Publié il y a 1 mois - Mise à jour le 18.03.2024 - Propos recueillis par Sacha Virga - 4 min  - vu 411 fois

L'INTERVIEW Michel Chambelland, maire de Nages-et-Solorgues : "Je ne sais pas encore si j'aurais envie de continuer après 2026"

Michel Chambelland maire de Nages et Solorgues

Michel Chambelland, maire de Nages-et-Solorgues

- Sacha Virga

Village dépassant légèrement les 2000 habitants, Nages-et-Solorgues fait partie de la Communauté de Communes de Rhôny Vistre Vidourle. Michel Chambelland a eu la lourde tâche de succéder à Jean-Baptiste Estève, ancien maire et ancien président de la CCRVV. Passé de premier adjoint à premier édile, il nous livre quelques confidences sur ses années à la tête de la commune.

Objectif Gard : Monsieur le Maire, bonjour, comment se passe votre premier mandat ?

Michel Chambelland : Je ne vous apprendrais pas que la pandémie a été un gros problème, on a été élus en mars mais on n'a pu être installés qu'en juin. En étant déjà plus ou moins dans la commune, ça a été un peu plus facile pour moi mais je reconnais que pour les jeunes élus, le début de mandat a été compliqué. Il fallait leur expliquer comment ça fonctionnait tout en ayant des réunions à distance, on a donc pris un peu de retard. Mais on a quand-même avancé sur nos projets, puisqu'on a fait une partie de la traversée de la route de Langlade, on a aussi lancé un parc de jeux pour enfants et on va le continuer cette année avec un parcours de santé. Notre dossier phare c'est la salle polyvalente, qui sera implantée route de Calvisson. Le but c'est de l'attaquer en 2025 pour la finir avant la fin du mandat.

Avez-vous assez de foncier sur votre commune ?

Cette nouvelle salle polyvalente nous libérera de l'espace puisqu'on en a déjà une, accolée aux écoles. Cela me permettra de conserver un pôle enfance, et de ne pas avoir à installer un système de mini-bus pour que les jeunes se rendent à la cantine. Et comme cet espace est en hauteur, on peut conserver les enfants en sécurité lorsqu'il y a des inondations. Le foncier est tout de même un problème et fait l'objet de grandes discussions par exemple avec le ZAN (Zéro Artificialisation Nette). On est en révision du PLU (Plan Local d'Urbanisme) sur la commune, que l'on doit finir en 2024. On n'agrandira pas la surface, on va combler simplement les dents creuses, on a ce qu'il faut.

Où en êtes-vous sur la question des logements sociaux ?

On est en-dessous de la barre des 3500 habitants donc on n'a pas certaines obligations. Avec l'impulsion de l'ancien maire, on avait pu créer une ZAC (Zone d'Aménagement Concertée) qui comporte 44 logements sociaux. On avait lancé le projet en 2014, sous forme de tranches. On a attribué les derniers de préférence aux habitants de la commune, jeunes et personnes âgés. L'année dernière, il y a eu 26 naissances sur la commune, ce qui correspond à une classe de maternelle tout de même. Le gros soucis c'est la monoparentalité, les femmes seules avec enfant ou les seniors qui sont parfois seuls car leur moitié est décédée mais qui souhaitent garder leurs habitudes dans la commune. Les conserver sur notre territoire est important pour nous. Il ne s'agit pas d'agrandir démesurément, mais il faut essayer de progresser de manière mesurée. 

Nages-et-Solorgues pourrait-elle rentrer dans le dispositif régional "Bourg-Centre" à l'avenir ?

Pour l'instant non, parce que c'est un dossier qui est très lourd à constituer. On nous parle beaucoup de simplification mais sur le terrain on ne la voit pas. Bien souvent pour monter des dossiers vous devez faire appel à des bureaux d'études qu'il faut payer, sans être sûr d'avoir la subvention au bout. Si pour avoir un tel nombre d'argent subventionné, vous avez déjà mis une grosse partie dans les bureaux d'études, c'est compliqué. On l'a vu sur les inondations de 2021, j'avais un besoin de 600000 euros, l'État m'a donné 30000 euros si j'investissais 86000 euros. La Région et le Département m'ont donné la même chose, mais conditionnée à 200000 euros de travaux.

Avez-vous pu en parler avec certaines personnes ?

Quand on a demandé des explications, j'ai pu voir avec Laurent Burgoa, qui était d'ailleurs adolescent à Nages-et-Solorgues. Il avait pu interpeller le ministre et la réponse était qu'en raison de la vétusté, ils ne pouvaient pas réparer comme du neuf. Nous, on est obligé pourtant de réparer à neuf, et quand on a des dégâts causés par des catastrophes naturelles, il faudrait que l'on ait un peu plus d'aides et moins conditionnées à certaines sommes, surtout que ce n'est pas quelque chose que l'on a demandé.

Avez-vous une difficulté particulière sur votre territoire ?

Aujourd'hui il y a une difficulté à trouver des bénévoles, surtout pour prendre la tête des associations. Les gens veulent moins s'investir, même au niveau municipal. Aujourd'hui monter une liste avec la parité c'est compliqué. Certains veulent bien s'investir mais c'est pas évident parce qu'ils ont des occupations. Il faudrait pourtant qu'il y ait un maximum de gens qui s'intéressent à la vie d'une commune, déjà ça permettrait à ce que le fonctionnement soit mieux compris.

Êtes-vous proche d'un parti politique ?

Ici il n'y a pas de politique, on est dans la gestion pour les habitants. Quand j'ai monté mon équipe, j'ai dit "Vous venez avec vos idées politiques ça ne me regarde pas, mais en conseil municipal on ne parle pas de politique". Une rue elle n'est ni de droite ni de gauche, quand il faut la goudronner, il faut la goudronner. Si on commence à faire rentrer la politique dans un village, on n'est pas arrivés.

Avez-vous prévu de vous représenter pour un deuxième mandat de maire ?

Être maire c'est quelque chose qui me plait, mais est-ce que je me représenterai, ça je n'en sais rien. Un maire n'est rien tout seul, les gens élisent un conseil municipal, il faut que je puisse avoir une équipe sur qui je peux compter parce que je ne peux pas tout faire. Quand on fait tout, on le fait mal parce qu'on le fait vite. Je ne sais pas encore si j'aurais envie de continuer après 2026. Les gens sont de plus en plus tendus, ils arrivent avec leurs problèmes et parfois il faut temporiser et faire redescendre la pression. 

Propos recueillis par Sacha Virga

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