"Concertation, consultation... Nous avons la volonté d'être plus à l'écoute que dans la proposition." Après six rencontres de quartier sur les treize qu'a programmés la liste du Printemps alésien "Alès, c'est vous !", l'élu municipal d'opposition Paul Planque n'en est pas encore au stade du programme. Fort d'une participation "de 40 à 60 personnes en fonction des quartiers", le premier opposant de Christophe Rivenq répercute ce lundi matin, en conférence de presse, sa sélection de ce que les personnes rencontrées ont fait remonter.
Et cela commence par le fait que "les Alésiens disent qu'ils aiment leur ville, c'est le premier constat. Ils considèrent, aussi, que la ville a du potentiel, en ressource et en matière. Ils vivent aussi le rapport entre quartiers et centre ville comme totalement déséquilibré, où tout est pour le centre et rien pour les quartiers." Revient, selon Paul Planque, l'idée de "réveiller cette belle endormie, de donner un nouveau souffle à Alès".
Si la liste veut "co-écrire" son programme avec les participants aux rencontres - et notamment via la mise en ligne d'un questionnaire adressé à la population - elle donne "trois orientations claires" à ses priorités. "L'environnement, alors que les Alésiens s'interrogent sur les conséquences du réchauffement climatique ; l'accès aux soins", l'élu communiste souhaitant que la commune puisse reparler de "centres municipaux de santé" ; et, enfin, d'un thème "transgénérationnel", selon Paul Planque, "la réussite éducative et scolaire, alors que 62% des Alésiens qui sortent de la scolarité sont du niveau CAP".
"Je crois plus à une mobilisation citoyenne qu'à un accord entre partis"
"Face à ces interrogations, on veut dire qu'on peut faire autrement", poursuit Paul Planque. En sus des rencontres de quartier, le 13 décembre verra, à l'espace Cazot, la mise en place "de ruches" pour "servir de bases aux réflexions". Paul Planque promet une liste "majoritairement de la société civile. Je crois plus à une mobilisation citoyenne qu'à un accord entre partis."
Un accord qui, à gauche, est loin d'être trouvé, alors que l'union, officiellement voulue par tous, s'est fracassée sur les ambitions de chacun ou de leur formation nationale. Paul Planque refuse cette responsabilité. "Cinq réunions se sont tenues pour rapprocher nos points de vue, détaille la tête de liste. J'ai fait tout ce que j'avais à faire : j'ai proposé une représentation à parité du Printemps alésien et de feu Maison commune ; j'ai proposé d'élire la tête de liste, proposition qui a été refusée par ceux qui seront peut-être - je le souhaite - nos partenaires. Ce qui me gêne, c'est que toutes ces réunions n'ont jamais parlé de programme." Le PC alésien a récement écrit aux responsable de la LFI et du PS pour tenter un nouveau rapprochement (lire encadré).
Le PC alésien écrit à ses homologues de Gauche
La semaine dernière, le 30 octobre, le secrétaire de la section alésienne du Parti communiste, Giovanni di Francesco, a fait parvenir un mail aux représentants locaux du Parti socialiste et de la France insoumise.
"Si pour l'heure, écrit le secrétaire de section, au niveau national, chacune des formations politiques de gauche ne parvient pas à conjuguer sa différence d'approche politique et stratégique, je continue à être persuadé qu'il peut en être autrement ici et maintenant et persuadé qu'il est bien plus facile de rendre compatible ce que nous avons de commun localement concernant un projet municipal. La finalité de tout cela est, à mon sens, de permettre aux Alésiennes et aux Alésiens d'être acteurs de la construction d'une ville solidaire et engagée sur les défis à venir."
Pour le Parti communiste, l'alliance doit se nouer autour du mouvement qu'il a impulsé. "L'espace de rassemblement, Alès c'est vous ! qui s'est indéniablement installé dans le paysage et les consciences de beaucoup d'Alésiens, représente la possible et réelle alternative à Rivenq. Cet espace réellement citoyen est à la disposition de chacun de nous ; l'intégrer, c'est se retrouver dans un lieu de respect mutuel, citoyen ou formation politique, tout au long de ce processus de campagne, jusqu'à la constitution de la liste qui reflètera la nature de ce rassemblement."
Enfin, usant du tutoiement, Giovanni di Francesco dut appeler au dialogue. "Je le sais, comme toi, nos idées pour dessiner Alès de demain sont très proches et ne demandent qu'à s'enrichir de tout ce qu'apportent les Alésiens pour peu qu'on leur donne la parole. Je t'invite à prendre un instant pour échanger tous deux dans l'objectif heureux de nous rassembler dès à présent. Les Alésiens y ont tout à gagner."
Enfin, alors qu'une rencontre était prévue, ce lundi après-midi, entre Printemps alésien et commerçants, Paul Planque a tenu à aborder le sujet du commerce en "urbaniste" qu'il est. "Le problème, c'est qu'on ne peut pas discuter, parce qu'on est les meilleurs et qu'on fait ce qu'il faut, selon ce que dit la municipalité. On n'apporte pas de solution." Le leader du Printemps alésien évoque une éventuelle interdicton des drive, une "aide sur la question des loyers... Ici, on multiplie les ouvertures de grandes surfaces, qui commencent à se heurter à des problèmes de rentabilité. Dès demain, on va devoir s'interroger sur les friches commerciales." S'ils sont élus, les membres du Printemps alésien de "grandes assises du commerce" dès le début de mandat. "Ainsi que dans beaucoup de dimensions de l'activité municipale...", s'empresse de préciser Paul Planque.
