Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 26.12.2021 - corentin-corger - 5 min  - vu 3247 fois

À TABLE Avec Franck Proust, le président de Nîmes métropole

Franck Proust (Photo : Abdel Samari)

Franck Proust avec Nicolas, le patron du restaurant "La Piazzetta" (Photo : Abdel Samari)

Rien de mieux que de se retrouver autour d’un bon repas pour discuter à bâtons rompus. Le principe de cette rubrique est des plus simples : une personnalité gardoise choisit un restaurant qui lui tient à cœur et on discute de tout et de rien... Le rendez-vous est pris pour notre rubrique avec Franck Proust, le président de Nîmes métropole. Il a choisi le restaurant et il n’a pas attendu notre première question. Chaud comme les braises d'un barbecue, il est lancé, prêt à se raconter. À raconter surtout ses déjeuners, ses dîners. Un entretien réalisé en octobre 2021 dans le cadre du numéro 27 du magazine Objectif Gard. 

"Je cuisine beaucoup en fonction des saisons." Pas encore installé à la Piazzetta de Nîmes, l'un de ses restos nîmois préférés, que déjà Franck Proust, le président de Nîmes métropole est plongé dans notre rendez-vous culinaire. "J'aime bien le lieu, la place, le chef Nicolas. Quand il dit bonjour, vous êtes déjà en Italie. Il vous transporte." La cuisine italienne, c'est l'un des doux plaisirs du Nîmois, amateur de repas gastronomiques de qualité. "C'est une place apaisante le soir. Cette fontaine, l'école en face. C'est d'ailleurs l'une des écoles que j'ai visitées quand j'ai été élu pour la première fois avec Jean Bousquet, l'ancien maire."

Cette place, cet endroit, Franck Proust la connaît bien donc. Et la carte de la Piazzetta aussi. "C'est selon l'humeur du moment mais je reconnais que souvent, je prends l'escalope milanaise, l'assiette de calamars." Rien n'est commandé mais le patron du restaurant dépose déjà une pizza coupée en plusieurs parts et les boissons. Il semble en effet avoir l'habitude de recevoir l'homme politique.

Les repas, jamais seul

Amateur de viande mais pas seulement, l'assureur de métier est un bon vivant. "J'aime bien manger, boire un bon verre de vin. Le tout dans des lieux sympas. Comme ici, mais aussi chez Jérôme Nutile ou encore au Skab." Pour lui, les repas c'est jamais seul. Franck Proust les partage régulièrement avec son frère, James, son cadet de 11 ans. Il a gardé avec les années, un lien très fort avec lui. Ils ont en commun une activité professionnelle mais pas seulement. "J'aime sa personnalité. Entre nous, il n'y a jamais de prise de tête. Il est spontané, moi davantage dans la réflexion. C'est peut-être ce qui fait le charme de notre relation. Simple et sincère."

Dans le cabinet Axa qu'ils dirigent ensemble, c'est James qui assure au quotidien l'activité. Mais le président de Nîmes métropole n'est jamais loin. De son téléphone surtout même s'il fait en sorte d'être présent régulièrement. "J'y consacre suivant les semaines 15 à 30 % de mon temps. C'est ma bouffée d'oxygène. J'ai l'impression aussi sûrement de rester en contact avec la vraie vie. Par exemple, avec les commerciaux, j'ai besoin d'être dans le conseil. Valider les objectifs. Comprendre le marché."

"Faut composer entre vie privée et vie publique"

Le vendredi midi, chez Proust, c'est le jour de relâche. Enfin, quand c'est possible. L'occasion de préparer plus sereinement le week-end. "C'est vrai que j'essaie, quand c'est possible, le vendredi midi de déjeuner avec mes proches. Des échanges dans la convivialité. Même si quelques fois à Nîmes c'est compliqué car pour les habitants, je suis le président de Nîmes métropole et un proche de Jean-Paul Fournier 7 jours sur 7. Il faut composer entre vie privée et vie publique."

