Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 29.05.2024 - Propos recueillis par Marie Meunier - 4 min  - vu 1522 fois

GARD Un an que Stephan Llorca fait son tour de France à pied : "Je ne pourrai jamais le regretter"

Stephan Llorca se trouve en ce moment dans le Jura.

- photo DR

Le 29 mai 2023, Stephan Llorca prenait le départ depuis l'église de Combes, à Sabran, là où il vivait, pour une grande aventure : faire le tour de France à pied. Soit 12 000 km en 500 jours environ. Cela fait aujourd'hui un an tout pile que le Gardois est parti. Il nous donne de ses nouvelles. 

Objectif Gard : Cela fait un an tout pile que vous êtes parti faire le tour de France à pied. Quel regard portez-vous sur votre périple ? 

Stephan Llorca : Ça passe vite. Les débuts ont peut-être été plus longs et maintenant que je redescends vers le sud, les jours défilent rapidement. Mon aventure a pris de grandes proportions alors les journées sont avantage remplies.

C'est-à-dire ?

Je rencontre de plus en plus de monde. Sans arrêt, il se passe quelque chose et il y a tellement de choses à voir. 

Votre aventure est très suivie sur les réseaux sociaux. Sur Facebook, vous cumulez 38 000 followeurs.

Oui, ça a beaucoup augmenté. Ça me permet d'être hébergé tout le temps, de rencontrer beaucoup de monde. Je ne m'attendais pas à un tel engouement mais c'est beau. Tous les jours, je poste des nouvelles pour raconter mon histoire.

Pourquoi vous vous êtes lancé dans cette grande marche au départ ? Vous avez laissé maison, travail...

J'ai quitté tout ce que j'avais pour être totalement libre. Quelques mois avant, j'ai commencé à me séparer de tout ce que j'avais. Dès que j'ai pu, je suis parti pour découvrir la France, pour vivre en totale liberté. 

Combien de kilomètres avez-vous parcouru en un an ?

J'en suis presque à 9 000km. Au début, j'avais prévu un total de 11 500 km mais il y en aura plus que ça. Car j'ai fait pas mal d'étapes qui n'étaient pas prévues. On va dépasser les 12 000 km en 500 jours. Normalement, je devrais être rentré en octobre. Je parcours en moyenne 25 km par jour. 

Vous avez fait une bonne partie même s'il reste quelques mois.

Oui et il reste la partie montagneuse dans les Alpes, ce n'est pas rien. Ensuite, ce sera le long du littoral, sur la Côte d'Azur. En ce moment, je suis dans le Jura. 

Avez-vous hâte de rentrer ou avez-vous envie que cela dure encore ?

C'est partagé. Un an, ça commence à faire long en temps. Des personnes me manquent. Je ne serai pas mécontent de rentrer, même si c'est très prenant et que je m'éclate tous les jours. Mais d'un autre côté, je pense que ça va être difficile de revenir à la réalité et de revenir.

Qu'est-ce que ce périple vous a apporté ?

Énormément, rien que pour cela, je ne pourrai jamais le regretter. Ça m'a apporté pour ma façon de penser, de vivre avec le minimum, de profiter des petits bonheurs et d'en faire des moments exceptionnels. Et je ne parle même pas des rencontres humaines qui sont en nombre exceptionnel. 

Et niveau matériel, tout tient le choc ?

Je viens d'enfiler ma 6e paire de chaussures. Je change aussi les chaussettes, certains vêtements mais ce n'est pas grand chose comparé à un loyer. 

Et le sac, il n'est pas trop lourd ?

Je l'ai allégé pour aborder les montagnes en ôtant les vêtements d'hiver. J'attaque pas mal de dénivelé, je ne peux pas me permettre d'avoir un sac qui pèse 15km. Mais il est plus lourd en porte-clés, en drapeaux que l'on m'a offerts là où je suis passé. Mon sac est bien décoré. J'espère qu'il tiendra jusqu'au bout. 

Vous devez en avoir des anecdotes rigolotes, des moments galères à raconter.

Parfois, les sentiers sont fermés et je me retrouve à faire de gros détours. Le plus compliqué, c'est le mauvais temps. On s'y fait, même si c'est plus dur de partir sous la pluie. J'ai la chance d'être très bien accueilli le soir chez des familles, même si les journées sont difficiles, ça redonne le sourire pour repartir le lendemain. (...) Il y a eu beaucoup de bons moments. J'ai discuté de ce que je faisais avec des enfants dans des écoles, j'ai vu l'émerveillement dans leurs yeux. Ce sont des instants exceptionnels.

Vous collectionnez aussi les articles de journaux !

Oui, les journalistes me contactent sans arrêt pour faire un article, un reportage quand j'arrive dans leur département. C'est bien, je raconte ce que je fais, cela met aussi en valeur les endroits où je passe. Je dis oui à chaque fois, je prends 20 minutes pour parler et si derrière, cela peut faire rêver les gens, tant mieux. 

Question épineuse : est-ce qu'il y a un endroit en France qui vous a beaucoup plu ?

Si je dis encore la Bretagne, les gens vont se dire que je parle que de cette région (rires). Je la cite souvent car c'est un des endroits où je suis resté le plus. Trois mois au total, de novembre à janvier, à faire 2 000 km. C'est là où j'ai vécu beaucoup de choses, où j'ai rencontré du monde et c'est magnifique. Mais ce que j'aime, c'est la diversité des lieux. Je me suis ennuyé nulle part, même à des endroits où je pensais qu'il y aura moins de choses à voir. Les Châteaux de la Loire ont été une belle surprise. Le Doubs, le Jura, je me suis éclaté aussi. Je ne ressens pas de lassitude. 

Qu'est-ce que vous avez prévu quand vous serez rentré ?

Dans l'immédiat, organiser quelque chose pour rassembler les gens que j'ai rencontré, les gens qui m'ont suivi. Ce ne sera pas évident car tout le monde est éparpillé dans toute la France. Puis, je bosserai sur mon livre. Ça va me prendre du temps. J'aimerais après le présenter dans les endroits où je suis passé.

Peut-être cela va donner envie à d'autres de vous imiter ?

J'en ai déjà pas mal qui me disent qu'ils partent. Pas forcément pour un an et demi, tout le monde n'est pas fou (rires). Beaucoup me demandent aussi des conseils pour s'organiser. Je n'ai pas été le premier à faire ça, mais de plus en plus de personnes ont envie de ça et voient que pour moi, ça se passe bien et ça m'apporte beaucoup. Ça risque de faire partir beaucoup de monde, je crois qu'il va y avoir pas mal de démissions l'année prochaine. 

Pour suivre sur Facebook ses aventures, inscrire dans la barre de recherche : Steph road Llorca.

À relire : FAIT DU SOIR Une ultime randonnée pour Stephan Llorca avant un tour de France à pied

Propos recueillis par Marie Meunier

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