Quand le flou devient un programme… Jeudi soir, lors de la restitution de l’enquête auprès des Nîmois, Vincent Bouget, le leader communiste de l’union de la gauche à Nîmes, a marqué des points. Il a aussi impressionné en rassemblant plus de 800 personnes dans la halle des sports Ludivine-Furnon. Des habitants qui veulent du changement. Vingt-cinq ans de pouvoir de la droite, ça marque. Nîmes a incontestablement changé grâce à Jean-Paul Fournier, le maire bâtisseur : le centre-ville attire, l’inscription Unesco de la Maison Carrée fait parler dans le monde entier. Seulement, les touristes parfaitement servis par l’arrivée en sus du Palais des Congrès ne votent pas. Et c’est peut-être ce qui manquera à l’équipe sortante en mars prochain. Ce n’est pas la rénovation urbaine dans les quartiers populaires qui permettra de rassurer d’ici l’élection. Oui, les travaux sont lancés, mais tout cela prendra encore beaucoup de temps avant de changer réellement la vie des habitants. De plus, la guerre à droite des prétendants à la succession de Jean-Paul Fournier a déjà laissé des traces. Les derniers épisodes d'hier (lire plus bas) le prouvent : personne ne se fera de cadeau. Enfin, même s’il n’a pas encore de tête de liste, le Rassemblement national viendra mordre l’électorat traditionnel des Républicains. Cela commence donc à faire beaucoup pour un seul homme : Franck Proust. Son énergie, sa volonté de proposer du changement dans la continuité. Sa capacité à occuper le terrain sont des atouts considérables. Mais face à des vents contraires ? Et si l’ensemble de ces éléments servait finalement à Vincent Bouget, plus que son habileté à convaincre. Car à la sortie de son grand show, jeudi dernier, une partie des habitants sondés restait sur sa faim. Même certaines grandes personnalités de la gauche gardoise le reconnaissaient : elles se sont franchement ennuyées. La démarche de la gauche est intéressante, cette volonté de participation citoyenne est salutaire. Mais les Nîmois veulent savoir où on veut les emmener pour les sept prochaines années. Et il semblerait que le leader communiste ne le sache pas vraiment lui-même. Cette force tranquille est probablement un atout. La sobriété, la pédagogie des qualités. Mais Vincent Bouget est devenu, au fil du temps, monsieur procrastination de la politique. À chaque fois, il repousse l’échéance. Le programme ? Ce sera pour fin janvier, soit un mois et demi avant le premier tour. La composition exacte de la liste ? À peu près au même moment, faudrait pas se mouiller. Mais user la corde jusqu’au bout n’est pas sans risque. Sauf si finalement, c’était tout bonnement stratégique. Rester évasif permet d’entretenir l’illusion et d’éviter la déception pendant le mandat. Rien de concret, donc aucune raison de lui en vouloir. Un tour de passe-passe politique, dans la confusion générale, qui pourrait l’emmener à la victoire. Mais les Nîmois sont-ils prêts à rester dans le flou aussi longtemps ?
Désaccord Proust-Plantier, les réactions Off. C'était l'événement de ce samedi : Franck Proust et Julien Plantier ne partiront pas ensemble au premier tour des municipales. Forcément, dans tous les camps, cette désunion fait réagir. Uniquement en off pour le moment. « Quel manque de cohérence politique de la part de Plantier de rejoindre Macron », commente un acteur du Colisée. « L’histoire est plus simple à écrire avec Valérie Rouverand. On va pouvoir jouer à fond la carte de la rupture », répond un proche de Julien Plantier. « Proust joue un second tour en triangulaire. En prenant Plantier, il risquait de faire monter Rouverand au-dessus de la barre des 10 et donc d’avoir une quadrangulaire. Par contre, si Plantier et Rouverand se rejoignent, ce sera plus difficile pour lui, mais il fait le pari inverse. Je pense qu’il se voit beaucoup plus beau qu’il ne l'est, et je le trouve trop hors sol », déclare un stratège de l’équipe Bouget. Un autre, plus inquiet, laisse penser que tout cela pourrait profiter à l’extrême-droite : « Nous verrons. On attend le RN maintenant… » Le Rassemblement national qui pourrait désormais aller plus vite dans son calendrier. L’annonce de sa tête de liste à Nîmes serait une question de jours, font savoir certains membres locaux du parti nationaliste…
Traite ou non ? Entre les proches de Proust et de Rouverand, c’est un retour vers le passé. Désormais, la guerre Fournier-Lachaud est relancée. « Il y a trois ans, Julien Plantier soutenait Valérie Pécresse à la présidentielle. Elle a fait 4 %. À présent, il va prendre l’étiquette Horizons et rejoindre Macron. Comment vous appelez cela ? » balance un proche de Proust. « Ce n’est pas de la trahison, c’est la rencontre d’hommes et de femmes qui ont été exclus ! Les traîtres sont ceux qui n'ont pas respecté le vote des électeurs et qui ont exclu… », répond l’entourage d’Yvan Lachaud. La conférence de presse annonçant l’union entre Plantier et Rouverand risque d’être savoureuse. Certains à droite s’en délectent d'avance : « On va rire, Lachaud au premier rang fera face à celle qu’il déteste pour lui avoir piqué sa place. Et que dire de Plantier avec tout ce qu’il a dit et fait contre Lachaud pendant des années… La cohérence politique décidément, ce n’est pas son fort. »
Le mariage de Boissier. Le 21 décembre prochain, le directeur sportif d’Angers sera de retour dans la capitale du Gard. Deux jours plus tard, à 11:30 précisément, Laurent Boissier sera avec sa future épouse dans la salle des mariages de la mairie de Nîmes, face au maire et à Franck Proust. C’est à ce moment-là qu’il prononcera ses vœux. L’ancien adjoint aux Sports de Jean-Paul Fournier ne pouvait pas se marier ailleurs qu’à Nîmes autour de ses amis et sa famille. Il devrait en profiter aussi pour apporter son soutien officiel à la candidature de Franck Proust…
Léa Vicens pro-Proust ? Vendredi 12 décembre à l’espace Pablo-Romero de Nîmes, à l’occasion de la remise du trophée « Le sourire d’Hervé » à Léa Vicens, l’assistance a pris connaissance de la déclaration de la star française du toreo à cheval. Alors qu’elle n’avait jamais fait savoir publiquement ses intentions jusque-là, la Nîmoise a lancé à Franck Proust : « Je te souhaite une bonne corrida politique et je suis avec toi. » Une marque de soutien qui a étonné, y compris le candidat à la mairie de Nîmes.