Le président de Nîmes métropole a des plats signatures qu'il aime préparer (Photo : Abdel Samari)

Alors quelques fois, le mieux pour Franck Proust, ce sont les repas en famille ou entre amis à la maison. Et les convives peuvent compter sur son épaule d'agneau, sur son lapin au four agrémenté de tomates farcies ou d'une belle pièce de viande mitonnée avec amour. Ou des crustacés et fruits de mer dont il raffole. "Je vais aux halles chercher mes ingrédients, à l'œil souvent, je sais ce que je veux. J'ai l'expérience au fil du temps." Mais chez lui vous ne risquez pas de manger des produits fort en goût, le patron du Colisée les déteste. Hareng, câpres, même les olives, pas forcément sa passion.

Côté boissons, des cocktails à base de rhum, du champagne et, pour accompagner le repas, un bon vin rouge. Là, pas de problème de goût. Le Nîmois sait mettre ses convives dans les meilleures dispositions. Né à Poitiers (Vienne), à Nîmes depuis 30 ans, Franck Proust a bourlingué dans la France rurale. Et dans les terres où le vin se déguste avec passion. Pic Saint-Loup, Bordelais et vins du Sud avec une tendance pour le Syrah. Alors dans sa cave personnelle, il y a des chances de retrouver quelques bouteilles agréables.

"J’aime les alcools fort"

Les repas ce sont aussi des moments forts. Des campagnes électorales où les cochonnailles et l'alcool sont des péchés réguliers. "J'aime les alcools fort en plus. Faut donc avoir une sacrée hygiène de vie pour tenir." Il y a aussi les repas de Noël en famille. Chez les grands-parents chaque 25 décembre, avec les cousins. L'occasion d'interpréter des chansons devant un public conquis ou de spectacles. De souvenirs plein la tête. D'émotions aussi. Les yeux se remplissent à l'évocation de parents qui travaillaient jusqu'à tard même la veille de Noël, de grands-parents partis trop tôt.

La cuisine, c'est aussi celle du monde. Franck Proust, qui a voyagé en Asie ou encore en Afrique, garde le sou- venir et l'appétence pour une gastronomie venue d'ailleurs. "J'ai emmené mes enfants tout jeunes dans ces endroits du monde car je voulais qu'ils découvrent autre chose. Qu'ils s'ouvrent l'esprit. Ces pays côtoient la misère mais ce sont aussi des paysages, des coutumes, des traditions et des gens extraordinaires."

Politique, famille, voyages, Franck Proust manque cruellement de temps pour tout faire. Pourtant, même si cela peut surprendre, il garde aussi quelques créneaux pour effectuer des tâches ménagères. Une activité qu'il apprécie et dont il garde quelques secrets. "J'utilise du vinaigre blanc, des huiles essentielles. Quand j'ai besoin de m'attaquer aux taches ardues, le bicarbonate de soude est un bon produit, je vous le conseille." Vous ne rêvez pas, Franck Proust nous prodigue des conseils pour passer la serpillière, et même pour repasser les chemises, son activité du dimanche soir. "On est obligé de faire et de savoir-faire quand on est célibataire. Pas le choix. Et puis, honnêtement, même accompagné, cela ne me dérange pas." Les misogynes n'ont qu'à bien se tenir.

L'importance de la vie, aussi simple soit-elle. Pour un homme qui vit à 200 à l'heure. Qui s'octroie peu de moments de pause. Quelques heures pour se ressourcer.  Pour réfléchir. Pour décider. Pour vivre tout simplement. "Ils sont là les vrais moments de la vie. L'importance des repas, c'est bien français ça !" Pas mieux.

Abdel Samari

Important ! Cet article est un extrait de Objectif Gard, le magazine. Rendez-vous chez votre marchand de journaux pour acheter le dernier numéro, sorti vendredi. Découvrez le sommaire en cliquant sur le module ci-après :

Corentin Corger

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