvier dernier, votera sans surprise pour son ancienne famille politique. Qu'en sera-t-il des électeurs de Valérie Martre (3,13%) ? L'incertitude demeure. Patron des Républicains du Gard, ayant affiché publiquement son soutien à la dernière nommée, Christophe Rivenq concluait ainsi : "J'avais prédit ce scénario depuis le début. Certains en porteront la responsabilité. Moi je suis resté droit dans mes bottes, fidèle à mon parti depuis le début."

Corentin Migoule

Retrouvez le passage d'Arnaud Bord (Nupes), de 34'15" à 39'15" : 

Retrouvez le passage de Pierre Meurin (RN), de 1,16'22" à 1,21'21" :

Retrouvez le passage de Philippe Ribot de 15'25" à 20'45" :

Corentin Migoule

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