Le 1er février 1980, Jocelyne Gayte emménageait dans sa crêperie, au 75 rue de la République, à Bagnols-sur-Cèze. 42 ans plus tard, elle sert toujours les clients avec le sourire et compte bien rester encore quatre ou cinq ans. 

Une sacrée longévité pour celle qui ne s'est jamais lassée de faire des crêpes. Même à 65 ans, elle "se régale encore". Elle était d'ailleurs "très malheureuse" pendant le confinement où elle n'a pas pu voir du monde. Mais à l'origine, Jocelyne Gayte ne s'orientait pas du tout vers le secteur de la restauration. Après avoir obtenu son bac à 17 ans, à Bagnols-sur-Cèze, elle a passé un BTS Commerce international à Lyon. À 19 ans, elle a son second diplôme en poche mais elle se confronte à beaucoup de réticences dans le domaine à son jeune âge. Elle trouve un petit boulot dans une enseigne de supermarchés où elle emballe la marchandise. Elle y restera quatre ans dans l'attente d'une embauche qui ne viendra pas.

Un jour, elle se rend chez un ami restaurateur à Mâcon pour voir comment il travaille. Il lui donne sa précieuse recette de pâte à crêpe et "Joce" ouvre sa crêperie à Bagnols-sur-Cèze. Elle s'installe dans cette toute petite cellule commerciale de 13m2. L'une des plus petites de Bagnols. "Avec des copains, on y a fait des travaux provisoires en siporex. Comme ça, si ça ne marchait pas, on pouvait passer à autre chose rapidement", retrace Jocelyne Gayte. Mais le destin en a voulu autrement.

La commerçante continue de faire des crêpes salées, sucrées, des paninis etc., sans jamais oublier de prendre des nouvelles de ses clients. Elle aime discuter aussi avec les jeunes qui s'accordent souvent une pause gourmande le mercredi midi et la considèrent un peu comme leur "seconde maman". Difficile de dire combien de pâtes à crêpe elle a fait dans sa vie, mais en 42 ans, Jocelyne Gayte a écoulé environ 13 000 pots de Nutella, à raison d'un par jour... Rien que ça.

Marie Meunier

La crêperie est ouverte de 11h à 13h et de 15h à 19h tous les jours, sauf le dimanche.