Publié il y a 2 ans - Mise à jour le 05.01.2022 - corentin-corger - 2 min  - vu 6139 fois

NÎMES Photos de voleurs présumés affichées en vitrine : la commerçante va les retirer

La vitrine du magasin situé rue de l'Aspic (Photo Archives Anthony Maurin)

Dans une boutique rue de l’Aspic, depuis quelques semaines, une commerçante affiche le visage de personnes qui auraient volé dans son magasin. Une pratique illégale, mais jugée efficace pour le gérant même si ces affiches vont disparaître.

Lassée par les vols répétés dans sa boutique de décoration située rue de l’Aspic à Nîmes, où on trouve des bricoles à quelques euros jusqu’à des objets à une trentaine d’euros, une commerçante a décidé d’afficher sur sa vitrine les visages des présumés voleurs et voleuses. Cela a débuté il y a quelques semaines. Sur ces photos captées grâce aux caméras de vidéosurveillance installées dans la boutique, la mention "voleur" a été rajoutée.

"Au début, elle a fait ça car elle n’avait plus le choix pour éviter que le même voleur ne revienne à chaque fois. Et cela a fonctionné, il ne vient plus", explique son compagnon, également gérant de cette entreprise. Malgré les caméras, ces commerçants regrettent d’être la cible des voleurs depuis qu’ils ont ouvert, il y a environ un an. "À Nîmes, il y a énormément de vols. Ma femme en a marre, il faut tout le temps surveiller tout le monde", reproche-t-il.

Une mise en lumière au grand jour de ces présumés voleurs est une mesure plutôt efficace pour ce dernier. "La dernière fois, on a vu une personne en train de voler sur les caméras. On a affiché son portrait. Dans la journée, elle est venue payer, s’est excusée et on a enlevé sa photo." Pour lui, cela a aussi été plébiscité par d’autres commerçants : "Certains de la rue ont reconnu des personnes qui volaient aussi chez eux."

"Les policiers n’ont pas les moyens suffisants pour couvrir ses délits"

Si cet affichage ne devrait être que provisoire, cela dure et cette pratique largement répandue aux États-Unis est illégale pour non-respect du droit à l’image et de la présomption d’innocence. Les personnes concernées pourraient se retourner contre la gérante. "Personne ne va pas aller porter plainte alors qu’il est en train de voler", s’interroge notre interlocuteur.

En attendant, la gérante a pris la décision de retirer ces affiches. "Je lui ai conseillé de le faire pour éviter d’avoir des problèmes." Un couple qui a porté plainte contre un de ces voleurs mais qui a le sentiment d’être esseulé face à ces vols. "La dernière fois, pour déposer une autre plainte, il a fallu que je retourne cinq fois au commissariat. Les policiers n’ont pas les moyens suffisants pour couvrir sces délits. Quelqu’un qui a volé pour 10 euros, ils vont le relâcher dans la demi-heure", conclut le gérant.

Corentin Corger

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