Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 17.10.2021 - anthony-maurin - 3 min  - vu 598 fois

NÎMES Des mannequins spéciaux pour les derniers jours de La Cité

Philippe Ibars en plein boulot à La Cité (Photo Anthony Maurin).

La Cité, à Nîmes, va bientôt fermer ses portes, mais avant le 31 décembre allez faire un tour au magasin pour voir l'exposition en cours (Photo Anthony Maurin).

Le magasin La Cité accueille une belle exposition jusqu'à sa fermeture fin décembre. Il y a une trentaine de photos pour tous les goûts, puisque deux photographes proposent des visions différentes de La Cité. À cela s'ajoute un sculpteur aux accents métalliques.

Philippe Ibars, photographe et auteur nîmois, fait partie de l'aventure. Il connaît le magasin depuis sa plus tendre enfance. C'est là-bas qu'il allait acheter ses blouses. Il a, avec La Cité, un rapport quasi charnel et c'est tout à fait logique de le voir rendre hommage à ce lieu emblématique de la cité des Antonin.

Avec Claude Corbier qui fait déménager La Cité à Cordoue, ou New York, Fabien Fontanille, sculpteur, a mis deux de ses oeuvres en vitrine (Photo Anthony Maurin).

"Je n'ai mis que des gens d'ici en photo. Des citadins et des citadines, bref, des habitants de La Cité !", explique l'artiste. Mais personne n'habite sur place ! Alors de qui s'agit-il et pourquoi monter une expo ? "J'aime photographier les mannequins. Avant, je le faisais de l'extérieur, à travers les vitrines. Maintenant, je vais même dans la réserve, dans les étages, je regarde ceux qui me parlent, ceux qui me plaisent et je les prends en photo. C'est naturel, j'aime ça."

Les 44 mètres linéaires de vitrine sont un beau terrain de jeu pour Philippe Ibars (Photo Anthony Maurin).

Et l'expo alors ? "Paul Giudicelli, le directeur de La Cité, m'a repéré quand je faisais des photos de sa vitrine. J'étais d'ailleurs venu signer mon livre sur les Jardins de la Fontaine ici dans le cadre des Journées européennes des métiers d'art. Paul a dit à Claude Corbier de venir exposer pour la fermeture définitive du magasin et d'investir les lieux pour les faire vivre le plus possible."

"On a eu carte blanche, comme souvent avec Paul qui fait confiance et qui laisse le champ libre aux artistes. J'ai eu l'idée de faire des Polaroïds en grands formats dans les vitrines extérieures. J'ai pris en photos des mannequins, je leur ai donné un nom selon leur époque de fabrication, j'ai repris la typographie du magasin pour les présenter au grand public. À l'intérieur, j'ai fait des tirages différents qui occupent la vitrine surélevée quand on entre dans le magasin. Je rends une forme d'hommage à de nombreux photographes dont Cindy Sherman. J'essaie de transmettre ma nostalgie décalée..."

Dame sur échiquier (Photo Philippe Ibars). • P.IBARS

Celui qui écrit depuis longtemps avait perdu tous ses négatifs lors des inondations de 1988. Une chose qui ne devrait pas lui arriver avec le numérique, quoi que... Que peut-on souhaiter au magasin comme aux artistes qui occupent en partie les lieu ? "La Cité est un endroit très inspirant, je ne sais pas ce que ça va devenir mais j'espère qu'un beau projet va en sortir. Ce serait dommage de perdre un tel outil en plein coeur de ville."

(Photo Anthony Maurin).

Une exposition qui laisse une trace, un doute résiduel dans nos têtes. Ces personnes infimes prennent vie. Ce lieu, bientôt laissé sans visiteurs, connaîtra-t-il le même regain d'intérêt ? Quoi qu'il en soit, La Cité aura marqué son monde, sa direction aura été à la hauteur des enjeux culturels de la ville en ouvrant ses portes à des artistes en manque de visibilité. La Cité, ses étages énigmatiques, les photos qui révèlent des lieux cachés ou transposés. Un oeil, des yeux. Des petites mains qui font les grands sujets de discussion.

Philippe Ibars (Photo Anthony Maurin).

Philippe Ibars sortira au printemps prochain chez Alcide un autre ouvrage en lien avec les Jardins de la Fontaine et le jardinier qui va avec. Ils détailleront ensemble les diverses essences d'arbres du premier jardin public ouvert en Europe !

La Cité, 1 et 3 Place du Grand Temple, 30 000 Nîmes. Tel : 04.66.67.21.52. Du mardi au samedi de 9h30 à 12h et de 14h à 18h30.

Anthony Maurin

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