Publié il y a 7 ans - Mise à jour le 31.03.2017 - thierry-allard - 3 min  - vu 386 fois

BAGNOLS L’Electrobotik annonce son retour, la mairie n’en veut pas

L'organisateur de l'Electrobotik Invasion Gaylord Da Silva et le maire de Bagnols Jean-Christian Rey, en décembre 2015 (Photo d'archives : Thierry Allard / Objectif Gard)

L’édition 2016 du festival Electrobotik Invasion, qui s’est tenue l’été dernier au parc Rimbaud, devait être la dernière à Bagnols.

Après deux éditions, la ville avait en effet annoncé en novembre aux organisateurs son intention de ne pas renouveler l’expérience. Une expérience qu’elle qualifiait tout de même de satisfaisante, les deux éditions s’étant bien passées.

« Ce Festival n’aura pas lieu sur la commune »

Mais ce matin, surprise ! Le festival annonce par voie de communiqué son retour à Bagnols du 7 au 9 juillet, mais cette fois sur un terrain privé situé à côté du parc Rimbaud, au niveau du parking du festival de l’année dernière. « Un terrain pouvant améliorer l’accueil des festivaliers, réduire les nuisances et respecter les normes de sécurité », précise l’organisation du festival, qui souligne « l’absence de solutions alternatives. » Une nouvelle qui ne passe pas du côté de la place Mallet : « nous le disons très clairement et très fermement, ce Festival n’aura pas lieu sur la commune », fait savoir le maire Jean-Christian Rey en début d’après-midi, à son tour par voie de communiqué.

L’édile, qui affirme avoir appris la nouvelle comme la presse le matin même, rappelle également que « la progression du nombre de festivaliers et les contraintes pour la Ville ne sont pas en adéquation avec la sérénité nécessaire pour l’accueil d’une telle manifestation et nous en avons informé les organisateurs en novembre 2016. » Il explique également que la mise en relation des organisateurs avec d’autres villes n’a rien donné : « Tout comme ces collectivités, la Ville de Bagnols-sur-Cèze ne souhaite pas accueillir cette manifestation et elle ne lui sera pas imposée. »

Jean-Christian Rey indique par ailleurs qu’il a saisi le préfet pour que la manifestation soit interdite, avant d’estimer que les organisateurs « marginalisent par leur décision un peu plus la manifestation qu’ils défendent. »

Les organisateurs pointent l’Etat du doigt

Après cet échange par communiqué, les deux parties se sont rencontrées cet après-midi à Bagnols. Si dans l’ensemble « la réunion s’est bien passée », indique le conseiller municipal délégué à la communication Anthony Cellier, mairie et organisateurs campent sur leurs positions. « Il y a un dialogue de sourds, chacun a ses obligations », note l’élu.

De fait, côté organisateurs on met en avant les « 200 000 euros d’avances et les 13 équivalents temps-plein sur deux jours, on ne peut plus revenir en arrière », affirme Karim Guerch, chargé des relations publiques du festival. Un festival qui, d’après eux, n’a pas eu le choix : « la mairie nous a prévenu en novembre, c’était déjà très tard, on avait commencé à payer des avances », note le chargé des relations publiques de l’Electrobotik. Et ce alors qu’après quatre mois de recherches, le festival n’avait toujours pas de point de chute.

Pour eux, le responsable de la situation est l’Etat, l’organisateur Gaylord Da Silva dénonçant « la stigmatisation de la part des décideurs publics » qui rend difficile l’organisation de festivals comme le sien en France. « Des grands rassemblements comme le festival Electrobotik Invasion ne peuvent être portés seules par des communes de taille petite ou moyenne comme Bagnols-Sur-Cèze. L’Etat doit se saisir de la réalité des aspirations de la jeunesse actuelle et doit cesser de se cacher derrière des formalités administratives pour se décharger totalement sur les épaules de quelques maires audacieux », poursuit l’organisateur. « La solution est que l’Etat préempte des terrains, estime Karim Guerch. On soutient la mairie dans toute démarche en ce sens, ce n’est pas de sa faute, c’est l’Etat qui ne fait pas ce qu’il devrait faire. »

En attendant, les organisateurs indiquent avoir signé avec un propriétaire privé, pour un terrain « qui remplit les conditions de sécurité, avec en plus un camping et un parking plus grand que l’année dernière. » Et tant pis si ça ne plaît pas au maire : « c’est à la préfecture de trancher, et elle ne peut interdire le festival que pour des questions de sécurité », note Karim Guerch, qui assure que l’organisation est bordée sur ce point. « Le festival n’aura pas lieu à Bagnols, maintient pour sa part Anthony Cellier. En tout cas, pas avec l’aval du maire et du conseil municipal. » Reste une autre solution, exposée par Gaylord Da Silva : « si on nous propose un autre terrain qui peut nous accueillir dans des conditions optimales, on est prêts à bouger. »

Nous reviendrons ultérieurement sur la programmation du festival, dont les premiers noms vont sortir.

Thierry ALLARD

thierry.allard@objectifgard.com

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