Publié il y a 3 h - Mise à jour le 23.10.2025 - Thierry Allard - 3 min  - vu 101 fois

L’ARDOISE « On est dans le flou » : le Comité de défense interpelle l’Agglomération sur le devenir de l’ancien site sidérurgique

Le Comité de défense des habitants du hameau de l'Ardoise interpelle l'Agglomération

- Thierry Allard

L’ancien site sidérurgique de l’Ardoise, le « site clé en main France 2030 », fait à nouveau parler de lui. Alors que l’appel à projets lancé par l’Agglomération du Gard rhodanien se poursuit, et doit déboucher en fin d’année sur le choix du ou des projets qui occuperont les 35 hectares de la friche industrielle, le Comité de défense des habitants du hameau de l’Ardoise se dit « inquiet et un peu écœuré » de la tournure des événements.

Comité de défense qui s’était insurgé en 2021 contre l’installation d’une plateforme logistique de Gifi sur le site, « un non-sens environnemental avec la noria de camions qui passaient à côté des maisons et des écoles », rappelle le président de l’association, Dominique Griotto. Projet finalement abandonné. Dès cette époque, le Comité rappelle qu’il a proposé « un contre-projet », à savoir un grand parc photovoltaïque ouvert aux collectivités, habitants et entreprises locales. Une réunion publique suivra en novembre 2023, en présence du président de l’Agglomération Jean-Christian Rey, où différents projets ont été débattus.

« Un vrai problème démocratique »

Parmi ces projets, le président aurait évoqué une usine de fabrication d’hydrogène sur deux hectares du site. « Il nous a dit que rien ne se ferait sans nous, et qu’on participerait même à l’élaboration du cahier des charges pour l’implantation des entreprises, ce qui nous allait très bien », rembobine Dominique Griotto. L’Agglomération demande au Comité un compte-rendu des propositions des l’Ardoisiens, « que nous devions présenter le 14 mars 2024, or à notre grande surprise, ce jour-là M. Rey était absent et nous avons été reçus par des représentants d’une société de Montpellier qui se proposait de fabriquer de l’e-méthanol, qui s’obtient en mélangeant du CO2 et de l’hydrogène, sur 20 hectares », poursuit-il. L’association demande une étude de danger du projet, qu’elle dit toujours attendre, et redoute de voir arriver une entreprise classée Seveso seuil haut. « Dans ce cas, quid de la perte de valeur de toutes les maisons ? », demande Dominique Griotto.

Depuis « nous n’avons plus de communication avec Jean-Christian Rey », regrette Dominique Griotto, jusqu’au mois de mai dernier, lorsqu’un courrier informe les habitants de l’ouverture d’un appel à projets pour le site, « une manière d’imposer sa vision du devenir » de la friche, estime le Comité de défense, à « une population qui aspire au calme et à la sérénité. » Et, en juin dernier, le conseil municipal de Laudun-l’Ardoise a voté une délibération visant à, par le biais de l’Établissement public foncier, racheter aux propriétaires vendeurs des maisons situées entre la friche industrielle et le port de l’Ardoise, au motif de « contraintes hydrauliques » et d’inondations. Du point de vue de l’association, c’est clair : « Le périmètre ne leur suffit plus, et il faut passer aux expropriations. » Pour le Comité de défense, « on est dans le flou, tout ça pose un vrai problème démocratique », face auquel « la population ne se laissera pas faire », prévient son président.

« La question Seveso est un point à débattre »

Contactée, l’Agglomération rappelle, par la voix du directeur de cabinet du président Laurent Savary, que « deux réunions publiques se sont tenues, avec les riverains et les chefs d’entreprises, pour présenter les différents prospects venus suite à l’arrêt du projet Gifi. Les grandes thématiques de ces porteurs de projets étaient la logistique, le report modal, les mega-factorys autour des batteries, les panneaux photovoltaïques et l’hydrogène. Au cours de ces réunions, nous avons échangé pour voir ce qui était acceptable, envisageable, négociable, et quelles étaient les lignes rouges. » Il en est ressorti que l’Agglomération a « éliminé les projets logistiques » pour des questions de pression routière.

Puis l’État a lancé le dispositif « site clé en main France 2030 », pour lequel la friche de l’Ardoise a été retenue. Un appel à projets « autour des énergies décarbonées et l’utilisation du multimodal » a été lancé en juin dernier, et il est toujours en cours, à la phase de « la short-list, pour voir comment les différents projets reçus peuvent coexister sur le site et étudier d’autres projets qui prendraient l’entièreté du site, notamment l’hydrogène, qui fait partie des candidats », avance Laurent Savary, qui indique ne pas pouvoir donner plus de précisions du fait des contraintes règlementaires de l'appel à projets. Peut-on exclure une usine Seveso seuil haut ? « On sait que la question Seveso est un point à débattre, répond l’Agglomération. Nous en sommes parfaitement conscients, ça fait partie des réflexions dans le cadre de l’appel à projet. »

Quant à la question des expropriations possibles à l’Ardoise, « il n’en est question à aucun moment », affirme Laurent Savary, qui explique qu’il s’agit, « pour les personnes qui souhaitent vendre, que nous en fassions l’acquisition à travers l’Établissement public foncier. »

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