Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 04.06.2021 - coralie-mollaret - 3 min  - vu 1021 fois

UN JOUR, UN CANTON Quissac : la présidente Françoise Laurent-Perrigot, contre vents et marées

(Infographie : Adrien Feniche)

En novembre, la socialiste Françoise Laurent-Perrigot a été élue première femme présidente du Département. Celle-ci ne bénéficie toutefois pas de l’accord d’union de la Gauche. La raison ? Les partis lui reprochent le choix de son binôme : le député ex-La République en marche, Olivier Gaillard.

À l'ouest du Gard, le canton de Quissac se classe dans la catégorie des "super cantons". Ce territoire rural compte 44 communes, entre montagne et plaine. C’est ici que sont élus la présidente PS du conseil départemental, Françoise Laurent-Perrigot, et son binôme, par ailleurs maire de Sauve, Olivier Gaillard.

Élu député sous les couleurs de La République en marche en 2017, ce dernier a suscité la polémique dans les rangs de la Gauche. Finalement les partis et la présidente elle-même ont décidé d'exclure le canton de l'accord d'union. Un binôme estampillé Alternative de la Gauche citoyenne en a profité pour se présenter, espérant évincer les sortants. En embuscade, le Rassemblement national entend tirer parti de cette division, misant aussi sur l'absence de candidats de Droite. 

Laurent-Perrigot-Gaillard, la force tranquille

Françoise Laurent-Perrigot et Olivier Gaillard (Photo : droits réservés)

Le vent de l’union ne souffle pas dans leur dos ? Qu’importe ! Françoise Laurent-Perrigot et Olivier Gaillard, forment un « binôme soudé et ancré sur le territoire ». En outre, les candidats affichent leur propre dynamique. En novembre, Françoise Laurent-Perrigot a été élue première femme présidente du conseil départemental du Gard.

Olivier Gaillard, lui, vient de voir son élection aux Municipales de Sauve confirmée par le Conseil d’État. Conséquence de la loi sur le non-cumul des mandats, le parlementaire démissionnera de l'Assemblée nationale. Pour gagner les élections départementales, les sortants comptent sur leur « proximité avec les habitants. C’est essentiel. Encore plus aujourd’hui », souligne Françoise Laurent-Perrigot. Ils avancent aussi leur bilan avec « plusieurs promesses tenues » comme l’arrivée de la fibre optique ou la création du lycée à Sommières pour lequel ils ont milité. « Cela va permettre aux élèves du sud du canton de réduire leur nombre d’heures passées dans les transports. »

Si le tandem est reconduit , Françoise Laurent-Perrigot souhaite « rapprocher les citoyens du conseil départemental, en créant une Maison du Département ainsi que des services itinérants dans les communes du canton ». Le binôme entend également soutenir la création d’une caserne à Quissac avec 20 pompiers. Un poste avancé qui permettrait de mieux couvrir les 12 communes, situées au sud du chef-lieu. 

Bouvot-Audibert, haro sur Olivier Gaillard

Jacqueline Bouvot et Pierre Audibert (Photo droits réservés)

Militante de la France insoumise, Jacqueline Bouvot a décidé de mener le combat contre le député Olivier Gaillard, élu en 2017 sous les couleurs de LREM (La République en marche). Ancienne conseillère municipale à Lasalle, Jacqueline Bouvot part avec un élu d’opposition de la ville de Sauve (où Olivier Gaillard est élu maire, NDLR), Pierre Audibert. « Même si je ne remets pas en cause le travail des sortants, je ne comprends pas comment quelqu’un se disant de Gauche a pu se rallier à LREM, insiste cette ex-fonctionnaire territoriale de la métropole montpelliéraine. La nature ayant horreur du vide, on ne pouvait pas laisser Olivier Gaillard face au Rassemblement national. »

Quant à Françoise Laurent-Perrigot, « franchement, qu’est-ce qu’elle fait avec lui ? À quoi ça rime ? Ces gens font de la politique depuis des années. Je ne sais pas si on a besoin de ça… » Au-delà des critiques, l’insoumise espère engranger quelques points sur l’étiquette : « C’est pour ça que l’on s’appelle l’Alternative de la Gauche citoyenne ». Quant au programme : « On voudrait essayer d’amener du travail et de s’occuper de la mobilité. Mais c’est idiot de faire un programme sur un canton lorsque l’on n’est pas élu… » Aux électeurs d'en juger. 

Gouleret-Jegat pour le Rassemblement national

Maxime Jegat et Isabelle Gouleret (Photo : droits réservés)

Le troisième binôme est incarné par l'extrême-Droite. Les candidats Isabelle Gouleret et Maxime Jegat espèrent profiter de cette division de la Gauche. Ces dernières voudront d’abord capitaliser sur leur opposition à la politique nationale d’Emmanuel Macron : « Au cours des derniers mois, nous avons vu l’impréparation de l’État. »

Ils ambitionnent aussi d'engranger quelques points en raison de l’absence d’un binôme de Droite. Le parti Les Républicains n’ayant trouvé personne pour défendre ses couleurs. Les "frontiste"s n'hésitent pas à attaquer violemment la majorité sortante, « une Gauche clientéliste qui est là depuis trop longtemps et qui n’a malheureusement pas été à la hauteur ! ».

Et de promettre, sans vraiment donner de précision, qu’en cas de victoire ils « défendront les projets de nos communes afin de veiller à ce que notre canton ne soit pas le grand oublié des politiques publiques ». Parmi les priorités affichées : « Nous refuserons l'accueil des migrants et leur prise en charge par le Département. » Reste que sur ce sujet le binôme n’aura pas le choix… Cette compétence est obligatoire pour la collectivité, au même titre que le versement de l’allocation aux adultes handicapés ou du RSA.

Coralie Mollaret

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