CALL EXPERT L'union locale CGT demande des excuses au sous-préfet
Les salariés qui occupent le site de Call Expert, l'entreprise de télémarketing basée à St Christol Les Alès, paralysée depuis douze jour par un conflit social dont les causes apparaissent de plus en plus complexes au fil des jours (voir nos articles) ont vu ce matin arriver les huissiers mandatés par la direction sur le site. Cette première manifestation de la direction - qui était restée très en retrait depuis son premier communiqué (voir ici) et ne s'était pas rendue à la table ronde provoquée ce vendredi 14 juin par le sous-préfet - a coupé l'herbe sous le pied d'Emilie Roucaute. Cette dernière devait annoncer ce lundi matin, avec la déléguée CGT Stéphanie Mallia, aux salariés qu'au vu d'un courrier adressé par Maitre Roussel, l'entreprise Call Expert qui ne provisionnait plus ses dettes prévues dans le cadre du redressement depuis septembre 2012, s'exposait à une liquidation au tribunal de commerce en date du 24 juillet prochain. Même si on peut se demander pourquoi la réaction de Me Roussel au non paiement est intervenue si tard, ce courrier (daté du 5 juin porte un l'accusé de réception par le greffe date du 7 juin) semblait conforter la CGT sur le fait qu'on ne pouvait pas l'accuser d'avoir "suicidé l'entreprise" en intervenant le 5 juin dernier (voir ici).
Alors qu'une partie du personnel restait sur site pendant la visite des huissiers à St Christol les Alès une délégation est venue rencontrer la presse devant la sous-préfecture ce lundi à 14h30. Deux salariées, dont une licenciée depuis, y ont une nouvelle fois témoigné des conditions de travail déplorables dans l'entreprise avant la crise, alors que Bernard Vire, au nom de l'Union locale CGT, pour sa part exigeait des excuses publiques du sous-préfet Christophe Marx. "Le sous-préfet n'a pas le droit d'accuser un syndicat comme il l'a fait par voie de presse, on se bat pour l'emploi, Call expert c'est l'entreprise de trop qui va fermer sur le bassin. Depuis novembre 2012 nous l'interrogeons sur la situation de Call Expert et l'utilisation de l'argent publique...". Bernard Vire, ne veut pas croire que le sous-préfet ne soit pas au courant de la menace de liquidation évoquée par Me Roussel.
Ce conflit qui n'oppose pas simplement une direction (toujours absente) et un syndicat ou un groupe de salariés, mais les syndicats entre-eux puis un syndicat et le sous-préfet, encore compliqué par des des avis et des soutiens qui fusent de toutes parts en cette période très "électorale" sur la scène alésienne, prend des allures de jamais vu, de mémoire de journaliste.
Raphaël MOTTE
raphael.motte@objectifgard.com
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