C’est pour trafic de stupéfiants que le prévenu du jour, d’origine marocaine, est emmené dans le box, face au tribunal correctionnel de Nîmes. « On m’a forcé à faire ça », explique-t-il, confronté à l’énoncé des faits lui étant reprochés par le président de l’audience, Jérôme Reynes. Interpellé par une équipe de la police nationale au niveau de la galerie Richard-Wagner, dans le quartier de Pissevin, l’homme de 28 ans était en possession de 150 € en numéraire. Une somme qu’il aurait récoltée en une vingtaine de minutes, grâce à la vente de stupéfiants. Mais la raison de sa participation à ce trafic est obscure. Vingt minutes avant son interpellation, il aurait été abordé par deux jeunes et contraint à vendre des produits stupéfiants pour leur compte.
« Il m’a donné une gifle », explique le jeune homme, décrivant la contrainte imposée par ses prétendus bourreaux. « Je ne les connais pas, ils sont du quartier », lance-t-il. Malgré tout, ce n’est pas la première fois que le prévenu est confronté à la justice pour des faits de détention, d’offre et de cession de stupéfiants. « Vous comprenez que l’on puisse être sceptique », souligne Jérôme Reynes. Déjà condamné pour ses faits, il s’était cette fois également défendu en évoquant la contrainte. Une défense que le tribunal peine à croire. « Ils vous faisaient sacrément confiance », ironise le président, les fonds ayant été retrouvés sur le prévenu. Pour toute réponse, l’homme a expliqué qu’il ne pouvait pas leur voler ces liquidités, par peur des représailles.
Présence irrégulière en France
Interrogé sur les raisons de sa présence en France, malgré une interdiction du territoire français prononcée lors de sa dernière condamnation, l’homme de 28 ans explique qu’il est revenu pour voir sa famille, et plus particulièrement ses parents, habitant dans le quartier de Pissevin. « Mes parents, je ne peux pas vivre sans eux », s’épanche-t-il.
Pris sur le fait par les forces de police, le prévenu ne nie pas avoir participé à cette vente de stupéfiants, mais conteste toujours l’avoir fait de son plein gré. Une allégation qui peine à être entendue au vu de sa consommation régulière de joints de cannabis et son absence d’activité professionnelle. « Mais comment vous vous la payez cette consommation ? », questionne le président. Il consommerait cinq à six joints de cannabis par jour, grâce à du dépannage entre amis, selon le jeune Marocain.
Après délibération, une nouvelle interdiction du territoire français a été prononcée à son encontre. Il a également écopé de 2 ans d’emprisonnement avec maintien en détention. À l’issue de son incarcération, il devra donc quitter le territoire français.