LÉGISLATIVES Guillaume Roiron, l’Insoumis (le vrai) de la 5e
Cheminot de profession, Guillaume Roiron, 40 ans, vise l’Assemblée nationale. Il est le candidat de la France insoumise sur la cinquième circonscription.
La politique, il n’en fait pas depuis longtemps. Cheminot en Île-de-France pendant dix ans, puis à Lyon, Guillaume Roiron était plutôt habitué, il y a quelques années encore, aux batailles syndicales plutôt qu’aux bagarres politiciennes. Militant syndical de la première heure, il a occupé plusieurs responsabilités, au sein de la CGT notamment, avant de rejoindre Sud-Rail. Aujourd’hui, cette vie-là est loin. Loin de son petit village de l’Aigoual, Saint-Sauveur-Camprieu, où il s’est retiré en mars 2014 pour faire de la politique grâce à un congé de disponibilité. Car bien qu’il soit né à Avignon, ses racines sont cévenoles. « Ma famille est originaire des Causses », souligne Guillaume Roiron.
Son histoire avec la politique commence fin 2013. Il est sollicité par le maire de Saint-Sauveur-Camprieu pour rejoindre sa liste aux élections municipales de 2014. Après plusieurs hésitations, il accepte et décroche son premier mandat. « J’ai découvert une activité que je ne connaissais pas, j’ai appris le fonctionnement d’une collectivité et le contexte propre aux petites mairies », raconte-t-il. Deux ans plus tard, il devient le premier adjoint délégué aux finances. Plongé dans le quotidien, « dans le concret », l’ex-cheminot est nostalgique des « discussions de fond et des échanges militants » qui ont rythmé son parcours professionnel. La politique menée lors du quinquennat Hollande, bien loin de le satisfaire, provoque chez lui une envie de défendre l’intérêt général.
« Je me suis retrouvé dans une grande partie des orientations du programme de la France Insoumise. Les propositions qui le composent ne sont pas un rêve, c’est quelque chose qui est techniquement réalisable », estime-t-il. Celui qui ne se considère pas « comme quelqu’un d’extrême gauche mais de sensibilité de gauche », rejoint les troupes de la France insoumise et propose sa candidature au comité électoral, pensant « qu’elle ne serait jamais retenue ». Son intuition lui fait défaut : fin janvier, il obtient l’investiture. Avec sa suppléante Béatrice Colle, de Saint-Hippolyte-du-Fort, ils commencent une longue campagne axée sur « la lutte contre la précarité, l’augmentation du Smic, la relance de l’économie et de l’emploi par le partage du temps de travail, l’urgence écologique d’investir dans les énergies renouvelables, etc. »
Malgré la multiplication des candidatures à gauche sur la circonscription qu’il convoite, Guillaume Roiron fait confiance « à l’intelligence collective ». Persuadé que les électeurs « ne veulent plus de politiques dont le seul but est d’être élu », il croit au changement et à la victoire. Encore plus sur ce territoire où le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, était en tête au premier tour de l’élection présidentielle avec 26,5% des voix.