Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 30.10.2021 - anthony-maurin - 2 min  - vu 6131 fois

NÎMES Fermeture de 20 % des lits d’hôpitaux faute de soignants ? Une fake news!

CHU Nîmes carémeau (Photo CHU Carémeau)

CHU de Nîmes (Photo CHU Nîmes)

Quelle ne fut pas la surprise de la communauté hospitalière du CHU de Nîmes hier à la lecture de ce "gros titre" annonçant que plus de 20% de lits avaient été fermés dans les CHU et CHR de France faute de professionnels de santé, données issues d’une enquête flash menée par le "Conseil Scientifique" "… début octobre par Jean-François Delfraissy,(…) auprès de tous les établissements hospitaliers français" comme le rapporte le journal Libération.

En réalité, aucune enquête n’a été réalisée auprès des CHU, et il y a confusion entre les données en Ile-de-France, et la situation de toute la France métropolitaine. Autre version détournée de "Paris et le désert Français" ? Un rappel de la réalité est donc nécessaire. Au niveau national, on peut noter une légère hausse des départs de personnels soignants, amplifiés chez les aides-soignants à cause des contraintes engendrées par la crise sanitaire, comme l’indique une enquête de la FHF en septembre 2021.

Par ailleurs, certains établissements ont pu connaitre une hausse sensible de l’absentéisme là encore due à la crise sanitaire. Néanmoins, sur "les lits fermés", on confond "lits" et "activité". L’activité des établissements hospitaliers est stable dans les CHU en 2021. On confond également les lits structurellement fermés et les lits conjoncturellement fermés sur une période longue. Pour la majeure partie des établissement hospitaliers français donc, ce chiffre de 20% de lits fermés est totalement démesuré.

innovation et résilience

Pour ce qui concerne le CHU de Nîmes, entre 2007 et 2020, le nombre de lits et places a augmenté de plus de 15 %, passant de 1800 à plus de 2100. Nouvelles activités, amplification de la chirurgie ambulatoire avec la création de 4 salles de bloc supplémentaires, développement de l’interventionnel, agrandissement de la maternité, construction d’un bâtiment dédié aux Neurosciences, doublement des capacités des lits de soins critiques… le CHU de Nîmes innove, grandit, et ouvre de nouveaux lits chaque année. Actuellement, zéro lit (0 % de lits) fermés dans le secteur "court séjour" qui englobe toutes les spécialités de médecine, chirurgies, obstétriques. 20 lits demeurent quant à eux réservés en "haute densité virale" dans le service de Médecine Physique et Réadaptation.

Le dynamisme des professionnels de santé du CHU associé à la volonté de la direction générale de mettre en place un management par les projets a par ailleurs permis la création de plus de 750 postes supplémentaires, tous pourvus, sur ces trois dernières années, conférant au CHU le statut de premier employeur du département. La fermeture de 20% de lits ? Une fake news donc. Et une "publicité" dolosive et délétère dont se serait bien passé l’établissement qui lutte toujours contre la Covid-19 tout en maintenant un niveau de prise en charge optimal pour l’ensemble de la patientèle du territoire, en innovant encore, recrutant toujours, 24/24, 7/7, et 365 jours par an.

Le "Ségur de la Santé" aura permis de répondre à certaines revendications statutaires et de recrutements; et le CHU de Nîmes devrait être en capacité dans les prochaines années d’investir encore massivement au développement de ses activités. Si le quotidien des professionnels de santé n’est pas toujours évident, et que des améliorations sont toujours possibles et souhaitables, la communauté hospitalière du CHU de Nîmes est résiliente, car comme l’indique le docteur Boris Cyrulnik, "la résilience c’est l’art de naviguer dans les torrents."

Anthony Maurin

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