Avant de commencer à se plonger dans les chiffres, précisons qu’il s’agit des populations de 2023, valables à compter du 1ᵉʳ janvier 2026. Il s’agit donc des derniers chiffres en date, qui viennent d’être publiés par l’Insee il y a quelques jours, mais avec un décalage de trois ans. Dans l’article qui va suivre, nous utiliserons les dates de références statistiques, donc 2023 pour 2026, 2022 pour 2025, 2017 pour 2020 et 2013 pour 2016.
Alors, combien sommes-nous de Gardois ? 770 940 en 2023, soit près de 7 000 de plus par rapport à 2022. Une croissance soutenue, qui ne se dément pas : nous étions 733 201 en 2013, puis 744 178 en 2017. En tout, le Gard a gagné +0,6 % d’habitants sur les cinq dernières années, soit plus que la moyenne nationale (+0,4 %) mais moins que la moyenne régionale (+0,8 %), boostée par les métropoles Toulouse et Montpellier, en forte croissance.
Nîmes en hausse, Alès confirme
À l’échelle des villes, zoom sur les dix plus importantes, qui regroupent près de 300 000 Gardois (299 886 pour être précis), à commencer par la première : Nîmes. En 2023, on comptait 151 839 Nîmois, un chiffre en hausse de 0,9 % par rapport à 2022, soit environ 1 400 habitants en plus en un an. Si on regarde un peu plus dans le rétro, on constate que la cité des Antonin est globalement stable, puisqu’elle comptait 150 564 habitants en 2013 et 150 610 en 2017. La hausse de cette année est donc à souligner.
Plus au nord, Alès confirme sa belle dynamique, avec 46 125 habitants en 2023 (+2,44 % en un an, 1 100 habitants supplémentaires). Surtout, Alès a pris près de 6 000 habitants supplémentaires en cinq ans (40 219 habitants en 2017) et enrayé une tendance à la baisse, puisque la porte des Cévennes avait perdu 500 habitants entre 2013 et 2017. En cinq ans, cela représente une hausse de 4,7 % de la population alésienne.
Bagnols et Beaucaire stagnent
Un dynamisme qui pourrait faire jalouser les troisième et quatrième villes du Gard : Bagnols et Beaucaire, dont les tailles sont comparables, restent stables sur un an, avec respectivement 18 112 habitants et 15 692 habitants. Bagnols perd 12 habitants en un an, et Beaucaire en laisse 3. Sur dix ans, les deux villes ont perdu des habitants, Beaucaire plus que Bagnols : entre 2013 et 2023, Beaucaire en perd 344 (-2,2 %) et Bagnols 106 (-0,6 %).
On peut également rapprocher les cinquième et sixième villes du Gard, Saint-Gilles et Villeneuve qui, après avoir perdu des habitants dans la décennie 2010, voient leur croissance se confirmer. Ainsi, Saint-Gilles compte désormais 14 734 habitants (+2,1 % en un an) et Villeneuve 13 148 (+1,52 % en un an). Sur dix ans, Saint-Gilles a crû de 8 % et Villeneuve de 6,7 %.
Un temps talonnée par Vauvert, Villeneuve a donc refait le trou. La ville de Jean Denat et René Girard compte désormais 11 671 habitants, en léger recul sur un an (-0,86 %), mais reste dans le vert sur dix ans (+4,25 %).
La croissance en bord de Rhône, Arles reprend des couleurs
Viennent ensuite deux villes en croissance, toutes deux au bord du Rhône : Pont-Saint-Esprit et Les Angles. La ville au pont médiéval émarge à 10 958 habitants (+1,84 % en un an), et a pris près de 600 habitants en dix ans (+5,4 % entre 2013 et 2023). La croissance des Angles est plus importante encore : 2,4 % sur un an, pour passer de 8 694 habitants en 2022 à 8 908 habitants en 2023. Sur dix ans, la population angloise a crû de 6,5 %. Il y a dix ans, Aigues-Mortes devançait Les Angles d’une petite centaine d’habitants, désormais la cité aux remparts lui en rend environ 200 : avec 8 699 âmes, Aigues-Mortes perd 8 habitants sur un an, mais affiche tout de même une croissance de 2,9 % sur dix ans.
