Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 25.03.2022 - corentin-migoule - 3 min  - vu 1582 fois

GAGNIÈRES Par arrêté municipal, l'école sera fermée à compter de lundi et jusqu'à nouvel ordre

Photo d'illustration fermeture d'école (photo Audrey Thuault)

Lassé par les absences à répétition non compensées d'une enseignante de l'école publique de Gagnières, le maire, Olivier Martin, a tout bonnement décidé de fermer l'établissement scolaire jusqu'à nouvel ordre. Une manifestation des parents d'élèves soutenue par la municipalité gagniéroise aura lieu ce lundi 28 mars.

Quand certains se battent contre une fermeture de classe programmée, d'autres ferraillent pour qu'une enseignante absente de longue date soit enfin remplacée. C'est le cas d'Olivier Martin, maire de Gagnières, petite commune rurale d'un millier d'habitants située au nord d'Alès, à la frontière ardéchoise. Le dernier nommé s'inquiète en effet d'une "continuité pédagogique" non assurée pour les 25 enfants (CM1-CM2) scolarisés à l'école publique communale.

"Notre enseignante initiale est en arrêt maladie longue durée. Elle a été remplacée au mois d'octobre 2021 par une nouvelle dame avec laquelle ça s'est très bien passé. Malheureusement pour nous, elle a fait un choix familial qui l'a amenée à quitter le Gard deux mois plus tard. On s'est retrouvé sans enseignant au retour des vacances de février. Je suis monté au créneau et on m'a affirmé qu'en quinze jours nous aurions six remplaçants différents qui se succèderaient", rejoue l'édile gagniérois, particulièrement remonté à l'approche du week-end.

L'enseignante remplaçante n'est jamais arrivée

Lassé d'être "baladé", celui qui est aussi président de la communauté de communes de Cèze Cévennes a donc initié une première manifestation le jeudi 17 mars devant l'école, en présence des parents d'élèves, dans l'optique d'interpeller l'Éducation nationale. Cette dernière s'est alors engagée à envoyer à Gagnières un enseignant remplaçant de manière pérenne dès le lundi 21 mars. "Mais ce lundi, on n'a vu arriver personne, ni le lendemain !", s'agace Olivier Martin.

Et de poursuivre : "Ce jeudi, on devait enfin avoir notre remplaçante. Mais elle a appelé pour prévenir qu'elle ne viendrait pas car l'Éducation nationale refusait de prendre en charge ses frais de déplacement comme cela doit être le cas pour des contractuels." La trentaine de kilomètres séparant son lieu de résidence (Méjannes-le-Clap) de son lieu d'intervention (Gagnières) a en effet découragé l'enseignante, laquelle avait déjà quitté la profession il y a quelques années.

C'en est trop pour les parents d'élèves qui prévoient une nouvelle mobilisation devant l'école ce lundi 18 mars, dès 19 heures. Parce qu'il se trouve dans le même état d'agacement, Olivier Martin soutient cette action et a même pris une décision lourde de sens, comme en témoigne le communiqué adressé à la presse locale il y a quelques minutes.

Une plainte contre l'Éducation nationale envisagée

"Compte tenu des manifestations prévues ce lundi 28 mars, la municipalité de Gagnières a fait le choix de fermer l'école publique du village à compter de ce lundi et jusqu'à nouvel ordre. Les services administratifs de la mairie seront également fermés, sauf urgence", peut-on lire dans cet écrit signé par le maire, lequel précise toutefois qu'une garderie en capacité d'accueillir la totalité des élèves sera assurée, tandis que la cantine fonctionnera dans les mêmes conditions que d'ordinaire.

Parce que la municipalité gagniéroise invite "l'ensemble de la population à manifester en soutien à l'école publique communale", une banderole annonçant l'organisation d'un pique-nique solidaire et citoyen ce lundi 28 mars dès 19 heures sera apposée sur la façade de la mairie. "Nous comptons sur l'ensemble des habitants de la commune pour défendre les services publics et la ruralité", écrit Olivier Martin, qui dénonce "une carence de l'Éducation nationale et un manquement à ses engagements".

Tandis qu'un courrier mentionnant les raisons de la fermeture de l'école par arrêté municipal a été transmis à la préfète du Gard, Marie-Françoise Lecaillon, au sous-préfet de l'arrondissement d'Alès, Jean Rampon, ainsi qu'au Directeur académique des services de l'Éducation nationale (Dasen), Philippe Maheu, la municipalité de Gagnières se dit prête à actionner d'autres leviers si nécessaire. "J'envisage de porter plainte contre l'Éducation nationale pour non remplissement de ses missions obligatoires", précise même Olivier Martin, lequel parle de "coup de force contraint".

Corentin Migoule

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