Publié il y a 2 h - Mise à jour le 11.09.2025 - Corentin Corger - 3 min  - vu 537 fois

FAIT DU SOIR Au Paradis des Gourmands : une réouverture attendue par tout un village

au paradis des gourmands garons reprise

Guillaume Mahoudeau et Thibaut Combe devant la boulangerie

- Photo Corentin Corger

Après le décès tragique de son père en avril dernier qui a entraîné une mise en liquidation judiciaire de la boulangerie Au Paradis des Gourmands à Garons, Thibaut Combe et le pâtissier Guillaume Mahoudeau s’associent pour reprendre l'activité. En attendant la décision du tribunal de commerce, ils peuvent compter sur un formidable soutien populaire. 

Début 2025, les drames se sont enchaînés sur la commune de Garons. D’abord en janvier avec le décès d’Alain Dalmas, maire depuis 2008, puis le 8 avril avec la perte soudaine d’un commerçant emblématique : Laurent Combe, âgé de 56 ans et boulanger depuis plus de 20 ans sur la commune. En 2011, il avait fondé « Au Paradis des Gourmands », une boulangerie, pâtisserie, sandwicherie et traiteur, qui faisait le bonheur des Garonnais et même au-delà. Une notoriété grandissante avec au total 17 salariés, des pains plusieurs fois récompensés au concours Gard Gourmand et une participation à La meilleure boulangerie de France, une émission sur M6 où l’établissement était qualifié pour la finale début mai.

Mais avec la disparition du gérant, tout s’est arrêté. Quelques jours plus tard, son fils Thibaut, son épouse et sa fille, qui travaillaient tous à la boulangerie, annoncent sur les réseaux la fermeture définitive du commerce. « Émotionnellement, c’était trop compliqué. Cela aurait obligé toute la famille à reprendre l’activité, même l’équipe n’aurait pas supporté de s’y remettre tout de suite. Les conditions n’étaient pas requises pour redémarrer », confie Thibaut, boulanger, qui avait démarré dans l’entreprise familiale en octobre 2018, le même jour que le pâtissier Guillaume Mahoudeau. Ainsi, la famille Combe décide de placer l’activité en liquidation judiciaire.

Des salariés dans l'attente

Mais déjà dans sa tête, Thibaut ne veut pas abandonner toutes ces années de travail et de sacrifices et veut reprendre l’affaire, « je savais que pour ma mère et ma sœur, c’était trop dur, mais je ne voulais pas que ça reste fermé et faire comme si de rien n’était ». L’idée mûrit aussi dans la tête du chef pâtissier Guillaume. Les deux hommes sont sur la même longueur d’onde et décident de s’associer. Un long chemin administratif s’ouvre alors, il faut d’abord aller chercher l’engagement de la banque, pas évident en plein été. Un accord de principe a été obtenu il y a quelques jours. Désormais, il faut envoyer une proposition de rachat du fonds de commerce qui sera transmise par le mandataire au tribunal de commerce.

« On est angoissé, car on ne sait pas si on sera seul sur la reprise. Plus le temps passe, plus la pression est là », commente Thibaut, qui espère rouvrir le plus tôt possible cet automne. Car eux sont prêts, les locaux aussi et même la majorité des anciens salariés. « Ils se sont tous mis au chômage pour redémarrer avec nous. Depuis le début, ils attendent que ça. C’est assez clair dans leur tête. Par contre, si ce n’est pas nous qui rouvrons, ils ne reviendront pas », assurent-ils. Un soutien infaillible illustré par ce jeune pâtissier de 18 ans qui a pris un appartement à Garons pour être prêt le jour J.

"Tous les jours, on me demande quand est-ce que l’on rouvre ?"

Mais cet élan solidaire et indéfectible ne s’arrête pas là. C’est tout un village qui milite pour une réouverture et qui multiplie les messages de bienveillance. Il suffit de rester quelques minutes à la terrasse du café avec les deux futurs gérants pour se rendre compte de l’attente des Garonnais qui viennent les interpeller pour savoir quand le rideau se lèvera à nouveau.

Les habitants, mais aussi les restaurateurs à l’image du chef doublement étoilé Michel Kayser de chez Alexandre, où Guillaume a longtemps travaillé, ou encore Yves Ruffinatto du Braconnier, autre institution garonnaise. « Je me languis », confie-t-il tout en demandant aux futurs repreneurs s’ils pourront lui faire du pain à la bière en format différent. Un pain médaillé d’or à Gard Gourmand aromatisé à la Barbaude. Pour venir appuyer cette émulation, Au Paradis des Gourmands a organisé un sondage en ligne avec plus de 2 000 réponses positives obtenues sur un village de 5 000 habitants. « Cela confirme notre idée d’impatience et ça montre que cette aventure n’est pas terminée. C’est impensable que tout s’arrête d’un coup. »

Un formidable soutien populaire qui rajoute du poids au dossier de Thibaut et Guillaume qui connaissent leurs produits et leur clientèle, « on est persuadé qu’à un moment, la voix du village sera entendue. » Afin que tout cela puisse se concrétiser, il y a cette attente insoutenable, « tous les jours, on me demande quand est-ce que l’on rouvre ? », complète Guillaume, résident à Garons, lorsqu’il va chercher ses enfants à l’école ou au club de hand dont il est dirigeant. « Savoir que l’on est poussé constamment, cela donne une force incroyable ! Les moments où on aurait pu douter, les gens nous poussent à ne pas abandonner », concluent les deux hommes au look similaire, souvent confondus, mais surtout reconnus pour leur détermination et leur travail. 

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Corentin Corger

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