Bouget au Club 50 : l’art de parler des idées des autres. Après Franck Proust au mois de novembre, c’est Vincent Bouget qui s’est présenté au Club 50 cette semaine. L’occasion de présenter ses atouts en tant que futur maire. Les échanges furent cordiaux, même si quelques notables nîmois présents se sont étonnés de la propension du candidat communiste à passer son temps à remettre en cause les réalisations de la majorité sortante et le programme futur du candidat Proust. Quand on a pas d’idée soi-même… « Au lieu de nous présenter concrètement son projet, il a passé beaucoup de temps à critiquer celui de son principal opposant. C’est dommage… » Pour le programme de Vincent Bouget, on l’a vu plus haut, il faudra attendre la fin du mois de janvier. D’ici là, d’autres candidats auront passé leur oral devant ce Club 50 manifestement estimé dans les arcanes du pouvoir nîmois…
Fournier fait la guerre aux trottinettes et aux épiceries de nuit. Plusieurs villes de France ont pris des mesures visant à limiter ou interdire les trottinettes électriques dans les centres-villes. À Nîmes, Jean-Paul Fournier l'avait déjà fait il y a trois ans. Mais il va durcir le ton, à l'image de son homologue de Montpellier. En effet, le maire Michaël Delafosse a décidé, depuis le 6 novembre dernier, l’interdiction pure et simple de l’usage des trottinettes électriques sur les principaux axes de la zone piétonne du centre-ville. Désormais, les conducteurs doivent mettre pied à terre. En cas de non-respect, c’est 90 € d’amende et possibilité de saisie de la trottinette. À Nîmes, le maire a signé un arrêté pour interdire la circulation des trottinettes électriques dans l'Écusson. Et dans la foulée, un deuxième arrêté pour les épiceries de nuit qui devront fermer à 22 heures sans exception. Joyeux Noël !
Les faux comptes. Sur Facebook, c’est la foire d’empoigne. Plus on avance vers les élections municipales de Nîmes, plus la bataille est féroce. Particulièrement sur le réseau social populaire Facebook. À chaque article, c’est la même chose : les commentaires pullulent d’un côté comme de l’autre. Pour critiquer ou encenser. Pas toujours avec de vrais Nîmois pour commenter. « C’est devenu un sport national qui devient ridicule. D’autant que c’est contreproductif : plus un post est commenté et plus l’algorithme de Facebook donne de la visibilité… », explique un proche de Vincent Bouget. L’arroseur-arrosé. « On retrouve les mêmes commentaires sur plusieurs pages de façon presque automatique. Cette organisation militaire ne se retrouvera pas dans les urnes… » Dommage pour certains.
Italia, IA, qui va dessiner Nîmes ? Après la sécurité, Franck Proust, le candidat Tout Nîmes, a tenu mardi dernier une conférence de presse à l'hôtel Central sur les aménagements urbains. Deux thèmes qu’il juge intimement liés. À ses côtés, Francesco Simonin, directeur de l’Agence Marco Casamonti, créée il y a 35 ans, qui vient notamment de rénover le théâtre national de Florence en centre culturel… Par cette collaboration, Franck Proust veut affirmer l’identité de Nîmes comme petite Rome française. Oui, mais combien a coûté cette étude ? « Il y a une limitation sur les frais de campagne et tout cela interroge », réagit l’équipe de Vincent Bouget. « Si ce travail a réellement été réalisé par cette agence italienne prestigieuse, l’investissement est colossal. Sinon, soyons clair, tout cela est de l'esbroufe et fait par l’intelligence artificielle. » Contactées, les équipes de Franck Proust l'assurent : c’est bien l’agence italienne qui a réalisé les plans futurs de Nîmes. « Mais nous avons limité l’étude en effet, le coût était important… »
Besoin de Luy. Dans l’ombre de Vincent Bouget, une équipe est engagée depuis des années. Des militants bien sûr, des jeunes et des personnalités qui assurent le récit politique du candidat communiste. Parmi elles, un certain Clément Luy. Jeune chercheur spécialisé dans l’histoire culturelle de l’Italie fasciste, en particulier à travers l’étude du cyclisme comme phénomène social et politique. Sa thèse doctorale, soutenue à l’ENS de Lyon, explore l’histoire culturelle et politique du sport en Italie sous le régime fasciste. En mai 2025, Clément Luy avait été invité à donner une conférence à Nîmes. Désormais, il conseille, parmi d’autres, Vincent Bouget. Mais sa démarche est-elle réellement utile aujourd’hui ? Ou sera-t-elle prémonitoire si demain Nîmes bascule à l’extrême-droite ?