On franchit le Rhône pour s’arrêter sur Arles, qui cette année reprend quelques couleurs. Avec 51 811 habitants, la ville romaine est en croissance sur un an (+1,28 %, +655 habitants), enrayant une baisse installée de longue date. Reste qu’Arles est moins peuplée qu’il y a dix ans (-1,4 %, -755 habitants entre 2013 et 2023).
En hausse
Retour dans le Gard, avec un zoom sur les belles croissances de cette année. Citons Calvisson, qui gagne 3 % en un an (6 486 habitants en 2023, 191 habitants supplémentaires), Laudun-l’Ardoise (6 835 habitants, +2,4 % soit 162 habitants de plus en un an), Saint-Privat-des-Vieux (5 703 habitants, +1,9 % soit 111 habitants supplémentaires en un an) et, plus surprenant compte tenu de la tendance des dernières années, Uzès. La cité ducale, en constant recul ces dernières années, est en croissance cette année de 1,9 %, passant de 8 360 à 8 519 habitants entre 2022 et 2023, ce qui la rapproche de son niveau d’il y a dix ans (8 573 habitants en 2013).
Croissance toujours, mais à plus long terme : Bellegarde gagne 1,3 % de population en un an (8 035 habitants en 2023 contre 7 929 en 2022) mais 22,5 % en dix ans (6 559 habitants en 2013) ! Sur la même période, deux communes plus petites se distinguent par leur très forte croissance : Nages-et-Solorgues (+41,6 % en dix ans, de 1 562 habitants en 2013 à 2 212 en 2023) et Beauvoisin (+36,3 % en dix ans, de 4 450 habitants en 2013 à 6 066 en 2023).
En baisse
Côté baisses, des tendances se confirment dans trois communes : Marguerittes, Bouillargues et La Grand’Combe. Marguerittes perd 24 habitants sur un an (8 346 habitants en 2023 contre 8 370 en 2022) mais en a laissé 262 en dix ans (-3,1 % entre 2013 et 2023). Idem pour Bouillargues, qui recule de 49 habitants sur un an (6 070 habitants en 2023 contre 6 119 en 2022) et de 195 en dix ans (-3,21 %) et La Grand’Combe (4 783 habitants, soit 54 de moins en 2023 par rapport à 2022 ; 393 habitants en moins en dix ans, soit -8,2 % entre 2013 et 2023).
D’autres communes se dépeuplent, à commencer par Bessèges : avec 2 606 habitants en 2023, la ville baignée par la Cèze perd 18 habitants sur un an mais surtout poursuit sa dégringolade, puisqu’elle a perdu 418 habitants en dix ans (6 % de sa population). Idem pour Les Salles-du-Gardon, qui avec 2 395 âmes en 2023 perd 8 habitants sur un an, mais 223 sur dix ans (-9,3%). Plus au sud, Fourques compte désormais 2 680 habitants, soit 21 de moins sur un an, mais 195 de moins en dix ans (-7,2 %).
Enfin, un coup d’œil sur la queue du classement : quel village décroche le titre de la commune la moins peuplée du Gard ? Comme l’année dernière, il s’agit de Causse-Bégon, avec 25 âmes, un chiffre stable sur un an mais en forte hausse sur dix ans (il y avait 12 habitants recensés en 2013). Peyrolles, avec ses 30 habitants (-1 habitant en un an, -11 en dix ans), est la deuxième commune la moins peuplée du Gard, et Revens se classe sur le podium vu d’en bas avec 37 habitants (+6 habitants en un an, +12 sur dix ans).
