FAIT DU SOIR Deuxième édition du salon BTP 100 % pro : la Capeb alerte pour les prochains mois
Au Pôle Mécanique d'Alès ce vendredi, se tenait pour la deuxième fois de son histoire, le salon BTP 100 % pro organisé par la Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment (Capeb). L'occasion pour les particuliers de se renseigner sur de nombreuses entreprises.
Après un succès retentissant l'an dernier pour une première, le salon BTP 100 % pro est revenu pour une autre journée dédiée aux professionnels du secteur. Ce vendredi 19 janvier n'a pas échappé à la règle : plus de 40 exposants ont fait découvrir leur profession, des dizaines de chefs d'entreprises se sont présentés depuis 10h et ce, tout au long de la journée. Deux conférences sont venus agrémenter le tout, une première au sujet de la nouvelle « Aide : ma prime adapt » à 10h30, une seconde sur le thème « Rénovation globale : ma prime renov ».
Présents, le secrétaire général de la Capeb 30, Jaoid Foulia, et le président, Christophe Bonnet, ont tenu à rappeler quelques informations essentielles sur le secteur du BTP, qui les inquiète pour l'avenir. Déjà, le marché du neuf a subi un énorme choc sur la fin du trimestre dernier : 22 % de baisse. La raison de cette chute serait l'augmentation des taux bancaires, qui n'aurait pas incité les habitants gardois à emprunter et donc à s'engager sur des travaux d'envergure : "L'équilibre offre-demande n'a pas été au rendez-vous", explique le secrétaire général.
Il nuance toutefois ses propos, en expliquant que le marché de la rénovation n'a pas été impacté et semble tenir le coup. "Les gens rénovent pour améliorer leur habitat et veulent être au point pour faire des économies d'énergie", justifie Jaoid Foulia. Depuis le 1er janvier, de nouvelles mesures ont été appliquées par le gouvernement concernant la plateforme MaPrimRénov' pour favoriser les rénovations globales.
Il y a toutefois un couac : "On comptait sur les nouveaux leviers de la rénovation pour sortir la tête de l'eau. Le gouvernement nous avait promis avec les nouvelles mesures du 1er janvier sur la rénovation énergétique, 5 000 accompagnateurs rénov'. Mais rien que dans le Gard, on en compte moins de dix aujourd'hui", affirme ce dernier. Ces accompagnateurs ont pour rôle de faire des analyses de logement pour aider au mieux à la rénovation énergétique.
Il serait d'ailleurs indispensable de passer par ces leviers de l'État pour entreprendre ces travaux, et l'explosion du nombre de demandes des particuliers pourrait plonger le secteur dans une situation très délicate : "On a aucune autre information sur des recrutements à venir d'accompagnateur rénov'", déplore Jaoid.
Le problème des micro-entreprises selon Christophe Bonnet
Le département compte environ 7 500 entreprises de BTP dans le département selon les chiffres de la Capeb. La main d'oeuvre ne manque pas, ce qui est positif à souligner, mais le savoir-faire commencerait à être plus compliqué à trouver : "Former est une compétence, dans les entreprises il y a des personnes que l'on a pas le temps d'envoyer en formation puisqu'on manque de temps", avance Jaoid.
Christophe Bonnet peste contre toutes ces micro-entreprises créées, qu'il estime être le futur de la précarité : "Certains ne déclarent que peu d'argent par mois et font du travail au noir", s'emporte-t-il. "On perd notre savoir-faire, un porteur de projet devrait impérativement avoir les qualifications requises et les diplômes sur une compétence s'il veut travailler dessus. Sinon c'est de l'ubérisation", ajoute-t-il. "On devait passer par la CMA avant pour s'installer, aujourd'hui ce n'est plus le cas. Pour être coiffeur il faut un diplôme, pour être plombier par exemple, il ne faut rien", ajoute Jaoid Foulia. Tous les deux sont unanimes : il faudrait des règles pour encadrer ces entreprises-là.
Le secteur de la plomberie plombé puis soulagé
Le président de la section couverture-plomberie-chauffage de la Capeb 30, Philippe Lecerf, a vécu un premier semestre 2023 assez compliqué à cause de l'inflation, avant que la deuxième partie de l'année ne vienne rattraper le tout. Cela lui permet d'envisager positivement cette année à venir. Il en profite pour passer un petit message aux politiques : "J'espère qu'ils essaieront de chercher des solutions, on veut de la stabilité et non du coup par coup", lance-t-il.
Même cas de figure chez les électriciens
Avec la fin de production des voitures thermiques d'ici 2035 validée par l'Union Européenne et la forte augmentation du prix du carburant, de plus en plus de Français s'intéressent à l'électrique. Comptez quelques dizaines d'euros pour recharger un véhicule électrique classique chaque mois. On peut brancher son véhicule sur une prise secteur ordinaire, mais pour les plus impatients, vous pouvez vous faire installer une prise de recharge ultrarapide chez vous, entre 1 000 et 1 500 euros.
"Les gens sont aussi intéressés par les radiateurs électriques, les sèche-serviettes pour faire des économies d'énergie tout en améliorant leur confort", raconte Christophe Clément, conseiller national et départemental de la Capeb. "Tout cela demande une main d'oeuvre qualifiée, la Capeb a un rôle fondamental de transmission aujourd'hui, nous sommes dans une période de transmission", affirme à son tour Mam Ratsimba, responsable de la section équipement électrique de la Capeb. En 2024, il y aura du pain sur la planche. Électrique bien sûr.
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