La cérémonie a commencé par un hommage républicain sur la place Mallet, au pied de l’hôtel de ville, où les différentes autorités et porteurs de drapeaux ont salué la dépouille de Raymond Masse, qui a longtemps oeuvré en faveur des anciens combattants et de toutes les cérémonies patriotiques au sein du conseil municipal.
Puis une foule de Bagnolais s’est massée en l’église Saint Jean-Baptiste qui, et ce n’est pas tous les jours, paraissait presque petite tant elle était pleine. Il faut dire que Raymond Masse, bagnolais de naissance, trois fois père et sept fois grand-père, était une figure de la troisième ville du Gard, qu’il arpentait à pied tous les matins, qu’il pleuve (parfois), qu’il vente (souvent) ou qu’il neige (rarement), prenant le temps de s’arrêter échanger au gré de ses promenades, pour prendre le pouls de sa ville de toujours.
Un homme « connu de tous, qui n’avait pas une once de méchanceté, un homme bien », comme l’a décrit le président de l’Agglomération du Gard rhodanien Jean-Christian Rey ce mardi matin. Le caractère de ce militant socialiste, acheteur chez Ugine Acier à l’Ardoise, incitera Gérard Revol, élu maire en 1995, à le nommer conseiller municipal délégué à la Médiation, délégation à laquelle s’ajoutera la Police municipale en 1997. En 2008, Jean-Christian Rey le nommera adjoint, délégué à la Solidarité et aux anciens combattants, et depuis Raymond Masse a toujours été élu. Avec Jean-Yves Chapelet en 2020 comme conseiller municipal délégué aux Cultes, aux Anciens combattants et aux Personnes âgées, délégations qu’il conservera, et auxquelles d’ajoutera celle aux Jumelages, lors de son élection en tant que troisième adjoint au maire le 8 juillet dernier.
« Mon ami, mon adjoint », dira de lui le maire Jean-Yves Chapelet, saluant la mémoire d’un « camarade », soucieux « d’agir au nom de tous » et qui « était de ceux qui restent, qui veillent. » Jean-Yves Chapelet, ému, qui évoquera « un homme à la force tranquille du juste, à la fermeté douce », à la « fidélité sans faille, à l’engagement discret », de toutes les campagnes, « celles d’avant, quand il fallait tracter au petit matin, avec pour seuls moteurs nos convictions et un café partagé dans un local. » Et le maire de conclure d’un « à ta mémoire Raymond, toi qui a tant défendu celle des autres, ta ville t’est reconnaissante. »
Jean-Christian Rey se rappellera d’un homme « qui aimait rire et faire rire, quelqu’un avec qui on aimait passer du temps. » Lui aussi se souvient d’un homme « sur qui on pouvait toujours compter », que ce soit pour se charger d’une annonce difficile à la famille d’un défunt, prévenir des riverains que l’inondation arrive ou rendre visite aux résidents des Ehpads. Un homme « profondément pétri de gentillesse, de bienveillance, d’amabilité », poursuivra l’ancien maire de Bagnols, avant de résumer en ces termes : « une belle personne. »
La veuve de Raymond Masse, Hélène, évoquera « le rocher sur lequel j’étais ancrée, l’homme que j’aimais depuis 1968, et que j’aime toujours. » Sa famille, notamment ses trois filles Delphine, Alexandrine et Amandine, dresseront le portrait « d’un père attentionné, aimant, doux », toujours très inquiet pour les siens. Et dans sa sphère familiale aussi, d'un homme « sur qui on pouvait toujours compter. »