Des lieux importants de la ville, fantômes, en cours de destruction ou de réhabilitation. Dans le cadre de la sixième édition du festival Les Villes Invisibles, deux expositions photographiques sont présentées à Nîmes, à la Faculté d’Éducation et au centre d’art et de photographie NegPos. La première, Damas, choses vues et entendues, de Jean-André Bertozzi, a été inaugurée le 31 octobre. La seconde, Regards sur la Ville – TransUrbaNîmes, a été inaugurée ce mardi 4 novembre à la Faculté d’Éducation.
Transition
Présentée par NegPos, cette édition de Regards sur la Ville s’intéresse aux états transitoires de l’espace urbain. Patrice Loubon, directeur artistique de Negpos, évoque « l’urbanisme en transition », des lieux « en cours de destruction ou de réhabilitation », témoins d’une ville (Nîmes), qui se transforme sans cesse. Depuis vingt-huit ans, cette mission photographique documente la métamorphose de Nîmes et de ses quartiers.
Sous le titre TransUrbaNîmes, dix artistes gardois livrent leur regard sur ces mutations. Chantal Auriol rend hommage au cinéma Le Forum, fermé en 2019, dans Dernière séance. Jocelyn Banabera conte la démolition récente des deux tours de Pissevin dans Les deux tours : histoire d’un morceau de vie. Gwenaëlle Bourriaud explore ce même quartier à la recherche « d’éléments merveilleux dans le milieu urbain ». Marcelle Boyer photographie le collège Antoine-Bigot fermé depuis 2016, devenu un lieu fantôme.
Une expo accueillie par la Faculté d'éducation
Nathalie Richard, cheffe de service de la Faculté formatrice de professeurs, a accueilli Philippe Augé président de l’université de Montpellier et Agnès Perrin-Doucey, doyenne de la Faculté d’éducation de l’université de Montpellier.
Sarah Malclès documente la mobilisation des habitants notamment de Puech du Teil et de Montaury contre la bétonisation de leurs quartiers. Panneaux aux fenêtres des habitants à l’appui. Fabrice Jurquet saisit la mémoire d’une carrière de pierre à Barutel, route d'Alès, dans Entre les blocs. Yann Roubeau photographie le site de la Sernam, vestige industriel menacé d’effacement. Éric Ribot interroge la Tour du Bas-Rhône, symbole d’un « silence toxique ». Christian Coité et Laurence Charrié complètent cette mosaïque de regards dans un lieu où quatre murs sont investis entièrement par des dizaines de photos.
L’exposition raconte les lieux en sursis, la disparition de repères, la résistance des végétaux et de la mémoire. Elle témoigne aussi d’un attachement à la photographie comme archive sensible d’un territoire en mouvement. À voir absolument.
Exposition visible jusqu’au 31 janvier 2026. Faculté d’Éducation de Nîmes, 62 rue Vincent-Faïta, 30000 Nîmes. Du lundi au vendredi, de 9 h à 17 h. Tél. : 04 66 62 84 84.