JUSTICE Un homme reçoit trois coups de couteau à la gorge par son compagnon

Après avoir passé 14 ans en prison pour différents faits de pédocriminalité, le prévenu de 38 ans est jugé devant le tribunal correctionnel de Nîmes pour avoir tranché la gorge de son conjoint.
Deux anciens amants qui se sont rencontrés dans un contexte de sadomasochisme en 2012, se recontactent en 2024. Une relation renaît entre les deux hommes. Cyril a fait 14 ans de prison pour différents faits de pédocriminalité. Ce dernier emménage au domicile de son conjoint à Nîmes. Atteint de trouble bipolaire, l’ancien détenu doit prendre un traitement chaque jour. Trois semaines plus tard, le 20 mai 2024, la situation dégénère. Après s’être promené en ville, Cyril rentre à son domicile, perturbé, et se taille les veines. En allant dans sa cour, il croise son voisin, qui est l’ex-compagnon de son conjoint. Une dispute éclate, et il lui déchire le teeshirt. L’homme de 38 ans est alors évacué par les pompiers, mais va repartir sans avoir vu de médecin.
En arrivant chez lui, Cyril retrouve son partenaire. Mais toujours énervé, il lui met deux coups de poing, avant de prendre un couteau pour le casser en deux. En pleine crise de violence, il se rapproche de son conjoint et lui tranche la gorge à trois reprises avec la lame. La victime hurle, Cyril la laisse partir… Le blessé va immédiatement prévenir les secours et la police. Selon le certificat médical, trois plaies à la gorge sont constatés : l’une de 20 centimètres sur le côté droit et deux autres de 15 et 5 centimètres sur le côté gauche. Le médecin a fixé l’ITT à dix jours. Après son ouverture en procédure criminelle, le dossier a été requalifié et renvoyé devant la juridiction correctionnelle.
Ce mercredi 30 août, Cyril a comparu devant le tribunal de Nîmes, pour violence en état d’ivresse et violence aggravé. Le prévenu se défend : « Je ne me souviens de pas grand-chose, mais une chose est sûre, c’est que je ne voulais pas le tuer. Je n’avais pas pris mon traitement depuis trois jours, car il me coupait ma libido. Alors avec mon conjoint de l’époque, nous avions convenu que je ne le prenne pas ». La présidente rappelle le casier judiciaire de Cyril, avec 12 mentions dont neuf condamnations, notamment pour des faits de viol sur mineure, des escroqueries et des captations d’images à caractère pédopornographiques.
Maître Arnal plaide pour la partie civile : « Je souhaite rappeler que dans sa première audition, le prévenu a dit "c’était clair dans ma tête, je voulais le buter. J’ai tenté de l’égorger". Mon client a cru mourir, alors qu’il voulait simplement aider son conjoint en l’hébergeant. Finalement, il a pris trois coups de couteau à la gorge ». Le procureur de la République donne ses réquisitions : « Une scène d’horreur. Une scène dans laquelle la victime a pensé mourir. C’est facile de dire, comme je n'ai pas pris mon traitement alors, je ne suis pas vraiment responsable. Je demande cinq ans de prison ferme ». Maître Ortega, pour la défense, demande un placement en psychiatrie pour que son client se soigne.
Le tribunal correctionnel de Nîmes a condamné Cyril a cinq ans de prison, dont un an assortis d’un sursis probatoire. Avec une obligation de soins psychologiques et une interdiction de rentrer en contact avec les victimes et de détenir une arme pendant cinq ans.