Une bande d'aristocrates, dont une part vient d'être ruinée, se retrouve chez Paulette, femme volage qui méprise son petit personnel. Jusqu'à ce que l'un d'eux apprenne qu'il hérite de 100 millions de francs d'un parent américain. La bande d'aristocrates se tranforme alors en courtisan, ou rapace, pour tenter de drainer une part de la somme vers chacun d'eux.
La trame est vaudevillesque, comme la maîtrise parfaitement Georges Feydeau. Elle fait tomber aristocrates et bourgeois, vils et cupides, sous les critiques de leur époque, alors que les syndicats commencent à prendre place dans la société. La pièce s'ouvre d'ailleurs sur le râle d'un des employés de Madame, qui a fait entrer son collègue et futur millionnaire, Isidore, à la CGDGDM, ou Confédération générale des gens de maison.
Méprisé pour "sa gueule d'idiot" par Madame Paulette, Isidore - qui répond au nom de Raclure - change brusquement de statut en recevant la missive d'un notaire lui annonçant un héritage de 100 millions de francs. "Gueule d'idiot" devient un sobriquet affectif, selon sa maîtresse en emploi et qui souhaiterait vénalement le devenir autrement.
Mittwoch, banquier d'origine allemande, souhaite avancer de l'argent avant le versement des 100 millions, avec intérêts bien évidemment. Tandis qu'Isidore se trouve un père, en la personne d'Actinescu, prince de Valachie. Bref, tous essaient de prendre une part de la "galette", avant que ne survienne un dernier personnage, "son Altesse le prince de Grenade". Et c'est ainsi que s'achève le texte original.
Et il n'est évidemment pas question de dévoiler le parti pris par la compagnie Athome pour achever cette pièce, qui est encore à découvrir sur le carreau de l'ancienne mine d'asphalte de la commune, jusqu'au 28 août. Juste rappeler que la compagnie en est à sa 17e édition du Théâtre sous les étoiles, la deuxième dans le Gard après 15 années passées sur le site de l'aven Orgnac. Ceci grâce à un accord avec la commune, qui laisse à la compagnie le soin d'utiliser les espaces extérieurs de l'ancienne mine.
Différentes metteurs en scène ont travaillé, chaque été, avec la compagnie, qui souhaite "amener le théâtre à ceux qui pensent que ce n'est pas pour eux". D'où le choix, au départ, d'oeuvres classiques très populaires, comme Molière ou Shakespaere, avant d'explorer des terrains moins connus. Feydeau n'est pa sun inconnu, mais cette dernière pièce n'aura eu que deux actes répétés de son vivant, en 1911. Il meurt dix ans plus tard, en 1921, sans l'avoir achevée. Avec une mise en scène dynamique et des acteurs qui s'amusent d'un texte bondissant, Athome rend un bel hommage au maître absolu du vaudeville.
La pièce est encore jouée, les 21, 22, 26, 27 et 28 août, à partir de 21h30. Plus d'informations à retrouver ici.