Une crèche de santons de Provence. La scène de la nativité a été placée sur le parvis de l'Hôtel de Ville. « Est-ce encore un problème ? A priori non. Nous verrons lors du prochain épisode », a confié Julien Sanchez.
Haro sur les crèches
L’installation des crèches suscite cette année encore l’irritation de certaines associations. La Ligue des droits de l’Homme (LDH) rappelle, comme l’an passé, son désaccord concernant les mises en place dans les lieux publics, au nom de la laïcité. Elle souligne l’inaction des préfets qui n’exercent pas leur contrôle de légalité. Elle indique saisir chaque année la juridiction administrative afin d’obtenir l’interdiction de ces crèches, selon un communiqué publié le 1ᵉʳ décembre.
Chaque fin d’année, des maires à Beaucaire, Béziers ou Perpignan installent des crèches au sein de leur mairie. Au mois de février, la ville de Beaucaire avait été sanctionnée à hauteur de plus de 120 000 euros pour avoir refusé de retirer une crèche installée dans la mairie. Le tribunal estimait que la présence d’une scène de nativité dans un bâtiment public contrevenait à la loi de 1905 et au principe de neutralité.
Pied de nez
Qu'à cela ne tienne, Nelson Chaudon a tenu compte de cette décision. Il présente cette année une crèche de santons provençaux dans l’enceinte de la mairie et place la scène de la Nativité hors du bâtiment, sur le parvis de l'Hôtel de Ville. Un geste destiné à respecter la loi de 1905 et à éviter un nouveau contentieux.
Lors de son discours, il a rendu un hommage appuyé à Jean-Pierre Fougasse, créateur chaque année d’une nouvelle exposition de la crèche provençale, disparu il y a quelques mois. Nelson Chaudon a insisté longuement sur le rôle des traditions dans la vie locale. « Noël, toutes ses traditions et notre crèche sont ainsi un refuge et un gage de stabilité. Notre crèche nous rappelle notre histoire, elle dit d'où nous venons. Elle rappelle ce qui nous fonde, nous unit, et nous met également au défi de transmettre aux générations futures », a martelé l’édile beaucairois.
Nelson Chaudon a été fortement applaudi par un public si nombreux que la cour de la mairie ne suffisait pas à accueillir tout le monde, une partie restait à l’extérieur. L’ancien maire, Julien Sanchez, était présent : « Cette crèche était déjà légale à mes yeux les années précédentes, car il s’agissait d’une exposition culturelle, artistique et festive. Ici, les traditions provençales et camarguaises occupent une place forte. C’est une crèche de santons et de vieux métiers. Cette année, la scène de la Nativité a été agrandie et installée devant la porte de l’Hôtel de Ville. Ceux qui contestaient sa place à l’intérieur la voient désormais dehors. Est-ce encore un problème ? A priori non. Nous verrons lors du prochain épisode », a confié le député européen du Rassemblement National.