Publié il y a 1 an - Mise à jour le 07.09.2022 - abdel-samari - 2 min  - vu 2601 fois

ÉDITORIAL Une météo capricieuse et des commentateurs

Photo via MaxPPP - Radio France/Maxppp

Depuis quelques jours, la météo est capricieuse. Il doit pleuvoir puis, finalement, non. Il doit beaucoup pleuvoir et on met en alerte tout le monde et après une petite averse de quelques instants, le soleil est de retour. Mieux ! il ne pleut pas mais toute la journée, vous avez cette désagréable sensation d'une humidité persistante dans l'air. On a presque envie de dire : qu'il pleuve un bon coup et que l'on n'en parle plus ! Cette météo nous tourne en bourrique on vous dit ! Mais au-delà de la plaisanterie, elle est peut-être un moyen de mieux comprendre comment l'enjeu de la précision météorologique est essentiel pour nos gouvernants. On l'a vu au mois d'août en Corse où la formation d'un épisode orageux violent en quelques instants a été difficile à anticiper par les météorologues. Pourtant, après son passage, des dégâts importants ont été enregistrés. Et surtout des victimes et des blessés. Devons-nous donc nous adapter désormais face à une météo plus indécise, moins précise ? Doit-on pour cela former massivement dans des ingénieurs météo pour mieux anticiper le risque ? Mais déjà aujourd'hui, est-ce que les moyens alloués à l'organisme public sont suffisants ? Est-ce que les spécialistes de Météo France bénéficient des outils de précision pour travailler confortablement ? Pas vraiment en réalité. Même si l'établissement public assure que la météo est "le résultat de processus complexes qui touchent une zone géographique très limitée. Il est donc difficile de prévoir ce genre de phénomène". Il est facile de voir sur le site Internet lui-même du service français de la météorologie et de la climatologie que la majeure partie de son financement provient directement de l’État, sous la forme d’une subvention. Un budget qui a baissé de 8% en cinq ans. Une note sénatoriale récente enfonce le clou. Le contrat signé en 2019 entre l’organisme et Bercy, visait "une réduction de 15% des effectifs de l’établissement" entre 2018 et 2022. Soit une moyenne annuelle de 95 suppressions de postes. Et sur cette période, les prévisionnistes et techniciens supérieurs de la météorologie ont subi une réduction de moitié de leurs effectifs. Difficile donc de leur demander d'anticiper mieux quand ceux qui les paient n'ont rien anticipé du tout depuis des lustres. Et continuent à couper la branche sur laquelle ils sont confortablement assis à commenter les catastrophes du ciel...

Abdel Samari

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