Elles étaient 59 l’an passé. Ce dimanche, 36 fillettes ont rendu leur bonnet pour porter fièrement la coiffe de Mireille. Un rite qui marque le passage symbolique de l’enfance à l’adolescence. Une nouvelle étape dans la vie de ces jeunes filles âgées de 7 à 10 ans, porteuses de la tradition provençale. Celle qui suit, à partir de 15 ans, est la prise du ruban lors de la Festo Vierginenco organisée aux Saintes-Maries-de-la-Mer. Un moment symbolique qui les inscrit comme jeunes femmes engagées dans la préservation du costume et des coutumes d’Arlésienne, assurant ainsi la relève de la tradition provençale.
"Porter le costume, c'est une façon de montrer qui vous êtes"
Amélie Laugier avait 10 ans lorsqu’elle a pris la coiffe de Mireille. « C’était en 2012, j'étais accompagnée de ma marraine, Laetitia Arbousset-Martin, demoiselle d’honneur de la XVᵉ Reine d’Arles, Catherine Sautecoeur. J’ai ressenti une grande fierté, moi qui avais déjà en tête de devenir Reine d’Arles », se souvient-elle. Ce fut chose faite le 8 mai 2024. Animée par tous ces souvenirs, la jeune femme âgée de 23 ans a tenu « à dire une chose importante » aux 36 Mireieto : « Porter le costume, ce n’est jamais une obligation. C’est une liberté, un plaisir, une façon de montrer qui vous êtes. Ce qui compte le plus, ce sont les valeurs que vous portez : la gentillesse, le respect, l’amitié et la joie d’être ensemble, sans jamais entrer dans l’esprit de compétition. Alors, profitez ! Profitez de chaque instant, amusez-vous, créez de beaux souvenirs avec celles qui deviendront vos copines de costumes, apprenez des plus grandes, et surtout rêvez ! »
Les fillettes ont ensuite pris place au cœur du cortège, entourées de leurs marraines et parrains, de leurs familles ainsi que des représentants des groupes folkloriques et de maintenance provençale. Ensemble, ils ont parcouru les rues d’Arles lors du traditionnel passo-carriero, jusqu’à la place du Forum. Dans le décor du Noël camarguais, créé par le groupe de maintenance et de tradition l’Étoile de l’Avenir en partenariat avec la municipalité, les Mireieto ont alors dansé la farandole, main dans la main avec quelques-unes de leurs aînées, 44 jeunes filles des promotions précédentes.
La cérémonie s’est poursuivie au Musée Arlaten, où sera désormais conservé le Cartabèu, transmis par la marraine et le parrain de la promotion 2025, Caroline Serre, Reine d’Arles de 2008 à 2011 et Jean-Jacques Jounin, président de Festiv'Arles lors de la création de la cérémonie des Mireieto. Très émue, la marraine souligne, cette année encore, « la ferveur » qui entoure cette cérémonie et le « chemin de transmission » à l’œuvre aujourd'hui, s’inscrivant « dans une lignée traditionnelle et très souvent familiale. » Sa propre fille, Amalia, 8 ans, est une Mireieto de la promotion 2024, dont Josiane Arnaud, actuelle présidente de Festiv'Arles, était la marraine. La journée s’est achevée à l’église Saint-Trophime avec un concert du groupe de musique provençal Bandùra, après un passage par la mairie d’Arles.