Publié il y a 3 ans - Mise à jour le 25.02.2021 - anthony-maurin - 4 min  - vu 2854 fois

NÎMES La feuille de route du renouvellement urbain

Le récapitulatif quartier par quartier.
(Photo Anthony Maurin).

La destruction du Carrefour de Pissevin (Photo Anthony Maurin).

Le dernier conseil municipal a voté le plan financier et la convention 2021-2024 du projet de rénovation urbaine. Elle concerne les quartiers Pissevin-Valdegour, Chemin Bas d'Avignon et Mas de Mingue. 470 millions d’euros sont mobilisés dont plus de 120 portés directement par la Ville. C'est le projet le plus conséquent du mandat.

Signé en mars 2017, le protocole de préfiguration avait permis à la Ville de lancer un programme d’études ambitieux avec l'aide de trois maîtres d'ouvrages spécialisés. Ces derniers ont élaboré des plans-guides qui précisent chaque projet de renouvellement urbain à court, moyen et long terme. Ils incluent la participation des habitants au sein d’ateliers régulièrement organisés, quoique ralentis depuis le début de l'épidémie. En novembre 2019, les grandes orientations avaient été validées par l'État, dont la part de financement s’élève à 35 %. Après études et précisions techniques, c’est désormais un document définitif, avec un engagement financier fort de la Ville, qui vient d’être entériné par le conseil municipal.

Pissevin-Valdegour : une mutation profonde

L'arrivée du TCSP a déjà fait souffler un vent de modernité mais la mutation ne fait que commencer. L'objectif est de diversifier l’habitat pour favoriser une mixité sociale et urbaine. Aux abords de l'avenue Kennedy, quatre îlots de logements et de commerces, dont une supérette, seront implantés de part et d’autres de l'avenue, à la place de la ferme école, de la galerie Trait d'Union, du Crous et du Carrefour Market, la galerie Wagner, la dalle Debussy, ses parkings souterrains, les Angloros, les tours Pollux et la barre Bassano ne seront bientôt plus qu’un souvenir tout comme les viaducs Puccini et Urtrillo. Ainsi clarifiée, l'organisation urbaine va laisser place à des espaces requalifiés et libérer un foncier pour de nouveaux logements mixtes.

Au loin, les tours de Pissevin (Photo Anthony Maurin).

La maternelle Paul Langevin, située dans un couloir hydraulique progressivement restitué, devra fermer au profit d’un nouveau groupe scolaire construit près des tours Messagers. La concertation avec la communauté éducative doit débuter dans les prochains mois. Porte des Arts va dès 2022 démarrer un programme incluant une maison médicale, des commerces et logements avec une nouvelle trame viaire. À Valdegour, quartier déjà remodelé lors de la première phase de rénovation urbaine, la pinède va être requalifiée avec le repositionnement de la ferme école et la création de mobilités douces PMR tandis que le gymnase Diderot sera réhabilité. Les tours Avogadro et Perrin seront également démolies. Le feu vert de l'État (c'est-à-dire la délivrance des autorisations d’aménager, NDLR) est attendu cet automne. Les gros chantiers vont donc vraiment débuter dans un an.

Chemin bas d’Avignon et Clos D’Orville

Dans ce quartier, il s'agit de poursuivre les opérations de requalification, notamment autour du Portal et de ses garages, lieux de trafic à démolir d’urgence. 36 doivent disparaître d'ici la fin du premier semestre. Mieux relié au reste de la ville grâce à l'installation imminente de la ligne T2, il sera également plus ouvert au secteur Clos d'Orville, où l'école sera prochainement reconstruite. Un nouvel axe nord-sud doit être aménagé, quelques logements Habitat du Gard seront détruits pour une diversification. Les îlots Jean-Zay et Braque vont devenir des lieux de commerce et de centralité, les espaces verts et mobilités douces vont largement se développer. Cette année notamment devrait voir l'extension des jardins partagés du square Paul-Tondut.

Le Mas de Mingue se met au vert

Petit quartier à l’habitat resserré, le Mas de Mingue vit enfin l'heure de son renouvellement ! Déjà des réalisations ont commencé et une barre d’immeuble (La Boule d'or) est tombée. Après la création du beau secteur du Mas de Teste et son école-bibliothèque innovante, la création du nouveau collège, les opérations se concentrent sur les Grillons, dont les copropriétés font l'objet d'une "Opération programmée d'amélioration de l'habitat". Les garages, progressivement rachetés par la Ville, source de trafic, sont voués à être démolis. La place, sur la ligne du T2, sera requalifiée tandis que la mairie annexe déménagera au centre Jean-Paulhan et que la crèche sera relocalisée un peu plus loin sur la route de Courbessac. Les anciens collèges et écoles vont bientôt laisser place à un projet de parc agricole et de plaine sportive. Mais déjà le square Montaigne fait peau neuve. Le chantier débute le 1er mars.

La montée Joachim Du Bellay au Mas de Mingue (Photo Dominique Marck Ville de Nîmes).

Un relogement à l’échelle de l’agglomération

La Ville est maître d'ouvrage des opérations d'aménagement, des équipements publics et du recyclage de certaines copropriétés dégradées et s'occupe de l'ingénierie des projets, tandis que l'Agglomération coordonne et pilote la convention de rénovation urbaine, en tant qu'interlocuteur officiel de l'État. Elle est chargée du relogement des habitants des tours vouées à être démolies et ce relogement s’envisage sur l’ensemble des villages de l’agglomération dans le cadre du programme local de l'habitat. 50 % des logements démolis donneront lieu à un relogement à Nîmes, 20 % dans les communes de Margueritte, Milhaud et Caissargues et 30 % dans huit autres communes de l'agglomération déficitaires en logements sociaux.

En chiffres, cela représente en tout et pour tout, 1 117 logements démolis reconstitués à 90 % hors du quartier. 831 logements sociaux réhabilités. 713 logements sociaux résidentialisés, huit grandes opérations commerces et immobilier, sept équipements publics créés ou requalifiés.

Démolition, construction, réhabilitation de logements sociaux pour 229 millions d'euros, aménagements urbains et équipements publics pour 121 millions d'euros, recyclage de copropriétés dégradées pour 40 millions d'euros, immobilier à vocation économique pour 18 millions d'euros et accession sociale à la propriété pour 6 millions d'euros.

Maison des projets Pissevin-Valdegour : Galerie Trait d’Union  Tel : 04 66 27 76 54. Maison des projets Chemin Bas d’Avignon - Clos d’Orville : C.S.C.S. André Malraux Tel : 04 30 06 78 01. Maison des projets Mas de Mingue : C.S.C.S. Jean Paulhan Tel : 04 30 06 78 03.

Anthony Maurin

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