Publié il y a 12 ans - Mise à jour le 22.02.2012 - stephanie-marin - 3 min  - vu 297 fois

CHU DE NÎMES : "EN SOUS-EFFECTIF", LE PERSONNEL DU SERVICE RÉÉDUCATION PLANTE LE PIQUET DE GRÈVE

Les aides-soignantes révendiquent le manque d'effectif au sein de leur service rééducation et réadaptation. Photo DR/S.Ma.

Pas de colère, surtout un ras-le-bol. Ce lundi matin, l'ensemble des aides-soignantes du service rééducation et réadaptation ont planté le piquet de grève dans le hall de leur bâtiment au CHU de Nîmes. En cause, "un manque évident d'effectif au sein du service" lance Sophie Escudier, secrétaire adjointe Force Ouvrière santé du CHU de Nîmes, chiffres à l'appui. "Sur les deux étages du service, il y a 70 patients, uniquement des personnes âgées, souffrants de pathologies lourdes pris en charge par une vingtaine de professionnels de soins." Un travail à flux tendu en permanence tant du côté des aides-soignants que du côté des infirmiers "qui forcément se traduit par une mauvaise qualité de soins" peut-on entendre de toute part chez les grévistes, qui réquisitionnés ont maintenu l'activité dans le service.

Des postes non remplacés

Avec la révision générale des politiques publiques et son volet du non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite, les grévistes ne se font pas d'illusion malgré leur action de revendication, ils n'obtiendront "jamais des postes en plus" se désole Sophie Escudier. "Ce que nous voulons c'est un remplacement permanent du personnel parti en congé maternité ou en congés maladie longue durée. Soit au total une personne au premier étage et quatre au deuxième. Pour le moment la direction ne nous propose que des remplacements ponctuels en affectant du personnel d'autres services du Pôle (appelé le Pôle N.A.C.R.E - Neurologie, Addictologie, Cardiologie, Rééducation et Endocrinologie, Ndlr) chez nous. Mais ce n'est pas satisfaisant comme solution. Il nous faut du personnel à temps plein." Une demande qui date d'une année déjà, mais qui pour des raisons, on le comprend très vite, budgétaires a toujours été rejetée. Jusqu'à ce que les aides-soignants fassent valoir leur droit en posant un préavis de grève sur le bureau de la direction. "Cette journée de grève à l'initiative de l'Intersyndicale (CFDT, FO Sud et CGT) c'est notre dernier recours pour nous faire entendre." Et preuve que cela a marché, "la direction des ressources humaines qui nous a déjà reçu à de nombreuses reprises en nous expliquant qu'il n'y avait pas de solutions à nos problèmes, nous a contacté pour prendre un rendez-vous le vendredi 29 février afin de nous "apporter des réponses" nous a-t-on expliqué" se satisfait la secrétaire adjointe FO.

Une mauvaise qualité de soins

En attendant ce rendez-vous, le personnel devra continuer de fonctionner "à effectif réduit" qui se répercute sur la qualité des soins. Infirmiers comme aides-soignants, tous s'accordent à dire qu'ils ne reconnaissent plus leur métier. "Parce que nous ne sommes pas assez, nous passons moins de temps avec les patients. Et pourtant passer du temps avec les patients, c'est essentiel dans notre service puisque nous effectuons des soins de rééducation sur des personnes âgées pour qu'elles puissent, pour celles à qui c'est possible, retrouver un peu d'autonomie. Mais comme il faut être rapide, aujourd'hui nous faisons plus de soins de médecine, que de soins de rééducation, avec des patients qui ont des pathologies de plus en plus lourdes" témoigne Marie-Hélène Fort, aide-soignante au sein du service rééducation-réadaptation avant d'ajouter plus grave : "Il faut savoir que nous avons entre 20 et 25 personnes grabataires dans le service. Ces patients là, parce qu'il est difficile pour nous de nous en occuper comme il le faudrait normalement avec un effectif correct, sont couchés à 14 heures et ne sortent de leur lit que le lendemain à midi. C'est grave quand même." À Florence Cerda, infirmière de reprendre : "Même l'accompagnement à la cantine s'est dégradé. Ce moment convivial qui joue beaucoup dans la rééducation et la réadaptation est devenu un instant où l'on doit vite faire manger les patients parce qu'après il y a les changes à effectuer et les couchers etc. On brade le temps passer avec les personnes pour une question de rentabilité et ce n'est plus possible. Et du côté des familles, on nous engueule parcequ'elles se rendent bien compte que la qualité de la prise en charge de la personne n'est pas bonne. Nous sommes motivées mais sans moyens, nous ne pouvons pas faire plus que ce que nous faisons actuellement."

À la direction de proposer ses solutions...

Stéphanie Marin

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