Publié il y a 53 min - Mise à jour le 10.12.2025 - Romain Fiore - 3 min  - vu 44 fois

ALÈS Une maison médicale pour combattre la désertification médicale

maison médicale de garde

La maison médicale de garde d'Alès a été rénovée puis inaugurée ce mardi 9 décembre. 

- Romain Fiore

Installée dans des locaux rénovés à proximité immédiate du Centre Hospitalier Alès-Cévennes, la maison médicale de garde (MMG) vise à désengorger les urgences et à offrir un accès aux soins pour les patients sans médecin traitant.

 L’histoire de la MMG d’Alès remonte à 1999, lorsque le docteur Collachard avait émis l’idée d’une structure dédiée à la permanence des soins, directement intégrée à l’hôpital. Après plusieurs implantations provisoires — dont une en plein cœur de la crise Covid dans un gymnase — la MMG trouve enfin sa place dans un bâtiment rénové, ancien logement de fonction des directeurs de l’hôpital, inoccupé depuis près de 30 ans et situé au 666 chemin des potences à Alès. 

maison médicale de garde
Le directeur du centre hospitalier d'Alès, Christian Cataldo a rappelé les défis logistiques et financiers du projet. • Romain Fiore

Christian Cataldo, directeur général du Centre Hospitalier, a rappelé les défis logistiques et financiers du projet : « Nous avons travaillé avec l’association des médecins de garde et les financeurs, notamment la ville d’Alès et l’ARS, pour transformer ces locaux en un espace fonctionnel, accessible, et connecté au plateau technique de l’hôpital. » Les patients pourront ainsi bénéficier d’examens complémentaires (radiologie, laboratoire) sans saturer les urgences.

Désengorger les urgences : un impératif sanitaire

Avec 55 000 passages annuels aux urgences — contre 20 000 il y a quelques années — le Centre Hospitalier d’Alès faisait face à une pression croissante, en partie due à l’absence de médecin traitant pour une partie de la population. « Beaucoup de patients se rendent aux urgences pour des motifs non urgents, comme des ordonnances ou des symptômes bénins », explique Christian Cataldo. « Grâce à cette structure, deux médecins seront présents en permanence le soir (du lundi au vendredi de 20h à minuit), et le week-end (le samedi de 9h à minuit et les dimanches et jours fériés de 8h à minuit), ce qui permettra de filtrer les demandes et de réserver les urgences aux cas critiques. »

maison médicale de garde.
Christophe Rivenq, maire d'Alès a insisté sur l'importance de cette maison " Il ne s’agit pas seulement de désengorger les urgences, mais de répondre à un besoin vital : celui d’une population" • Romain Fiore

Christophe Rivenq, maire d’Alès, a insisté sur l’enjeu de santé publique : « Il ne s’agit pas seulement de désengorger les urgences, mais de répondre à un besoin vital : celui d’une population qui, faute de médecin traitant, se tourne vers les urgences par défaut. » La MMG, qui aura coûté 600 000€ et subventionnée à hauteur de 150 000 € par an par l’ARS pour son fonctionnement, représente une solution économique : « Une consultation en MMG coûte dix fois moins cher qu’un passage aux urgences », souligne le docteur Thierry Barge, médecin généraliste et figure historique de la MMG.

maison médicale de garde
Le docteur Thierry Barge, le médecin responsable de la maison médicale de garde.  • Romain Fiore

Une coopération entre ville, hôpital et médecins libéraux

L’inauguration a été l’occasion de saluer la collaboration exceptionnelle entre les acteurs locaux. « Ce projet est le fruit d’un travail commun entre l’hôpital, les médecins libéraux, la ville et l’ARS », a souligné Didier Jaffre, directeur de l’ARS Occitanie. « C’est un exemple de ce que l’on peut accomplir lorsque tous les acteurs regardent dans la même direction : celle du bien-être des patients. »

Maison médicale de garde
Les principaux piliers de ce projet ont coupé le ruban. • Romain Fiore

Le nouveau président de la communauté médicale, élu la veille, a salué « la fin des barrières entre public et privé » : « Médecins hospitaliers, libéraux, administration : nous avons tous œuvré pour un seul objectif, celui de soigner. » Un modèle de solidarité qui a déjà fait ses preuves pendant la crise Covid, lorsque le territoire alésien avait été cité en exemple pour son organisation sanitaire.

Un territoire attractif pour les jeunes médecins

Face à la désertification médicale, Alès mise sur l’attractivité. « Nous accueillons chaque année plus de 120 internes et médecins juniors », a indiqué Christophe Rivenq. « Plus de 10 % d’entre eux envisagent de s’installer ici, séduits par la qualité de vie et l’accueil des équipes. » Un argument de poids pour le docteur Barge : « Les jeunes médecins ne cherchent plus seulement les grands CHU. Ils veulent des territoires à taille humaine, où ils peuvent s’épanouir professionnellement et personnellement. »

maison médical de garde
La maison médical de garde disposera de trois bureaux de consultations.  • Romain Fiore

L’ARS et la ville d’Alès travaillent également à la création d’un centre de soins non programmés, qui occupera les locaux de la MMG en journée, afin d’élargir l’offre de soins et de renforcer l’attractivité du territoire.

Un message d’optimisme, malgré les défis

Si les défis restent nombreux — manque de médecins généralistes, vieillissement de la population, pression sur les urgences — les acteurs locaux affichent un optimisme mesuré. « Nous avons les moyens de réussir si nous continuons à travailler ensemble », a conclu Didier Jaffre. « La santé est un combat collectif : élus, soignants, patients. Alès montre la voie. »

maison médicale de garde
La maison médicale de garde a été inaugurée par le maire Christophe Rivenq et le directeur de l'ARS Occitanie, Didier Jaffre.  • Romain Fiore

Christophe Rivenq a terminé son discours sur une note engagée : « Nous ne laisserons pas nos concitoyens sans réponse. Cette maison médicale de garde est une première étape. Nous continuerons à investir pour une santé de proximité, de qualité, et accessible à tous. »

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Une pièce de consultation.  • Romain Fiore

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