Publié il y a 6 h - Mise à jour le 13.05.2025 - François Desmeures - 3 min  - vu 255 fois

FAIT DU JOUR De Bessèges à Saint-Ambroix, les travaux des digues de la Cèze débuteront à la fin de l'année

Claude Vigouroux et Titouan Leclerc sur la digue de Saint-Ambroix

- François Desmeures

Bessèges, Molières-sur-Cèze, Meyrannes et Saint-Ambroix sont concernés par des travaux de restauration et consolidation des digues qui traversent leurs communes. Si celle de Saint-Ambroix était prioritaire aux yeux de la Communauté de communes De Cèze Cévennes, c'est par Bessèges que commenceront les travaux, sur environ 500 mètres, entre la fin 2025 et le début 2026. Le calendrier prévisionnel prévoit de réaliser celle de Saint-Ambroix l'année suivante, puis celle de Meyrannes et Molières un an plus tard.

Claude Vigouroux et Titouan Leclerc sur la digue de Saint-Ambroix • François Desmeures

"L'ensemble des digues présente des risques. Mais on ne peut pas tout faire d'un coup." Vice-président du syndicat mixte ABCèze (qui coordonne la gestion de la rivière à l'échelle du bassin) au nom de la Communauté de communes De Cèze Cévennes, Claude Vigouroux est pragmatique. L'institution qu'il représente aurait même souhaité entamer les travaux par la digue de Saint-Ambroix. "Mais à Saint-Ambroix, une grosse partie de la digue appartient à des privés. Administrativement, c'est plus long." Alors, c'est à Bessèges que commenceront les travaux de réaménagement et consolidation, au cours de l'hiver prochain.

Un morceau de la digue de Bessèges, en rive gauche • François Desmeures

"Cela ne pose pas de problème de décaler", poursuit Claude Vigouroux. D'autant que l'élu précise : "Sur les quatre digues concernées, les états sont différents et les financements sont différents." Et leur histoire également. "Celle de Saint-Ambroix date des années 60, créée après les inondations de 1958, précise Titouan Leclerc, chargé de mission digues pour le syndicat ABCèze. Puis, au cours du temps, les autres ont été créés notamment pour l'exploitation minière." Remplissant ainsi un double usage : beaucoup de matériaux des sites miniers ont servi, justement, à faire les digues.

Des digues réaménagées pour une inondation d'occurrence centennale, sauf à Saint-Ambroix

Bessèges est donc concernée en rive gauche, "sur toute la longueur de la ville", précise Claude Vigouroux, qui ajoute qu'on profitera du réaménagement des digues pour répondre partiellement à une autre problématique, celle des ruisseaux couverts (relire ici), en installant des clapets de non-retour sur les débouchés de ces ruisseaux dans la Cèze. À Bessèges, Saint-Ambroix et Molières-sur-Cèze, le linéaire à traiter tourne autour des 350 mètres ou un peu plus. À Meyrannes, c'est 1,4 km qu'il faudra réaménager. 

La digue à Molières-sur-Cèze • François Desmeures

À Meyrannes • François Desmeures

"L'une des problématiques, argumente Titouan Leclerc, ce sont les ouvrages traversants, car les digues n'ont pas été conçues, au départ, comme une digue. Chacune a ses caractéristiques. Le pluvial, les ruisseaux couverts, ce sont des ouvrages traversants. Et se sont ajoutés, désormais, de la végétation et des arbres incrustés." Arbres qui sont en grande partie laissés dans le lit majeur de la rivière, mais supprimés sur la digue, pour ne pas l'endommager. 

"On n'a pas vu de crue supérieure à la trentennale depuis 1958. Et depuis, le barrage de Sénéchas a été construit."

Titouan Leclerc, chargé de mission Digues au syndicat de bassin ABCèze

Les travaux ne se contenteront pas de sécuriser les ouvrages. Ils doivent parer à des inondations d'une occurrence centennale, sauf à Saint-Ambroix où la configuration des lieux ne le permet pas. Dans le quartier qui avait été partiellement évacué en octobre dernier (relire ici), la hauteur de crue de 1958 impressionne. Sur le premier secteur, un enrochement sera fait en rive droite. Mais si, sur le secteur 2, la digue sera réhaussée en rive gauche, elle ne pourra donc garantir qu'une crue trentennale. Et même si une étude a été faite, les montants astronomiques induits pour un réhaussement massif de la digue ont fait reculer les commanditaires et financeurs. "Le quartier doit supporter une submersion si la crue est supérieure, insiste Titouan Leclerc. On installe aussi un déversoir renforcé pour que la digue ne pète pas et que la surverse aille au niveau des jardins."

L'instrument de mesure installé par ABCèze sur la digue de Saint-Ambroix. La cote 136,51 déclenche l'évacuation du quartier.  • François Desmeures

Le quartier reste donc sous procédure d'évacuation éventuelle, ce qui concernerait, dans le pire des cas, 350 personnes. À Bessèges, 1 000 personnes s'appuient directement, ou pas, sur la digue, dont environ 600 "dans la zone inondation". Le dispositif ALABRI permet d'être fortement épaulé pour obtenir un diagnostic, aménager sa maison et être aidé dans les travaux pour bâtir une pièce hors d'eau ou installer des batardeaux, par exemple. Mais Titouan Leclerc rassure : "On n'a pas vu de crue supérieure à la trentennale depuis 1958. Et depuis, le barrage de Sénéchas a été construit. Donc, même une crue comme 1958 n'atteindrait plus la même hauteur"... 

Le repère de crue de 1958 sur la digue de Saint-Ambroix • François Desmeures

En rive droite, à Saint-Ambroix, un enrochement sera fait • François Desmeures

Le quartier de la digue à Saint-Ambroix, collé à l'ouvrage • François Desmeures

François Desmeures

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