Nommé le 27 mai dernier à l'occasion d'une assemblée générale, Cyril Laurent succède à Pierre Martin à la présidence de la Mission locale jeunes Alès - Pays Cévennes. Le conseiller municipal de la ville d'Alès s'inscrit dans la continuité des missions amorcées par son prédécesseur. 

Diplômé de Sciences Po Paris, conseiller municipal de la ville d'Alès depuis 2014 délégué à l'économie sociale et solidaire, entre autres, Cyril Laurent vient d'être élu président de la Mission locale jeunes Alès - Pays Cévennes et y voit une certaine "cohérence". À 46 ans, celui qui est aussi chef d'escadron de la gendarmerie nationale prend les rênes pour au moins trois ans d'une structure "dynamique" qui "accompagne près de 2 300 jeunes chaque année".

Ce dernier, à l'aise dans son nouveau costume, a mené d'une main de maître une conférence de presse organisée dans les locaux de la MLJ ce mardi matin, insistant dans un premier temps sur la capacité d'adaptation de la Mission locale en 2020, une année "particulière" durant laquelle la structure dont il était administrateur a mis à disposition des jeunes des tablettes, car "le numérique reste un outil privilégié pour leur suivi".

Cyril Laurent a ensuite mis le cap sur une année 2021 déjà "bien entamée" et que la Mission locale alésienne a abordé avec un budget réhaussé de 300 000 euros (soit 2 millions d'euros) en raison de l'intégration de nouvelles mesures dont l'obligation de formation et la garantie jeunes, un dispositif qui s'adresse - comme la Mission locale - aux jeunes âgés de 16 à 25 ans en situation de précarité. "Le jeune s'engage pour un an avec un projet qui s'affine au fur et à mesure et est amené à se concrétiser, le tout avec une aide mensuelle de 500 euros", détaille le nouveau président de la structure.

Le parrainage, une mesure précieuse

Et Annick Fourcade, animatrice territoriale à la DIRECCTE (∗) d'ajouter : "On croit souvent que la précarité concerne les jeunes non-qualifiés, or elle s'étend aussi aux jeunes diplômés. Ces derniers ne doivent pas se sentir exclus de la Mission locale." Parce que la problématique du logement apparaît trop souvent comme un frein aux études et donc à l'insertion dans l'emploi, Cyril Laurent envisage d'en faire sa priorité en 2021 : "On doit accompagner les jeunes dans l'intégralité de leur parcours, y compris en faisant de l'intermédiation locative." 

S'il se félicite du rôle de passerelle joué par la Mission locale à travers son partenariat avec le Centre de formation des apprentis BTP du Gard qui propose des filières "en tension", le quadragénaire vante également les mérites du plan "1 jeune 1 solution" qui permet une immersion bénéfique dans l'emploi, "une priorité". Pour conclure son premier rendez-vous avec la presse dans la peau du président de la MLJ, Cyril Laurent s'est fendu d'un focus sur ce qui fera figure de mesure phare en 2021 : le parrainage.

"Le but c'est de faire accompagner le jeune dans les moments clés de sa réflexion professionnelle par quelqu'un qui a eu un parcours", résume le dernier nommé, qui croit beaucoup en une relation tuteur/tutoré. "L'objectif du parrain n'est absolument pas de trouver un emploi au jeune filleul mais de susciter chez lui des questionnements en distillant des suggestions", prévient Annick Fourcade, tentant de rassurer certains candidats potentiellement échaudés par l'importance de la tâche. "Beaucoup de gens ont envie de le faire car ça procure énormément de plaisir", promet Cyril Laurent, qui mise sur une centaine de parrainages en cette année de relance post-crise.

Corentin Migoule

 (∗) Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi.