FAIT DU JOUR Élie Maurin et Maxence Fournel : "On s’est retrouvés à l'OAC, comme une évidence"

Élie Maurin et Maxence Fournel se retrouvent sous les couleurs de l'OAC.
- Romain FioreIls se sont connus en réserve au Puy-en-Velay, ont évolué ensemble en National 2, vécu un quart de finale de Coupe de France face à Rennes à Geoffroy-Guichard, étaient voisins de club la saison dernière et se retrouvent finalement cette saison ensemble sous le maillot de l’OAC. Rencontre avec Maxence Fournel et Élie Maurin, les deux recrues inséparables de l’Olympique d’Alès en Cévennes, avant le premier match amical de l'été, ce soir, face au Nîmes Olympique.
Formés ensemble au Puy Foot 43, Maxence Fournel et Élie Maurin sont deux purs produits du club altiligérien, désormais en National. Mais les deux jeunes joueurs (25 et 22 ans) ont également des attaches locales : Fournel a de la famille dans le secteur alésien, et Maurin, lui, a grandi en Lozère, non loin des Cévennes. Ensemble, ils ont connu les joies d’un centre de formation à taille humaine, la ferveur d’un quart de finale de Coupe de France à Geoffroy-Guichard, puis des chemins distincts : la descente avec Espaly pour Maxence, la montée avec Le Puy pour Élie. Aujourd’hui, ils se retrouvent au pied des Cévennes avec une envie commune : briller sous les couleurs de l’OAC. Et ce dès ce soir à 19h30, au stade Pibarot, pour le premier match de la préparation estivale face au Nîmes Olympique.
À quel moment, vous êtes-vous connus ?
Maxence Fournel : On a vraiment commencé à jouer ensemble quand on était en réserve, au Puy. Moi j’avais 18 ans, lui 15 ou 16. On avait quelques années d’écart, mais on a vite accroché.
Élie Maurin : Je le connaissais peut-être même un peu avant qu’il me remarque (rires). J’étais plus jeune, je suivais les U19 où il jouait. Ensuite, en rejoignant la réserve, on s’est rapprochés. Depuis, on ne s’est jamais vraiment perdus de vue.
Le Puy, est-ce un bon club formateur ?
Élie Maurin : Franchement oui. Il y a eu pas mal de joueurs qui ont signé pro. Il y avait une vraie structure avec une classe foot au lycée, c’est ce qui m’a convaincu d’y aller.
Maxence Fournel : Moi aussi, j’étais au lycée au Puy. J’ai fait les détections entre première et terminale. J’ai intégré les U17 Nationaux et j’ai voulu rester là-bas parce que le cadre était bon, l’environnement sain et les perspectives intéressantes.
Vos parcours se sont séparés un temps. Comment s’est passée la saison dernière ?
Maxence Fournel : Pour moi, l’année dernière à Espaly, on a eu deux visages. On a fait un bon début de saison, on bat Dijon en Coupe de France, puis on joue le PSG… C’est le genre d’expérience qu’on garde en tête toute sa vie. Mais après, en championnat, on a enchaîné les défaites et nuls et on a fini par descendre. C’est frustrant.
Élie Maurin : À l’inverse, on a vécu une montée avec Le Puy en N1. C’est une saison que je n’oublierai jamais. On a commencé la prépa début juillet et on finit champion en mai. C’est un aboutissement collectif, car tout le monde a contribué à cette réussite, même ceux qui jouaient un peu moins.
"On repart de zéro"
Aviez-vous prévu de vous retrouver à Alès ?
Élie Maurin : Ce n’était pas prévu, mais on est restés très proches. On se donnait souvent des nouvelles. Quand j’ai su que Maxence avait signé à Alès, il m’a appelé et m’a un peu poussé à venir (sourire).
Maxence Fournel : Oui, j’avais signé trois jours avant lui. Je savais qu’il avait des contacts avec le club. Comme on se connaît bien et qu’on voulait retrouver du temps de jeu dans un bon cadre, ça nous a semblé logique. On a aussi été aidés par Olivier Miannay, qu’on connaissait tous les deux du Puy.
Pourquoi avoir choisi l’OAC ?
Élie Maurin : C’est un club historique qui a connu l’élite. Et le projet est clair : remonter en N2 le plus vite possible. En plus, pour moi qui habitais en Lozère, c’est à une heure de route. La proximité, c’est un vrai plus. Maël Zogba nous en avait parlé en bien.
Maxence Fournel : Pareil. L’ambition du club, le discours du coach et des dirigeants m’ont convaincu. J’ai joué contre Alès en N2, je connaissais un peu le club. Et j’ai de la famille dans le coin. J’en avais entendu beaucoup de bien, notamment par Tom Duponchelle qui avait évolué ici.
