Publié il y a 8 mois - Mise à jour le 26.01.2024 - Propos recueillis par Yannick Pons - 3 min  - vu 567 fois

L'INTERVIEW Isabelle Martin, présidente de la CleanTech Vallée : « Faire venir des talents crée des emplois et favorise l’attractivité du territoire »

Isabelle Martin directrice CleanTech Vallée Aramon

Isabelle Martin

- Photo Yannick Pons

Depuis le 29 novembre, Isabelle Martin occupe la fonction de présidente de la CleanTech Vallée, association créée en 2019 sur le site de l'ancienne centrale thermique EDF d’Aramon.

Diplômée de Centrale, Isabelle Martin, originaire de Calvisson, a présenté ses vœux vendredi soir à Aramon aux élus, membres fondateurs de l’association, adhérents et partenaires. Elle en a profité pour mettre en avant les sept entreprises qui ont rejoint la cinquième saison du CleanTech Booster.

Objectif Gard : Vous avez intégré EDF en 1995 et vous occupez aujourd’hui le poste de déléguée territoriale Occitanie Est. Quels sont les défis qui attendent la nouvelle présidente de la CleanTech Vallée ?

Isabelle Martin : Lors des prochains mois, mon rôle sera dans un premier temps de stabiliser le fonctionnement interne, de structurer et recruter deux personnes : un directeur général et un responsable de l’innovation, en charge notamment du Cleantech Booster. J’ai fixé quatre grandes lignes : communiquer, développer (nos champs de compétence), renforcer et accélérer. Et ça tombe bien, 2024 est une année bissextile, nous disposons donc d’un jour de travail supplémentaire ! Nous souhaitons également renforcer nos partenariats avec les incubateurs, les pôles de compétitivité et avec les territoires qui planchent en ce moment sur la décarbonation.

Quels défis se dessinent ?

Le plus grand défi de l’année 2024 fait suite à notre récente labellisation « Territoire d’Industrie » obtenue le 9 novembre dernier pour le territoire Gard rhodanien-Pont-du-Gard. Celle-ci va rythmer notre année, car ce sont plus de 80 projets émanant des entreprises du territoire qui ont été identifiés. Ces projets ont été répartis selon quatre thématiques : attirer, recruter, innover et développer la transition écologique. Concernant la partie « innovation », Sanofi développe par exemple, un projet de récupération de chaleur fatale de son incinérateur (rejetée par un procédé, de façon naturelle et inévitable), évitant ainsi le rejet en pure perte de 25 à 30 % de l’énergie dans l’atmosphère. Afin d’attirer les compétences dans les métiers des filières techniques et industrielles, un salon « Un pont vers l’avenir » mettant en valeur les métiers du nucléaire et de l’électricité auprès des lycées et étudiants sera porté par le Campus des métiers et des qualifications d’excellence.

Quel est le rôle de la CleanTech Vallée ?

C’est une association qui a vu le jour à la fermeture de la centrale thermique EDF d’Aramon afin d’accélérer la transition du territoire gardois vers un modèle économique bas-carbone. Elle s’adresse aux entreprises, mais aussi aux collectivités. L’innovation, avec l’émergence de technologies propres, reste le levier indispensable qui permettra d’atteindre cet objectif. Le programme d’accompagnement et d’accélération CleanTech Booster a pour vocation de dénicher des jeunes entreprises locales post-incubation (startup ou PME) éco-innovantes, afin d’accélérer leur développement. Nous sommes les boosters, ils sont les boostés.

Concrètement, comment cela fonctionne ?

Il s’agit d’un programme de 12 mois. Parmi une vingtaine de candidatures cette année, sept ont été choisies. Ce sont des entreprises qui sont déjà en activité, post-incubation. Notre rôle est de booster leur développement, leur trouver des marchés et renforcer leurs compétences. Bureaux à disposition, cessions de coaching, mise à disposition de notre écosystème public et privé, tests de leurs solutions au stade de la pré-industrialisation…

Qui sont les partenaires et quelle est la finalité de vos actions ?

Ils sont de tous horizons. Du côté du public, nous bénéficions d'un appui significatif de la part de la région Occitanie, représentée aujourd’hui par Claire Lapeyronie, maire de Pont-Saint-Esprit. Enedis, représenté par Sylvaine Cazal, EDF, Sanofi… EDF porte le projet de création d’une plateforme d’échanges d’équipement de seconde vie : « réutiliz » qui aura pour objectif de donner une deuxième vie au matériel EDF. Ils ont tous bien compris que cette démarche de développement des compétences, de faire venir des talents, crée des emplois et favorise l’attractivité du territoire.

Propos recueillis par Yannick Pons

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