Le vernissage de l'exposition "Les Iluminés" réalisée par Marion Pontal, aura lieu ce vendredi 15 avril, au Mas de la Barben situé sur la route de Sauve, à Nîmes.

Fébrile, ce jeudi 14 avril, Marion jetait des regards à droite, puis à gauche dans la pièce de réception du Mas de la Barben. Des tableaux étaient déjà accrochés aux murs, d'autres posés au sol attendaient de l'être. De la cire coulait le long des bougies allumées, un bâton d'encens finissait de se consumer. Des accessoires qui rendent l'atmosphère apaisante, et ce malgré un stress perceptible sans qu'il ne soit trop envahissant.

On peut le comprendre, Marion Pontal organise ce week-end sa première exposition, six mois seulement après avoir customisé son premier tableau. Vous dire comment elle en est arrivée là, l'esthéticienne de profession ne le sait pas. Peut-être a-t-elle voulu marcher dans les pas de son oncle, Jean-Noël Avesque ? Cet artiste bien connu des Nîmois a récemment collaboré avec Patrice Thibaud, comédien et metteur en scène, et ainsi créé des masques pour la pièce présentée au Théâtre de Nîmes, Coyote.

Alors, s'agirait-il d'une famille d'artistes ? "Oh non, moi je débute", répond-elle, modeste. "Modeste", c'est d'ailleurs comme cela qu'elle qualifie son art, le reliant à ce courant qui fait rejaillir les objets oubliés et rejette la conformité. Le déclic, Marion l'a eu lors d'un vide-greniers lorsqu'elle s'est retrouvée nez à nez avec cette Vierge encadrée, dont sa propriétaire voulait absolument se débarrasser.

L'idée lui est alors venue de donner une seconde vie à ce tableau en s'amusant avec les couleurs. Marion ne s'attaque pas à l'oeuvre, au sens propre comme au figuré, elle peint avec le doigt ou colle des objets sur le verre. C'est ainsi qu'un Jésus peut porter des lunettes de plongée miniatures ou avoir un piercing au nez quand un autre personnage biblique tient un bouquet de fleurs à la main, un autre encore porte une couronne en carton sur la tête.

Car elle a jeté son dévolu sur l'art religieux. "Je ne vais pas tous les dimanches à la messe", s'amuse-t-elle, se défendant sur un ton plus sérieux, de faire dans la provocation. "C'est de l'art décalé", lâche-t-elle. La réflexion est davantage dirigée sur la forme de cet art et le matériel utilisé. Des objets récupérés de-ci, de-là, destinés à la poubelle qu'il s'agisse de planches en bois, de vieux jouets, de cadres etc. "Je veux amener les gens à réfléchir sur leur relation à la consommation. Est-ce tel ou tel objet doit être jeté alors qu'il peut encore servir ? Et même ce qui est un peu abîmé ?"

Marion donne avec ces objets là un peu plus de force à ses oeuvres, une expression particulière. Pour en savoir plus, direction le Mas de la Barben à Nîmes. Le vernissage de l'exposition aura lieu ce vendredi à 18h, agrémenté d'une dégustation de vin. Les oeuvres seront visibles jusqu'au lundi soir.

Stéphanie Marin