MARDI ÉCO Des entrepreneurs misent sur le thermolaquage
C'est dans le parc d'activités de la Mérarde à Beaucaire qu'a choisi de s'implanter Camargue thermolaquage. Une implantation, pour une entreprise spécialisée comme l'indique sa raison sociale dans le thermolaquage, soutenue par la communauté de commune Beaucaire terre d’Argence (CCBTA).
Effectivement, la CCBTA a accordé une aide à l’immobilier d’entreprise de 11 900 € à la société Thermolaquage cévenol pour l’aider dans son installation. Une subvention qui permet également à la société de bénéficier d’une aide de 107 135 € de la région Occitanie pour son installation. L'investissement total de l'entreprise s’élevant à près de 450 000 € HT sur une parcelle de 2 008 m2.
Camargue thermolaquage est une entreprise spécialisée dans la peinture de pièces en métaux ferreux et non ferreux par la technique du thermolaquage. L'entreprise a également vocation à répondre à la mutation croissante et rapide des revêtements de peintures liquides vers des revêtements électrostatiques, pour les métaux ferreux et non-ferreux, y compris pour les particuliers.
Le thermolaquage, aussi appelé projection électrostatique ou encore poudrage électrostatique, consiste en une projection de peinture qui se fait au pistolet électrostatique. Ce dernier porte une charge positive. La peinture se présente sous la forme d'une poudre très fine qui est chargée positivement par un champ électrique.
La pièce à peindre, conductrice, porte elle une charge opposée (négative). La poudre est attirée et adhère ainsi provisoirement sur la pièce. Puis la pièce est passée au four, ce qui permet la fusion et la polymérisation de la poudre thermodurcissable.
Une technique que l'on retrouve fréquemment dans de très nombreux appareils du quotidien : radiateurs électriques, carters de tondeuses de machines agricoles... mais qui trouve aussi sa place auprès de l'industrie et de la ferronnerie. Le thermolaquage dispose en effet de deux propriétés. En premier lieu, cette méthode présente l'avantage de ne pas utiliser de solvant. Ce qui revêt un intérêt économique, environnemental, hygiénique et de sécurité du travail (risque d'incendie réduit, pas d'exposition respiratoire aux solvants pour les opérateurs). D'autre part, ce procédé, quand il est réalisé dans les règles de l'art, permet d'avoir une longue tenue de la peinture dans le temps.
Un procédé en lequel Peter et Thierry Garcia, deux frères, croient et pour lequel ils se sont lancés dans l'aventure entrepreneuriale. « Je cherchais à changer de métier et surtout à devenir mon propre patron. C'est presque par hasard que j'ai trouvé une entreprise de thermolaquage qui était en vente à Aubagne, explique Peter. Je me suis lancé à l'aventure, puis j'ai proposé à mon frère de me rejoindre. ».
Après Aubagne les deux frères ont poursuivi ensemble cette aventure en s'installant à Saint-Christol-lez-Alès, Monteux, et désormais à Beaucaire. « Ici nous mettons en place pour la première fois un contrat de concession concessionnaire, proche de la franchise, précise Thierry Garcia.Vincent Steinfort est un ancien directeur commercial. Il est adhérent et il verse un droit d'entrée pour bénéficier du concept, de l'aide du groupe, des prix négociés... Si tout va bien au bout de deux ans, son droit d'entrée devient une part sociale qu'il peut racheter. »
Comme l'ont expliqué les deux hommes lors d'une visite de l’entreprise avec la CCBTA et la presse, la commune de Beaucaire a été retenue en raison notamment du tissu industriel qui est sur place. De quoi permettre aux clients de venir pour thermolaquer toutes sortes de pièces dans le four qui est sur place.
« Pour nous ce procédé va très certainement être de plus en plus utilisé en raison notamment de son absence de solvant, mais aussi en raison de sa durée de vie. Aujourd'hui un client qui nous apporte une table à traiter repart et on ne le revoit plus pendant 20 ans ! Cela permet aux professionnels comme aux particuliers de redonner vie à des portails, mobiliers de jardin... plutôt que de les remplacer », poursuit Thierry.
« Il faut toutefois faire attention. Dans ce métier comme dans d'autres, certains ne réalisent pas toutes les opérations, notamment la mise à nu du métal, et la qualité s'en ressent alors. Notre fer de lance est de jouer sur le respect de la qualité », continue Peter.
Aujourd'hui Vincent Steinfort travaille avec un jeune homme embauché en contrat aidé. Mais à terme, d'ici moins de deux ans, l'équipe devrait compter 4 à 5 personnes plus le patron pour un CA prévisionnel de 400 000 à 500 000 €. « La rentabilité est atteignable après deux ans et l'aide de CCBTA a permis d'aider notre étude de marché c'est certain », explique Peter.
Aujourd’hui à Beaucaire, Peter et Thierry débordent de projets. Ils font ouvrir une entreprise à Carcassonne et on pourrait aussi les retrouver jusqu'en Loire-Atlantique.
Franck Chevallier
franck.chevallier@objectifgard.com
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