Publié il y a 8 ans - Mise à jour le 03.10.2016 - anthony-maurin - 2 min  - vu 1245 fois

LUNDI SANTE Les "génériques" ne connaîtront pas leur fin

Une dizaine de laboratoires s'est lancée dans le médicament générique. Le Français Biogaran et l'Américain Mylan sont les leaders du marché (Photo Anthony Maurin).

Un seul et même médicament mais plusieurs laboratoires sur le coup pour un stock de génériques qui ne cesse d'augmenter dans les pharmacies (Photo Anthony Maurin).

L'apparition des médicaments génériques date du début des années 2000. Vendus avec des prix nettement plus attractifs, ces médicaments souffrent encore aujourd'hui d'une réputation discount, low-cost voire dangereuse... Mais il n'en est rien!

Ce que l'on appelle "médicament générique" est en fait la copie d'un princeps, un médicament à la molécule originale, breveté par les laboratoires pharmaceutiques mais qui est tombé dans le domaine public. Ayant les mêmes principes actifs que l'original, le générique offre simplement une baisse des prix significative, chose très appréciée par la Sécurité Sociale et le patient malade!

"Les génériques sont omniprésents car leur prix de vente est environ 30% en dessous de celui des princeps. Les formes et les couleurs peuvent être modifiées, tout comme ce que l'on appelle les excipients mais le principe actif, la molécule qui sert à guérir, reste le même! Les matières premières viennent du même endroit donc les médicaments sont, dans le fond, identiques!" affirme Guillaume Pierret, gérant de la Pharmacie des Arènes à Nîmes.

On entend souvent des patients dire qu'ils ne supportent pas les génériques... Plus psychologique qu'autre chose ce refus n'est en réalité quasi descriptible. "Les problèmes liés aux génériques sont négligeables, infimes tant les propriétés sont identiques... Mais quand la patientèle comprend qu'elle a droit au tiers payant, qu'elle paie moins cher et que cela est meilleur marché pour la Sécu, elle prend volontiers les génériques!" poursuit Guillaume Pierret qui avoue que seuls quelques clients ne veulent toujours pas prendre les génériques prescrits.

"La Sécu montre depuis quelques années une énorme volonté pour passer au tout générique à cause des prix qui sont moins élevés, qui permettent des remboursements plus intéressants et surtout moins coûteux. De plus, le prix des génériques ne fait que baisser et cela permet de réaliser des millions d'euros d'économie à la Sécu" évoque le pharmacien des Arènes.

Les génériques sont donc préférés et préférables aux médicaments originaux sauf si le médecin prescrit le princeps. Une dizaine de laboratoires s'est lancée dans la bataille et parmi eux, on retrouve par exemple Biogaran, Mylan ou encore Zentiva... Chaque pharmacie choisit ses laboratoires de prédilection mais la Sécurité Sociale demande tout de même une certaine stabilité.

"La Sécu a relancé une campagne de publicité en faveur des génériques. Elle aimerait que le taux de substitution du princeps vers le générique soit aux alentours des 85%. D'une année sur l'autre, ce chiffre augmente mais si les pharmaciens sont en-dessous de ce taux, ils sont placés sous surveillance... Ce que la Sécu semble oublier, c'est que les pharmaciens ne vendent que ce que les médecins prescrivent en amont..." conclut Guillaume Pierret.

Par exemple, pour le Zélitrex, qui traite le zona, il y a quelques années, le prix de la boite était à plus de 100 euros. Aujourd'hui descendue à 50 euros, son générique n'en coûte que 40! Le prix attractif des génériques amène souvent le princeps à baisser lui-même son prix. Une même molécule, quelques économies non négligeables et aucune contre-indication sanitaire, les génériques ont l'avenir pour eux, il faudra bien s'y faire!

Anthony Maurin

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