Objectif Gard : Pouvez-vous nous parler des changements récents dans le staff ? Il semble que vous avez pris un peu de recul et fait monter les deux entraîneurs des Espoirs en équipe première ?
Guillaume Aguilar : Je n’ai pas pris du recul, mais plutôt de la hauteur. C’était une volonté du club et de JB (Jean-Baptiste Poulon) de s’investir un peu plus chez les jeunes. La volonté du club était de faire des changements dans le staff et je n’y voyais aucun inconvénient, rien ne m’a été imposé. On a réfléchi à plusieurs solutions, des solutions externes, des solutions internes. Les deux entraîneurs des espoirs ayant fait deux belles saisons, on en a discuté avec le président Steeve Calligaro et c’est tout naturellement qu’ils ont accepté de faire partie de l’aventure. Ainsi Jérôme Sabbia s’occupe des avants et Sébastien Jolet des trois-quarts
Pour vous, ça signifie moins la tête dans le guidon et plus de stratégie ?
Oui, j’ai un rôle un peu plus de manager que ce que je pouvais avoir avant. L’appui de Jérôme et Seb, c’est un confort au quotidien parce que ça permet d’avoir un autre regard. Quand tu es entraîneur, tu ne vois pas tout, tu ne peux pas aller chercher le détail. Le fait d’être trois nous permet au quotidien d’aller chercher ces petits détails, d’être un peu plus pointilleux sur telle ou telle situation. Il y a aussi Paul Willemse qui a arrêté sa carrière à Montpellier et qui nous donne un coup de main sur le jeu des avants, sur la touche, sur la mêlée, sur les mauls et les rucks. Et puis il y a Pierre Tacchella en mêlée depuis quatre ans.
Côté effectif, huit nouveaux joueurs dont le néo-zélandais Taleta Tupuola. Sept recrues ont un ancrage local, c’est bien cela ?
Non, pas tous, on a Malick Sajous qui arrive de Salles, William Vaccaril qui arrive de Chartres et qui est parisien. Après effectivement, on a Gabin Villerouge qui est originaire de Narbonne, Julien Burguillos qui était en espoir à Montpellier comme Axel Malaret, et qui est aussi de la région. Donc ce n’est pas que du local, mais en tout cas, on a essayé d’aller chercher des joueurs qui connaissaient le club ou qui n’étaient pas très loin.
Comment sentez-vous l’équipe cette saison. Quelles en sont les forces ? Et la jeunesse ?
Ses forces, je dirais surtout l’état d’esprit, ça fait deux mois que les joueurs travaillent d’arrache-pied. Très sincèrement, il n’y a aucun joueur qui s’entraîne avec le frein à main, tout le monde bosse pour avoir sa place, tout le monde bosse pour élever le niveau de l’équipe. On a huit espoirs champions de France avec Nîmes, qui ont été intégrés à l’équipe première. Pour s’entraîner dans un premier temps, mais aussi pour avoir du temps de jeu. Et on a un joueur qui joue depuis deux matchs avec nous, Antoine Brunet et qui fait un bon début de saison. C’est de bon augure pour la suite.
Victoire à Rumilly la semaine dernière lors de la première journée, ce n’est jamais simple. Comment abordez-vous ce premier match de la saison à domicile ?
Non, ce n’est jamais facile d’aller gagner là-bas. Le match s’est joué à un point, ça s’est joué à un poteau à la 80ᵉ. Ce n’est jamais aisé d’aller gagner là-bas, c’est une équipe qui s’appuie beaucoup sur sa conquête, sur ses avants, et je pense qu’on a su rivaliser dans ce domaine puisqu’on prend un essai en début de match, mais qu’après, on a su stopper leurs mauls et on a même nous mis un essai sur maul en milieu de première mi-temps. Donc c’est assez positif. On l’aborde comme un premier match à la maison, c’est-à-dire qu’avec forcément un peu de pression, mais avec une certaine confiance au système qu’on a mis en place et en ce qu’on veut faire, parce que ça a fonctionné à Rumilly et lors des premiers matchs de préparation. Et puis ça fait deux mois qu’on se prépare. Pour certains, ça fait trois, voire quatre mois qu’ils attendent.
Comment joue cette équipe de Lannemezan ? Qu’est-ce qui sera à surveiller ?
C’est une équipe typique du sud-ouest, autrement dit ils s’appuient sur des mauls très conquérants, qui sont très bons et très forts devant, donc sur les bases du rugby. C’est une équipe qui aime jouer dans l’improvisation, comme toutes ces équipes du sud-ouest qui aiment le rugby un peu basé sur le mouvement du ballon. Il faudra donc être irréprochable en défense.
Vous entamez votre quatrième saison. Comment vous sentez-vous et comment voyez-vous la suite
Moi, je me sens sincèrement très bien dans ce club. Je suis arrivé là pour faire grandir le RCN en accord avec le projet de Steeve Calligaro. Et pour moi effectivement, mon objectif personnel, c'est de faire monter le club à l’échelle supérieure, bien évidemment. Bien évidemment que quand tu fais ce métier, tu as envie de progresser, tu as envie d’évoluer, tu as envie d’entraîner au plus haut niveau.
Quelles ambitions visez-vous cette saison pour le RCN ?
L’objectif est de construire un groupe de 30, 35, 40 joueurs pour se qualifier, et d'arriver au mois d’avril avec un groupe qui a faim, qui n’est pas fatigué, qui a toute l’énergie nécessaire pour passer le plus de tours possibles. On a envie surtout de jouer, de respecter ce qu’on s’est dit, et surtout au mois de mai prochain, de ne pas avoir de regrets.
Le point sur les arrivées
Nouvelles recrues : Luca Nouchi (pilier), Malick Sajous (pilier), Gabin Villerouge (talonneur), Eliot Alric (2ᵉ ligne), William Vaccaril (2ᵉ ligne), Taleta Tupuola (centre), Julien Burguillos (ailier), Esteban Jouve (ailier), Axel Malaret (ailier). Espoirs intégrés en équipe première : Maxime Prouteau (pilier), Matt Martin-Yot (talonneur), Mathis Dors (2ᵉ ligne), Antoine Brunet (3e ligne), Aloïs Jacquier (3e ligne), Lucas Bevis(3e ligne), Julien Constant (3e ligne), Baptiste Freydier (centre), Yoan Serva (arrière).