Confinement ou pas, le Nîmois sort. Il sort, logiquement, pour prendre soin de lui, pour aller chercher sa pitance. Il en a le droit, respecte relativement bien les consignes mais l'affluence était telle ce matin que les distances de sécurité ne sont pas toujours celles qu'il faudrait.

Voilà, les marchés sont ouverts et après celui de Pissevin sur la place Goethe ce mercredi et celui d'hier, jeudi, au Mas de Mingue, venait l'heure du marché des producteurs sur l'avenue Jean-Jaurès. " On est content, on peut travailler et en plus il y a du monde alors nous sommes surpris. On risque de manquer de produits ou en tout cas on ne va pas gaspiller ! " lance un étalier.

Une mère en rollers et sa fille en vélo se baladent, tranquillement, inconsciemment. Beaucoup de têtes chenues, par habitude, souvent sans masque de protection. D'autres consommateurs, plus jeunes, sont eux aussi au rendez-vous des gourmands gourmets. " Nous venons tous les vendredis et c'est vrai qu'il y a du monde même en période de confinement. Je pense qu'on respecte les consignes de l'État. C'est comme faire ses courses mais nous sommes en plein air et nous soutenons la filière des circuits courts pour que les agriculteurs ne soient pas en crise eux aussi ", assure Gaëtan, un Nîmois de 42 ans.

Le policiers municipaux, en bout de marché et au nombre de deux, veillent, surveillent. Ils savent bien que les consignes ne sont pas toujours respectées, certains clients sont venus leur dire. L'inquiétude est présente mais sous le soleil et au grand air, elle disparaît comme une colonne de fumée au mistral.

" Regardez un peu comme les gens sont heureux ! Sur les marchés c'est toujours comme ça. Ici, on prend une dose de sourire et de savoir-vivre. Je suis certain que tout se passera bien car les gens qui viennent ici ne se battent pas pour les produits. Ils savent qu'il y en aura pour tout le monde et son prêts à faire la queue plus longtemps s'il le faut ", brosse un autre étalier, persuadé que les marchés font aussi office de lien social en période d'isolement.

" Nous, on vient juste pour voir, tout est trop calme. Il nous fallait voir la vie. Les produits frais, les fruits de saison, les légumes, les poissons, la viande... Ça nous rassure de voir des scènes colorées et ça nous change des supermarchés ! C'est quand même plus agréable mais je ne suis pas sûr que ça tienne sur du long terme car nous sommes nombreux ce matin ", s'inquiète Marie.