Planque, le caillou dans la chaussure gauche. « Paul Planque est un mauvais candidat ! » Du côté du Parti socialiste, on n’en démord pas. Le leader communiste d’Alès tente d’imposer une vision d’union de la gauche factice. « Il balade tout le monde. Le PS n’a pas vocation à le rejoindre à ce stade. Il n’y a aucune proposition de sa part. Et il n’y aura pas d’union derrière lui car c’est un mauvais candidat », explique un proche de Basile Imbert, tête de liste socialiste d’Alès Commun 2026 avec les Écologistes. Plusieurs interrogations sont soulevées. D’abord, pourquoi Place Publique de Raphaël Glucksmann maintient sa participation à cet accord probable entre le PCF et LFI ? Alors que le député européen est farouchement opposé à Jean-Luc Mélenchon à l’échelle nationale. Autre angle mort : comment la présidente de la Région Occitanie Carole Delga pourrait-elle tolérer que ses alliés communistes sacrifient les socialistes alésiens sur l’autel des Insoumis ? « Il y a déjà des élus régionaux qui commencent à grincer des dents. Tout cela va imploser. » Qui profitera de la situation ?
Un soutien de poids. Farid Ouramdane rejoint Nicolas Koukas aux municipales d’Arles. Joueur français de rugby à XIII et de rugby à XV évoluant au poste de centre, originaire d'Arles, Farid Ouramdane, enfant de Barriol, connu et apprécié dans sa ville, est une bonne pioche pour l’union de la gauche. « Il a un profil de vainqueur après avoir remporté le Championnat de France de rugby en 1998 et la Coupe de France la même année. Il sera amené à occuper des fonctions importantes en cas de victoire », glisse un proche du candidat communiste.
Uzès, l’invité surprise. L’opposition au maire sortant, Jean-Luc Chapon, ne viendra pas forcément de la gauche mais de sa propre majorité. Son adjoint Jacques Caunan, délégué communal Horizons avec Edouard Philippe, a décidé de tenter l’aventure en solo. Ainsi, il cherche à monter sa liste contre le maire d’Uzès et son premier adjoint, Fabrice Verdier. Il parcourt actuellement la ville pour trouver des soutiens et de quoi composer sa liste d’une trentaine de personnalités. Une position qui étonne alors que ces derniers mois il assurait vouloir poursuivre son travail aux côtés de Jean-Luc Chapon. Mais comme à Nîmes, on le voit, les vérités d’hier ne sont pas forcément celles d'aujourd'hui...
Urgences : une précision nécessaire. Jeudi matin, notre éditorial « Quelques heures aux urgences d’Alès » (à relire ICI) a, semble-t-il, suscité une certaine émotion au sein d’une partie de la communauté médicale alésienne. Il est utile de rappeler que cet éditorial, comme indiqué dès son introduction, était un « instantané » : la photographie d’une situation à un moment donné. Il ne s’agissait en aucun cas d’établir un diagnostic global sur l’hôpital d’Alès, ni de porter une appréciation sur le travail des soignants ou les choix de la direction. Ce texte relevait du témoignage, d’un vécu, sans jugement ni volonté polémique. Un exercice journalistique qui, certes, ne s’inscrit pas nécessairement dans la logique de communication de l’hôpital, mais qui relève pleinement de la liberté et du rôle de la presse.
Bonne nouvelle pour votre journal. Les dernières publications de l’ACPM, organe indépendant qui certifie les audiences des journaux français, annoncent une progression de 30 % en un an des visites et des articles lus sur Objectif Gard & Arles. Une hausse continue. Entre le mois d’octobre et novembre, c’est 8 % d’augmentation supplémentaire. La rédaction et toute l’équipe du journal remercient chaleureusement l’ensemble de ses lecteurs du dimanche et des autres jours pour leur fidélité constante. Comme un cadeau de Noël avant l’heure, cette bonne nouvelle se complète avec la puissance de nos réseaux sociaux où vous êtes, c’est un record, dorénavant plus de 650 000 lecteurs actifs sur Facebook, Twitter, Instagram et TikTok. Décidément, nos lecteurs ne s’y trompent pas : l’original restera toujours plus fort que les pâles copies. À bon entendeur !