ALÈS Christophe Mauny, DASEN : "Une jeune fille a cru apercevoir une arme de poing à la taille de quelqu'un"
Après avoir calmé les parents qui souhaitaient récupérer leurs enfants à la sortie du collège Jean-Moulin à la suite de l'alerte intrusion dans la cité scolaire, le Directeur académique des services de l'Éducation nationale (DASEN), Christophe Mauny, est venu faire un point avec le proviseur du lycée Jean-Baptiste-Dumas, avant de repartir vers le collège Diderot. Entre deux établissemnts, il a accordé quelques mots à Objectif Gard.
Objectif Gard : Que s'est-il exactement passé, ce matin, au lycée Jean-Baptiste-Dumas ?
Christophe Mauny : Une jeune fille a cru apercevoir une arme de poing à la taille de quelqu'un. Elle a donné l'alerte, et elle a bien fait. Le PPMS (plan particulier de mise en sûreté) a été mis en place, comme il se doit après une alerte intrusion. Le proviseur a immédiatement alerté les forces de l'ordre. La levée des doutes a permis aux élèves de revenir en classe.
Sait-on qui était le suspect dénoncé ?
C'est un nouveau conseiller principal d'éducation du lycée, apparemment pas encore connu des élèves, avec un téléphone portable à sa taille. Au final, cela nous aura fait un exercice grandeur nature.
Pour l'établissement, il a fallu gérer l'afflux de parents...
Bien sûr, l'excitation vient d'abord de l'extérieur de l'établissement. Dans le cadre du PPMS, il y a eu un confinement, ainsi qu'une évacuation de certains élèves. Avant le retour en classe, il y a eu un temps d'échange avec les professeurs.
"Nous ferons de toute façon un retour d'expérience cette semaine, surtout sur les problématiques extérieures à l'établissement"
Y a-t-il un problème de sécurité spécifique au lycée JBD, alors que des professeurs ont récemment dénoncé, dans un courrier anonyme, des agressions dans l'établissement ?
Nous n'avons pas plus de problèmes que dans d'autres établissements. Le PPMS a d'ailleurs été activé normalement. Dernièrement, nous avons eu une réunion de sécurité sur Alès, avec les établissements du premier et du second degré, en présence du sous-préfet d'Alès et des forces de l'ordre. Tout a été mis sur la table. Nous avons déjà trouvé des solutions, notamment concernant le contrôle des "rodéos" qui avaient lieu sur l'avenue Jean-Baptiste-Dumas.
À la fin de votre discussion avec Payou Baptiste, représentant de la communauté gitane, vous lui avez donné rendez-vous à Nîmes prochainement. Pour évoquer la sécurité des établissements alésiens ?
Payou Baptiste sollicitait un entretien avec moi, concernant la scolarisation des enfants gitans, à Sommières ou à Alès. Mais si on peut également discuter d'un problème de sécurité, il faut le faire.
Le fait que ces trois établissements (lycée JBD et collèges Moulin et Diderot) soient aussi proches les uns des autres, est-ce que ça ne rend pas les établissements plus vulnérables en raison de la surface à surveiller ?
Le périmètre est, en effet, assez conséquent. Mais l'entente de proximité est assez performante ici. Il se gère plutôt pas mal. Ici, nous avons affaire à un concours de circonstance. Mais nous ferons de toute façon un retour d'expérience cette semaine, surtout sur les problématiques extérieures à l'établissement. On va voir comment améliorer les choses. Il y a notamment la possibilité de mettre en place un GPO (groupement de partenariat opérationnel) avec les forces de l'ordre.
Allez-vous contacter le nouveau conseiller d'éducation, qui a passé une partie de sa matinée à l'Hôtel de police comme suspect ?
(Il montre un bout de papier plié dans sa main) Je viens de récupérer son numéro de téléphone, je vais l'appeler dans l'après-midi.