Publié il y a 1 an - Mise à jour le 13.08.2022 - thierry-allard - 2 min  - vu 591 fois

VINS Vers un millésime de qualité, mais de petite quantité

Louis et Béatrice Lefebvre, du domaine Lefebvre d'Anselme à Sabran (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Aurélien Constant, du domaine Les Coccinelles à Domazan (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

La foire aux vins d’Uzès se tient tout ce week-end. L’occasion d’aller demander aux vignerons comment s’annonce le millésime 2022 à venir, alors que certains ont déjà commencé à vendanger au coeur de cet été très chaud et très sec. 

« On attaque la vendange la semaine prochaine, après les pluies », indique Aurélien Constant du domaine les Coccinelles, qui produit des Côtes du Rhône et Côtes du Rhône villages Signargues 100 % bio depuis plus de 40 ans à Domazan. Pas vraiment une vendange précoce, « à trois ou quatre jours près », précise-t-il. Car si « la vigne avait une bonne avance il y a un mois, les fortes chaleurs ont ralenti la maturation », ajoute Aurélien Constant. 

La sécheresse n’aide pas, avec des vignes en stress hydrique, et des raisins aux baies plus petites. La question du taux de sucre, et donc d’alcool, se pose et contraint les vignerons à s’adapter. « Nous travaillons tous nos rouges sur la fraîcheur, nous faisons de petites macérations pour extraire le moins de tanin possible », précise-t-il, sous peine d’avoir des vins trop tanniques et trop forts. Malgré ces conditions climatiques particulières, « nous avons de jolis raisins, et pas de maladie, donc il y aura un petit rendement, mais ce sera un beau millésime », avance-t-il. 

Plus au nord, à Sabran, Louis Lefebvre du domaine Lefebvre d’Anselme n’est pas encore prêt à vendanger. Son terroir, balayé par un courant d’air frais venu des Cévennes, est traditionnellement tardif. « Nous ne vendangerons pas avant le 5 ou le 8 septembre, c’est un peu plus tôt que d’habitude, traditionnellement nous commençons vers le 15 septembre », explique le vigneron, qui aime ramasser le raisin « très mûr. »

Lui aussi parie sur « des baies plus petites », même s’il est encore un peu tôt pour les pronostics : « on est en attente des pluies pour débloquer la photosynthèse, qui a besoin d’humidité. » Lui aussi a vu la vigne ralentir. « La vigne a bien poussé lors du printemps, qui était très chaud et très sec, il y a eu une belle floraison, mais depuis juillet le rythme ralentit. » Pour autant, le vigneron ne se plaint pas : avec la sécheresse, les raisins sons sains. « Les maladies n’ont pas aimé, donc on a peu traité, c’est très bien pour l’environnement et pour le portefeuille ! », ajoute le vigneron dans un sourire. 

Cap sur l’Uzège, avec le domaine Clos Galant, à Aubussargues. Ici, les vendanges ont commencé : « nous avons commencé les blancs, les muscats petits grains il y a deux jours (mercredi, ndlr), les baies sont petites, fortes en sucre et donc en alcool », pose le vigneron Olivier Galant. Les rosés et les rouges suivront « d’ici la fin du mois », avec une petite avance.

Olivier Galant, vigneron à Aubussargues (Photo : Thierry Allard / Objectif Gard)

Si lui aussi reconnaît que la sècheresse a éloigné les maladies des raisins, elle a cependant causé « un gros stress hydrique, certaines feuilles sont brûlées et les grains sont plus petits à cause du manque d’eau. » Résultat : si la qualité ne pose pas vraiment question, la quantité oui. « Il y aura des volumes plus bas et donc moins de bouteilles, avance le vigneron, qui vend l’ensemble de sa production d’une année sur l’autre. Ça peut poser quelques problèmes, qu’il faudra peut-être répercuter sur les prix. » 

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

Thierry Allard

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