« J’ai rien signé moi », lance Tayeb en coupant la parole de Simon Lanes, président à l’audience du tribunal correctionnel d’Alès. Une frasque qui illustre son comportement tout au long de son audition. Prévenu pour des faits de conduite malgré l’annulation de son permis, l’homme d’une soixantaine d’années a également donné un faux nom aux policiers municipaux lors de son contrôle. « J’avais bu quelques verres et j’avais peur qu’on me fasse un alcootest. J’ai été stupide », s’explique-t-il.
Concernant son interdiction de conduire, le prévenu maintient qu’il n’était pas au courant, malgré une annulation de son permis datant de février 2007. « J’ai jamais reçu aucune convocation ou signé quoi que ce soit. Pas de recommandé, rien… », explique Tayeb pour justifier sa méconnaissance de la situation. N’ayant pas présenté son permis aux policiers municipaux, lors de sa première audition, l’homme a évoqué l’avoir perdu à l’occasion d’un déménagement. Une version qu’il contredit à la barre en expliquant que son permis se trouve chez lui.
« Donnez-moi une preuve »
« Pour moi, je l’ai toujours mon permis », dit le prévenu, convaincu d’avoir le droit de conduire. « Vous n’avez plus de points, il ne faut plus le faire », explique le président, face à l’incompréhension apparente du prévenu. « Donnez-moi une preuve ! », lance ce dernier. Une allégation que Simon Lanes prend avec le sourire : « Je vous dis que vous n’avez plus le permis, faites-moi confiance. »
« Il cherche à échapper à sa responsabilité », souligne le ministère public, confronté à de « gros doutes », quant à la réelle méconnaissance de l’annulation de son permis.
Les documents mis à la disposition du juge ne permettant pas de démontrer avec certitude que la notification de cette annulation du permis de conduire lui a bien été faite, Tayeb s’est vu relaxé pour les faits relevant de la conduite sans permis. Il a toutefois été reconnu coupable de fourniture d’une fausse identité lors de son contrôle. Le tribunal l’a alors condamné à une amende de 700 €. « Si je reçois une lettre, je ne conduirai plus », se perd de nouveau le prévenu. Contredit par le président et le procureur, le prévenu a finalement intégré l’effectivité de la décision, bien que le courrier officiel ne se trouve pas encore au fond de sa boîte aux lettres.