Vous arrivez dans un groupe quasi neuf. Comment vivez-vous cette situation ?
Maxence Fournel : On repart de zéro, c’est vrai. Mais c’est aussi une opportunité pour construire quelque chose ensemble. Pour le moment, on vit au centre avec d'autres joueurs, on partage beaucoup de moments et ça crée du lien rapidement. Les anciens nous ont bien accueillis, que ce soit sur le terrain ou en dehors.
Élie Maurin : On sent que tout le monde est impliqué. On essaie de créer une vraie cohésion. L’ambiance est bonne, ça facilite tout.
Est-ce que vous vous trouvez facilement sur le terrain ?
Élie Maurin : Oui, on se connaît depuis longtemps. Je sais comment il va se déplacer, s’il va venir décrocher ou partir en profondeur. C’est un vrai plus.
Maxence Fournel : C’est réciproque. Je sais ce qu’il va faire quand il récupère un ballon. On a ces automatismes-là. Et puis, il a pris en assurance avec les années. Avant, c'était plus simple, il était timide, je lui criais un peu dessus et du coup, il me la donnait. Maintenant, il s'est affirmé.
Élie : "N'oublie pas que j'étais un jour ton capitaine"
Avez-vous un souvenir marquant ensemble ?
Maxence Fournel : Le quart de finale de Coupe de France contre Rennes à Geoffroy-Guichard. Il y avait toute la Haute-Loire dans les tribunes, nos familles… C’était un moment incroyable. Je suis rentré en jeu, et juste avant, Élie m’a glissé quelques mots, je m’en souviens encore.
Élie Maurin : Même si je ne suis pas rentré ce jour-là, c’était un frisson de vivre ça avec le groupe. Et puis voir Maxence sur le terrain dans un tel stade, c’était fort.
Une action ou un but ?
Élie Maurin : Un jour en réserve, je mets un ciseau au second poteau, je tombe au sol et un mec me met un crampon en pleine tête sans faire exprès. Je ne savais même pas que j’avais marqué, mais j'avais trop mal au visage. C’est Maxence qui est venu me dire que j’avais marqué.
Maxence Fournel : J’ai encore l’image dans la tête. Ce jour-là, on s’en est souvenu longtemps et au final, tu avais mis un doublé (rires).
C'est le moment de nous raconter une anecdote sur votre duo, qui commence ?
Maxence Fournel : Il faut parler du jour où Élie a été mon capitaine. Un vrai scandale !
Élie Maurin : C’était un match de la réserve. Pas moins de 10 joueurs du groupe pro sont redescendus avec la réserve, et j’étais le seul du groupe habituel. On n'a pas compris : le coach m’a mis capitaine, alors que j'étais le plus jeune et je n'avais jamais évolué avec la une !
Maxence Fournel : J’étais persuadé que ce serait moi. Je me suis dit : « Je suis le gars formé au club, je vais avoir le brassard. » Et finalement, c’est lui qui l’a eu. C'était dans un derby face au Velay FC, et on a perdu 1-0. On s'était vu trop beau, ils ont marqué sur leur seule occasion. Aujourd'hui encore, je me fais chambrer sur ce match.
Une connaissance accrue de l'autre
Quels sont les points forts de l’un et de l’autre ? Et les axes de progression ?
Élie Maurin : Maxence a une super première touche, dos au jeu. C’est très propre. Mais il pourrait bosser un peu plus sur sa vitesse (sourire).
Maxence Fournel : Élie a une vraie intelligence de jeu. Il sent bien les coups, les temps forts. Peut-être qu’il pourrait mettre un peu plus de variation dans ses courses avec ballon.
Quels sont vos objectifs cette saison ?
Élie Maurin : Collectivement, c’est clair : la montée en N2. Individuellement, jouer un maximum, être performant, et aider le groupe avec mon profil.
Maxence Fournel : Pareil. Être décisif à mon poste, apporter mon expérience et faire en sorte qu’on vive une belle saison tous ensemble.
Élie : "Je ne suis pas du matin du tout"
Qui est le plus chambreur ?
Maxence : Moi, maintenant.
Élie : Il a pris le dessus, oui.
Le plus fashion ?
Maxence : Sans hésiter, ce n'est pas moi, donc Élie.
Élie : Je confirme.
Le plus matinal ?
Maxence : C’est moi.
Élie : Je ne suis pas du matin du tout.
Votre rituel d’avant-match ?
Maxence : Une bonne collation, ça me prépare bien.
Élie : Moi, je bois énormément d’eau. Il faut que je sois bien hydraté, sinon je ne suis pas tranquille.
Une musique pour résumer votre duo ?
Maxence : Piano de Gims & Werenoi, on adore ce morceau !